Abidjan placée sur la liste grise du GAFI, pour Katinan cette situation met en lumière un échec profond de la gouvernance du RHDP

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Abidjan placée sur la liste grise du GAFI, pour Katinan cette situation met en lumière un échec profond de la gouvernance du RHDP
Abidjan placée sur la liste grise du GAFI, pour Katinan cette situation met en lumière un échec profond de la gouvernance du RHDP

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Justin Koné Katinan, président du Conseil stratégique et politique du Parti des peuples Africains-Côte d’Ivoire, a animé hier lundi 28 octobre 2024;le 31e numéro de la tribune du PPA-CI au siège du parti à Cocody. Lors de cet échange, il est revenu sur la récente inscription de la Côte d’Ivoire sur la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI).

En effet, le 25 octobre 2024, le GAFI a inscrit la Côte d’Ivoire sur cette liste aux côtés du Liban. Ces juridictions font désormais l’objet d’une surveillance renforcée. Ce classement signifie que les autorités doivent agir rapidement pour améliorer les mécanismes de contrôle et de régulation des flux financiers. La surveillance s’impose comme une exigence afin d’éviter que le pays ne soit relégué à la liste noire, une étape aux conséquences plus graves. Les États qui y figurent sont souvent confrontés à des sanctions financières internationales qui isolent leurs économies.

Cette inclusion est un signal d’alarme pour le gouvernement ivoirien. Elle reflète l’incapacité à éradiquer certaines faiblesses structurelles: corruption endémique, économie parallèle florissante, blanchiment d’argent lié au trafic de drogue et à l’orpaillage illégal. Ces phénomènes sapent les efforts de surveillance des flux financiers et ouvrent la voie à des pratiques criminelles incontrôlées.

Justin Katinan a souligné que cette situation est le résultat direct des carences de la gouvernance actuelle sous le régime du RHDP. Il a notamment mis en cause l’essor de l’économie de la drogue et la prolifération de réseaux financiers souterrains, alimentés par des barons d’anciens régimes réfugiés en Côte d’Ivoire. La forte dépendance du pays vis-à-vis du secteur informel et l’inaccessibilité des services bancaires pour une grande partie de la population accentuent également ces dérives.

Un autre point sensible évoqué par Katinan est le lien présumé entre certains opérateurs économiques en Côte d’Ivoire et des organisations qualifiées de terroristes, comme le Hezbollah. Selon lui, cette affiliation pourrait avoir motivé l’inscription du pays sur la liste grise, particulièrement dans le contexte géopolitique actuel marqué par la guerre entre Israël et le Hezbollah.

L’impact de cette inscription ne se limitera pas aux seules sphères politiques et institutionnelles. Les entreprises ivoiriennes, en particulier celles opérant dans les secteurs financiers, seront confrontées à des contraintes supplémentaires. Les transferts internationaux de fonds pourraient être ralentis ou entravés, compliquant les échanges avec les partenaires commerciaux. Le gouvernement, déjà sous pression après avoir obtenu un prêt de 450 milliards de FCFA du FMI, devra naviguer entre les exigences du GAFI et les conditionnalités imposées par le fonds.

Pour Katinan, cette crise met en lumière un échec profond du système de gouvernance en place. Il accuse le régime d’avoir laissé la corruption gangréner les institutions républicaines et affaiblir le tissu social à travers une prolifération sans précédent de la drogue, même dans les établissements scolaires. Selon lui, cette situation reflète la « mort cérébrale » de la société ivoirienne.

Le président du Conseil stratégique du PPA-CI a également rappelé l’importance pour la Côte d’Ivoire de ne pas se retrouver sur la liste noire du GAFI, comme c’est le cas de pays comme le Mali, la Bulgarie et le Burkina Faso. Une telle évolution aurait des conséquences dévastatrices sur l’économie nationale. Cependant, il se montre optimiste quant à la possibilité de redresser la situation si des réformes courageuses et rigoureuses sont rapidement mises en œuvre.

Pour conclure, Katinan a présenté le PPA-CI et son président Laurent Gbagbo comme une alternative crédible et rassurante face à la gestion actuelle du pays. Il estime que seule une nouvelle vision politique pourra rétablir la confiance et redresser les mécanismes de lutte contre le blanchiment d’argent et la corruption. Selon lui, l’avenir du pays dépendra de la capacité du prochain gouvernement à rétablir la transparence et à restaurer l’intégrité des institutions.

Alors que la Côte d’Ivoire se dirige vers des élections générales en 2025, cette inscription sur la liste grise constitue un sérieux avertissement. La nécessité d’une rupture avec les pratiques actuelles apparaît de plus en plus pressante pour éviter des répercussions encore plus graves et préserver la stabilité économique du pays.

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