
Africa-Press – Côte d’Ivoire. Plus de 3 000 producteurs de café et de cacao, venus des 23 régions productrices de Côte d’Ivoire, se sont réunis lors de l’Assemblée Générale Extraordinaire de l’Association Nationale des Producteurs de Café-Cacao de Côte d’Ivoire (ANAPROCI).
Dans une atmosphère de mobilisation et de détermination, ils ont lancé un message fort: « Notre parti politique, c’est le cacao et le café. Donnez-nous notre filière, on va tester quelque chose. »
Ce mot d’ordre exprime la volonté des producteurs de reprendre en main la gouvernance d’un secteur qu’ils estiment géré sans eux, malgré leur poids dans l’économie nationale.
Aujourd’hui, l’ANAPROCI représente 702 000 producteurs de café et de cacao à travers le pays, ce qui en fait la principale organisation de producteurs de la filière. Ce rassemblement à Yamoussoukro marque une nouvelle étape dans leur combat pour une gestion plus juste, plus équitable et plus inclusive.
Lors de son allocution, le président de l’ANAPROCI, Kanga Koffi, a exprimé la lassitude des producteurs face aux promesses non tenues et leur volonté de changement: « Nous n’avons plus besoin de promesses vides, nous avons besoin d’action. Notre parti politique, c’est le cacao et le café, et nous sommes prêts à gérer notre filière. Donnez-nous les outils, et nous allons démontrer ce dont nous sommes capables. »
Les producteurs estiment que le modèle actuel, dominé par l’État et des structures déconnectées du terrain, les écarte des prises de décisions, alors qu’ils sont les premiers concernés.
« On ne nous consulte jamais. Les réformes sont prises sans nous, et elles ne nous profitent pas. Il est temps que cela change », a insisté Kanga Koffi.
Le désormais célèbre « Donnez-nous notre filière, on va tester quelque chose » est bien plus qu’un slogan: c’est une exigence de justice, de reconnaissance et d’autonomie. Les producteurs veulent prouver qu’ils peuvent gérer eux-mêmes leur filière, avec rigueur et transparence.
« Ce n’est pas une rébellion. C’est une question de dignité. Nous sommes des acteurs privés, avec des terres privées. Nous devons pouvoir gérer ce qui nous appartient », ont-ils déclaré.
Les producteurs invitent l’État à accompagner cette dynamique de réforme en leur donnant les moyens d’agir et en renforçant leur place dans la gouvernance du secteur. Ils sollicitent également le soutien des partenaires techniques et financiers pour réussir cette transition.
Les résolutions adoptées lors de cette Assemblée Générale Extraordinaire témoignent d’un changement de cap. Portée par 702 000 producteurs, l’ANAPROCI entend jouer pleinement son rôle dans la refondation de la filière café-cacao.
Le message est clair: « Donnez-nous notre filière, on va tester quelque chose » est l’expression d’un peuple de producteurs prêt à reprendre le contrôle de son destin économique.
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