
Africa-Press – Côte d’Ivoire. Dano Djédjé et Gervais Tchéidé devant la presse ce dimanche à Cocody (Ph Koaci)
Face aux arrestations de plusieurs militants du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) consécutives aux violences survenues dans la nuit du 1er au 2 août à Yopougon, Sébastien Dano Djédjé, président exécutif du parti fondé par Laurent Gbagbo, a élevé la voix. Lors d’une conférence de presse tenue au siège du parti à Cocody ce dimanche 3 août 2025, il a vigoureusement dénoncé ce qu’il qualifie de “répression politique systématique” et de “tentative de musellement de l’opposition” par le pouvoir en place.
Revenant d’abord sur la communication du procureur de la République, qui a évoqué l’implication d’individus armés et cagoulés dans l’incendie d’un bus de la SOTRA et l’agression de policiers, Dano Djédjé a insisté sur le fait que son parti ne cautionnait en rien de telles violences.
“Le PPA-CI condamne fermement ces actes et exprime sa compassion aux victimes”, a-t-il déclaré. Mais au-delà de cette condamnation, le président exécutif a dénoncé ce qu’il qualifie d’ »enlèvements arbitraires » de plusieurs militants, citant nommément Kouassi Brou Eric, Fofana Souleymane, Pascale Zaholy, Gnégbré Kado, Kouamé Josué et Zoh Inza, “conduits vers des lieux inconnus sans notification formelle ni respect des procédures judiciaires”.
Pour le PPA-CI, ces arrestations s’inscrivent dans une logique de répression politique orchestrée par le régime RHDP, qu’il accuse de perpétuer des pratiques d’intimidation héritées d’un “passé sombre”.
Dano Djédjé a rappelé que dans tout État de droit, les libertés fondamentales — d’expression, d’association, de réunion et de circulation — doivent être garanties. Il a aussi rappelé les obligations légales incombant aux autorités, notamment l’obligation d’informer les personnes arrêtées des raisons de leur interpellation, leur droit à un avocat, et la nécessité de présenter les suspects devant un juge dans les délais prescrits.
Dans une posture résolument offensive, le PPA-CI n’exclut pas de porter ces “dérives” devant des juridictions internationales. Le parti a rappelé que la Côte d’Ivoire a ratifié le Statut de Rome en 2013, reconnaissant ainsi la compétence de la Cour pénale internationale pour les crimes commis sur son territoire depuis le 1er juillet 2002. “Nous nous réservons le droit de dénoncer devant la communauté internationale les cas d’arrestations arbitraires, d’enlèvements clandestins, de traitements inhumains et de persécutions à caractère politique”, a averti Dano Djédjé.
Il a également mis en garde contre une montée inquiétante des tensions à l’approche de la présidentielle d’octobre 2025, estimant que ces actions du régime visent à saboter la marche que le PPA-CI prévoit pour le 9 août. “Toute cette agitation est faite pour empêcher que cette marche ait lieu. Mais nous ne céderons pas”, a-t-il martelé. Il a par ailleurs exhorté les militants et sympathisants à rester mobilisés, pacifiques, disciplinés et à ne pas céder aux provocations. “Nous opposerons la force du droit à la dérive de la force”, a-t-il lancé.
Dano Djédjé a tenu à rassurer que le projet du PPA-CI demeure profondément républicain et inclusif. Selon lui, la Côte d’Ivoire ne pourra connaître de paix durable qu’à travers une gouvernance qui intègre toutes ses composantes. “Gérer un pays, ce n’est pas exclure ceux qui ne pensent pas comme vous. C’est diriger avec la diversité, pour tous les Ivoiriens, qu’ils soient d’hier ou d’aujourd’hui”, a-t-il insisté. Et de réaffirmer que le combat actuel du parti est clair : porter Laurent Gbagbo à la magistrature suprême en octobre 2025 et garantir à la Côte d’Ivoire une gestion démocratique, fraternelle et prospère.
En conclusion, il a appelé à une vigilance accrue, dans une bataille politique qu’il veut pacifique, mais qu’il reconnaît semée d’embûches. “Ceux d’en face feront tout pour nous empêcher d’avancer. Mais notre objectif est clair : Laurent Gbagbo président, pour une Côte d’Ivoire réconciliée et apaisée”, a-t-il déclaré sous les applaudissements nourris de ses partisans.
Jean Chresus, Abidjan
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