Mobile money : les chiffres clés de quatre folles années de développement en Afrique

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Mobile money : les chiffres clés de quatre folles années de développement en Afrique
Mobile money : les chiffres clés de quatre folles années de développement en Afrique

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le continent compte désormais plus d’un milliard d’utilisateurs de services financiers sur mobile. Une dynamique portée notamment par une adoption très soutenue dans les sous-régions de l’Est et de l’Ouest.

Régulièrement cité comme le principal héritage de la période liée à la pandémie de Covid-19, le télétravail n’est pas le seul acquis définitif de cette sombre période. Sur le continent, l’épidémie aura également permis de booster pour de bon la diffusion des services financiers sur mobile.

Résultat, entre 2020 et fin 2024, le nombre de comptes mobile money a doublé en Afrique, selon les chiffres dévoilés dans le dernier rapport sur le sujet, publié début avril par la GSMA, le lobby mondial des télécoms. En croissance de 19 % sur un an, il dépasse désormais le milliard de portefeuilles et continue de faire du continent, le marché numéro un du secteur. L’Afrique héberge en effet 53 % de l’ensemble des portefeuilles de mobile money ouverts dans le monde et 56 % des utilisateurs actifs (286 millions de personnes).

1 000 milliards de dollars échangés en Afrique en 2024

Au cours de l’année 2024, 81 milliards de transactions ont été ainsi conclues via les 178 services actifs à travers le continent. Le tout pour un montant total de 1 000 milliards de dollars, en croissance annuelle de 15 %.

Outre faciliter le quotidien financier des Africains, le mobile money contribue aussi fortement à l’enrichissement de leur continent, selon les chiffres avancés par la GSMA. Entre 2022 et 2023 en Afrique subsaharienne, cette contribution a progressé de 0,8 point, passant de 150 milliards de dollars à 190 milliards (dont 90 milliards revenant à l’Afrique de l’Ouest).

Les opérateurs télécoms à la manœuvre

Cette croissance profite aussi aux acteurs privés, notamment aux opérateurs télécoms, principaux évangélisateurs de la technologie en Afrique. À titre d’exemple, ces quatre dernières années, la part de M-Pesa dans le chiffre d’affaires global de l’opérateur kényan Safaricom est passée de 33 % en 2021 à plus de 42 % en 2024. Toujours en 2024, la fameuse application de services financiers sur mobile a ainsi dépassé le milliard de dollars de chiffre d’affaires.

Néanmoins, quelques signes de maturité de marché commencent à poindre à l’horizon. Si l’ensemble des statistiques d’adoption et de flux financiers sont au vert, la GSMA constate que depuis 2021, le taux d’utilisateurs actifs (une activité dans les 30 derniers jours) du mobile money décline.

Difficile d’avoir une explication sûre et définitive de la part des experts du secteur quant à ce nouveau phénomène. Est-ce parce que les utilisateurs de mobile money finissent par être réellement bancarisés et par délaisser ce type de service ? « Peut-être mais cela reste difficile à affirmer, rétorque un analyste chevronné du secteur. Peut-être aussi que les opérateurs de mobile money ont mené un effort intense de recrutement d’utilisateurs qui a conduit à enrôler proportionnellement plus d’utilisateurs inactifs. Mais il n’est pas évident de tirer des conclusions claires sur ce point », poursuit-il.

« Ce n’est pas un indicateur que l’industrie regarde », tranche Aminata Kane Ndiaye, directrice générale d’Orange Money, qui préfère se concentrer sur le nombre de clients actifs et la croissance annuelle des bases de clients.

L’Égypte et le Maroc, nouveaux territoires de croissance

Autre tendance à retenir pour l’année 2024, l’explosion des usages en Afrique du Nord, une région pourtant connue pour sa forte bancarisation. La zone enregistre une croissance de 44 % du nombre d’utilisateurs (3 millions de personnes), de 63 % en volume de transactions (262 millions d’opérations) et de 53 % en valeur de transactions (10 milliards de dollars).

« Cela semble être une tendance qui se confirme depuis 18 mois environ, avec la forte croissance de l’adoption et de l’usage du mobile money en Égypte. Vodacom affirme ainsi que le parc clients Vodafone Cash a crû de plus de 50 % en Égypte pour l’année fiscale 2024 et que le chiffre d’affaires du service a doublé sur cette même période », indique notre analyste. Même constat chez Orange où le volume d’affaire a été multiplié par deux en 2024. « C’est un marché où de nombreuses fintechs sont arrivées avant les opérateurs de mobile money et ont bien maillé le territoire. Nous nous sommes donc interconnectés avec elles – notamment Fawry – ce qui nous permet d’observer la plus forte croissance de tous nos marchés », souligne Aminata Kane Ndiaye.

De son côté, le Maroc devrait se joindre en 2025 à cette dynamique à la faveur d’une nouvelle réglementation. Publiée fin 2024 par Bank Al Maghrib, elle lève les barrières au développement du mobile money dans le royaume.

Source: JeuneAfrique

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