Africa-Press – Côte d’Ivoire. Côte d’Ivoire, Sénégal, Gabon, Djibouti, Tchad… L’agenda est encore flou pour les contingents qui restent sur le continent après le départ des troupes du Mali, du Burkina Faso et du Niger.
Six semaines après le début de son retrait forcé du Niger, l’armée française, déjà expulsée du Mali et du Burkina Faso, est toujours dans l’attente d’orientations précises sur l’avenir de ses cinq autres bases sur le continent africain. Alors qu’un débat sur la stratégie de la France en Afrique est prévu au Parlement, le 21 novembre, un conseil de défense devait être consacré à ce sujet, mardi 14 novembre, comme l’a dévoilé la lettre d’information Africa Intelligence. Il a finalement été annulé à la dernière minute pour permettre au chef de l’Etat de se rendre dans le nord de la France, victime d’inondations.
Dans ce contexte incertain pour la présence militaire française en Afrique, plus de 1 000 soldats français ont déjà quitté le Niger. Les deux bases avancées de Ouallam et de Tabarey-Barey ont été complètement vidées au début de novembre, selon l’état-major des armées, et « rétrocédées aux Nigériens ». Il ne reste désormais plus que 400 soldats, officiellement, à Niamey, la capitale, sur la vaste base qu’ils ont longtemps partagée avec les Américains. Alors que les premiers s’en vont, les seconds se sont repliés plus au nord du pays, sur leur base d’Agadez, en septembre.
Les effectifs français restants sont aujourd’hui dévolus à la gestion logistique d’un retrait qui passe principalement jusqu’ici par le Tchad voisin, mais à 1 700 kilomètres de route. « La plupart des militaires français qui ont transité par le Tchad sont rentrés en France », précise le colonel Pierre Gaudillière, le porte-parole de l’état-major, alors que la France maintient environ un millier d’hommes au Tchad. Malgré des tensions administratives persistantes avec les putschistes qui ont pris le pouvoir au Niger le 26 juillet, l’état-major des armées estime pouvoir tenir son calendrier de retrait complet d’ici à la fin de l’année.
Discrètes baisses d’effectifs L’agenda demeure en revanche plus flou pour les autres baisses d’effectifs un temps envisagées pour les bases situées en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Gabon. Cette décision, validée par l’Elysée avant l’été, après des mois de tractations, a finalement été gelée à la suite du coup d’Etat au Niger, ont assuré au Monde plusieurs sources, même si quelques discrètes baisses d’effectifs ont déjà eu lieu.
Une incertitude a aussi émergé, ces derniers mois, au sujet de la base de Djibouti, qui concentre désormais le plus gros contingent militaire français en Afrique − autour de 1 500 soldats. Amorcées au mois de mai, les discussions sur une révision de l’accord de défense entre Paris et Djibouti n’ont toujours pas abouti, alors que les autorités djiboutiennes ont une nouvelle fois fait monter les enchères sur la contribution annuelle payée par la France pour occuper différentes enclaves sur son territoire. En vertu de cet accord, Paris doit leur verser 30 millions d’euros par an. Mais, ces dernières années, le petit Etat accordait des exonérations fiscales à certaines importations de biens militaires, sur lesquelles il souhaite revenir. En 2022, la dotation française s’élevait ainsi à 26,2 millions d’euros (25,7 millions d’euros en 2021).
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