Shell prépare son retour dans le pétrole offshore ivoirien

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Shell prépare son retour dans le pétrole offshore ivoirien
Shell prépare son retour dans le pétrole offshore ivoirien

Baudelaire Mieu – à Abidjan

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le conseil des ministres tenu le 8 mai au palais présidentiel de Yamoussoukro a été informé de la manifestation d’intérêts de la major de l’exploration et de la production pétrolière, Shell, pour trois blocs (CI-602, CI-603 et CI-707, autrefois détenus par Exxon Mobil) dans l’offshore ivoirien en eaux profondes. Le président Alassane Ouattara a donné son accord pour la conduite prochaine de discussions. Celles-ci se feront « dans l’intérêt de la Côte d’ivoire, sans omettre de donner des gages et garanties suffisantes à Shell pour mener les investissements en cas d’accord », estime une source ministérielle.

L’intelligence artificielle pour des études approfondies

Selon le gouvernement, très optimiste sur le potentiel de ces blocs, Shell dispose des compétences et des capacités financières pour poursuivre les travaux sur ces blocs déjà explorés, mais insuffisamment.

Les concessions pétrolières qui feront l’objet de négociations sont situées entre 2 000 et 4 000 mètres de profondeur à l’est de San Pedro, la deuxième ville portuaire du pays, et à l’ouest des blocs prometteurs de l’italien Eni où de gigantesques découvertes ont été enregistrées.

Le défi technique lié à la localisation de ces concessions en eaux profondes ne semble pas inquiéter Shell qui, depuis 2023, expérimente une technologie basée sur l’utilisation de l’intelligence artificielle créée par l’entreprise américaine SparkCognition pour des études sismiques approfondies dans l’exploration et la production.

L’italien Eni domine le marché en Côte d’Ivoire

En cas d’accord, Shell ferait son retour dans l’offshore ivoirien. La major pétrolière faisait en effet partie des pionniers de la recherche pétrolière en Côte d’Ivoire, entre 1970 et 1989. La compagnie anglo-néerlandaise a été pendant longtemps l’un des actionnaires de référence de la Société ivoirienne de raffinage (SIR) jusqu’à la fin de la décennie 2 000 avant de rétrocéder ses parts à l’État ivoirien qui les a cédées à son tour au géant angolais Sonangol.

L’offshore ivoirien est contrôlé par sept entreprises (Petroci , Tullow, Canadian natural resources, Dragon Oil, Murphy, Foxtrot et Eni) qui se partagent 19 blocs dans le bassin sédimentaire. Cependant ENI a une grande part avec six blocs et Murphy Oil cinq concessions. La production pétrolière en 2023 a atteint 9,3 millions de barils soit environ 25 000 barils/jour selon les chiffres officiels.

L’entrée en production du gisement Baleine opéré par l’italien Eni et le groupe public Petroci devrait permettre au pays de franchir le cap de 200 000 barils/jour à partir de 2027. Le projet entre actuellement dans sa deuxième phase.

Avant de s’intéresser au bassin sédimentaire ivoirien, Shell avait formé un consortium avec plusieurs entreprises (Total, Petroci, Socar, Côte d’ivoire Energies, Endeavor Energy et Golar) dans lequel il détenait 13 % pour développer un terminal de regazéification de gaz naturel liquéfié (GNL) d’une capacité annuelle de 3 millions de tonnes via la société Côte d’ivoire GNL. À l’heure qu’il est, le projet n’a jamais vu le jour.

Source: JeuneAfrique

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