Baudelaire Mieu
Africa-Press – Côte d’Ivoire. L’agglomération de la capitale économique de Côte d’Ivoire accueillera bientôt un espace abritant savane, forêt et mangrove, là où s’amoncelaient des tonnes de déchets il y a encore quatre ans.
Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, avait déjà la forêt du Banco et ses plus de 3 000 hectares. Elle aura bientôt Akouédo, un site de 112 hectares situé dans la commune de Cocody, qui devrait commencer, avant 2025, sa nouvelle vie de parc écologique urbain.
Avant cela, Akouédo n’était rien de moins qu’une décharge, qui a accueilli jusqu’à sa fermeture définitive, à la mi-2019, quelque 18 millions de tonnes de déchets et d’ordures ménagères, engendrant une pollution des eaux souterraines et des nuisances olfactives pour les ensembles immobiliers et résidences privées voisins, lesquels ont essaimé au fil des ans en dépit de ces contaminations.
La situation avait conduit le gouvernement du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly – décédé en fonction en juillet 2020 – à prendre en 2018 la décision de délocaliser la décharge à Kossihouen, au kilomètre 26, où un centre de valorisation et d’enfouissement technique (CVET) a été construit.
Tandem PFO-Veolia
La réhabilitation du site d’Akouédo sous la forme d’un parc écologique était une manière de remercier les populations riveraines qui avaient vécu plus d’un demi-siècle ans dans cet environnement toxique, estimait alors le Premier ministre. À terme, l’endroit recréera les différents espaces naturels de la Côte d’Ivoire, notamment la forêt, la savane et les mangroves, avec la participation du paysagiste français Niez Studio.
Les opérations ont été menées par le groupe multidimensionnel PFO Africa, via sa filiale PFO Construction, laquelle s’est alliée au spécialiste français Veolia pour ce projet qui a reçu en 2021, à Paris, le grand prix de l’économie circulaire de l’association Geste d’or.
Parmi les travaux de revalorisation du site figurent entre autres le pompage du méthane contenu dans les déchets, la construction d’une mini-centrale qui produira de l’électricité à partir du biogaz traité pour alimenter le parc urbain et écologique, ainsi que la construction à proximité d’un centre de formation aux métiers du recyclage et de l’environnement.
Plus de 180 millions d’euros de budget
Le parc abritera aussi des installations de loisirs comme du cinéma en plein air, des aires de jeux, et aura notamment pour vocation de sensibiliser les visiteurs sur l’importance de la protection de la planète.
Dans son ensemble, la refonte du site aura coûté 121 milliards de F CFA (183,8 millions d’euros) pour le traitement des déchets, la production d’énergies renouvelables et la préservation de la biodiversité, financés en partie sous forme d’un emprunt obligataire sur la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) souscrit en trois temps : une première tranche de 33,5 milliards de F CFA en 2020, une deuxième, de 50 milliards de F CFA, en 2021, et une troisième en 2022 qui est venue compléter.
Si aucune date précise n’a encore été avancée pour l’ouverture de ce nouveau parc, une synthèse datée d’octobre dernier fait état d’un taux d’exécution de 90 %.
Source: JeuneAfrique
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