Africa-Press – Côte d’Ivoire. Nous vieillissons tous, mais pas à la même vitesse. Notre âge biologique n’est pas forcément en accord avec notre âge chronologique, à cause de facteurs qui peuvent accélérer ou ralentir le vieillissement, tels que l’hygiène de vie ou les maladies. Depuis la mise en évidence de cette déconnexion entre l’âge de nos corps et celle dans nos passeports, les experts cherchent sans cesse de méthodes précises pour déterminer l’âge biologique. Sans quoi nous ne pourrions pas espérer lutter efficacement contre le vieillissement et les maladies qu’il cause.
Les approches les plus fiables actuellement analysent l’état de méthylation de l’ADN, qui reflète bien l’avancée du processus de vieillissement du corps. Mais ces méthodes sont précisément très techniques et nécessitent des équipements spécifiques et un savoir-faire scientifique très précis. Des chercheurs de la Clinique Mayo aux États-Unis ont présenté, le 23 octobre 2024 dans la revue Plos One, une façon bien plus facile d’avoir une idée de l’âge biologique: rester debout sur une jambe pendant un temps donné. Une approche moins précise, certes, mais accessible à tous.
Les muscles sont affectés par le vieillissement
Le vieillissement affecte l’ensemble du corps, mais son impact est particulièrement visible dans certains organes, notamment les muscles. Car la masse musculaire diminue significativement avec l’âge, et peut entrainer une atrophie des muscles, nommée sarcopénie. Cette perte commence avant la quarantaine et accélère après la soixantaine. Causant une fragilité grandissante qui augmente le risque de chute et donc de fracture.
La perte musculaire est indicative de l’âge
Les chercheurs ont voulu étudier à quel point cette perte de masse musculaire était indicative de l’âge. Pour cela, ils ont analysé la force musculaire chez 40 personnes de plus de 50 ans, dont la moitié étaient des femmes. Les participants ont été divisés en deux groupes en fonction de leur âge: ceux de moins de 65 ans (moyenne d’âge de 56 ans) et ceux âgés de plus de 65 ans (moyenne de 74 ans). Mis à part leur âge, ces deux groupes étaient comparables dans tous les autres aspects physiques analysés (taille, poids, indice de masse corporel, niveau d’activité physique…)
Les participants devaient réaliser plusieurs exercices simples pour évaluer l’état de leur masse musculaire: un test de préhension, pour observer la force dans les bras ; un test d’extension des jambes ; et plusieurs tests d’équilibre debout. Le premier de ces tests a montré que la force de préhension diminuait de près de 3,7 % par décennie, autant pour les hommes et les femmes, même si cette force était plus élevée chez les hommes. Ainsi que pour le test de force des jambes, qui montrait une baisse d’environ 1,4 % par décennie, pour les deux sexes. Mais c’est dans le test d’équilibre que la relation entre les performances et l’âge étaient la plus claire.
Le temps qu’on peut passer en équilibre sur la jambe non dominante est un bon indicatif de l’âge
Les chercheurs ont d’abord analysé à quel point les personnes bougeaient involontairement lorsqu’elles étaient debout, les yeux ouverts. Montrant une augmentation de ce mouvement d’environ 6,3 % par décennie. Avec les yeux fermés, ce mouvement était plus prononcé et augmentait de 10,4 % par décennie. C’est-à-dire que les participants les plus âgés bougeaient plus que les plus jeunes en tentant de garder l’équilibre sur leurs deux jambes, surtout lorsqu’ils n’avaient pas accès aux repères visuels.
Puis, les participants devaient rester en équilibre sur une seule jambe le plus longtemps possible. Ce temps diminuait rapidement avec l’âge, et baissait plus rapidement avec la jambe non dominante (la jambe gauche pour les droitiers et l’inverse pour les gauchers). Selon les auteurs, ce n’était pas surprenant que cette capacité à garder l’équilibre sur une jambe soit autant affectée par l’âge. Car l’équilibre sur une jambe requiert un niveau suffisant de force musculaire et de contrôle neuromusculaire, en plus de la prise en compte de plusieurs informations sensorielles. C’est donc un bon indicateur de l’état de santé de l’individu, et peut permettre de déterminer si l’âge neuromusculaire de quelqu’un est corrélé ou pas à son âge chronologique.
Une mesure de l’âge facile à mettre en place
Le temps que l’on peut passer debout sur sa jambe non dominante n’est évidemment pas un indicateur aussi précis de l’âge biologique que la méthylation de l’ADN, par exemple. Mais son intérêt repose dans la facilité de ce test, qui ne nécessite aucun équipement et peut être réalisé par tout un chacun, même chez soi, pour avoir une idée de l’état de sa santé. Les auteurs proposent donc que l’on s’intéresse davantage à cette mesure, afin d’établir quelle est à la durée normale pour un individu à chaque âge. Et ainsi utiliser cette mesure pour avoir facilement une idée rapide de l’état de santé du système musculaire et neurologique d’un individu.
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