
Africa-Press – Djibouti. L’an dernier, c’était la mise à l’essai. L’objectif était de vérifier la qualité psychométrique des instruments de mesure, leur adéquation avec le contexte du pays et la fiabilité des procédures et standards. Cette année, c’est la grande collecte des données.
C’est le VRAI travail, la vraie évaluation, celle qui va tester les performances d’un échantillon représentatif de nos écoles, publiques et privées, et de nos élèves de 2è, 5è et 9è années, celle qui va tester les performances académiques et pédagogiques des enseignants de ces élèves, celle qui va questionner les directeurs d’établissements scolaires sur leur gestion et leur leadership et qui va interroger les parents pour comprendre l’environnement socio-économique dans lequel nos apprenants évoluent et son impact sur leurs apprentissages.
…Vaste programme.
Le stress est à son comble mais les organisateurs sont prêts, les élèves sont prêts, les chefs d’établissements sont prêts, l’institution est prête: le pays est prêt. La dernière fois que le système éducatif de Djibouti a participé à cette évaluation internationale, c’était en 1994 et c’était lors de sa première édition. Le PASEC: c’est l’acronyme pour le « Programme d‘analyses des systèmes éducatifs des pays membres de la Conférence des ministres de l’éducation des Etats et gouvernements de la francophonie, la CONFEMEN.
Le PASEC a été créé à Djibouti lors de la 43e session ministérielle de la CONFEMEN qui s’est tenue les 11 et 12 mars 1991. Sa première mise en œuvre date de 1994 et avait visé 3 pays: le Congo, Djibouti et le Mali. Le PASEC, c’est une plateforme qui, au cours de ses trente-quatre années d’existence, n’a cessé de grandir, de se perfectionner, de gagner des galons, de suivre et d’analyser les tendances mondiales en matière d’éducation. Le PASEC a continuellement rehaussé son niveau d’exigence, la qualité de ses productions et s’est doté des moyens nécessaires pour être toujours à la pointe de la recherche scientifique dans le domaine, ceci pour offrir de la matière de qualité aux pays et à leurs experts et nourrir les réflexions et les analyses.
…Pour ce cru 2024, soit sa 4ème édition, l’évaluation concerne 21 pays.
Comparée aux précédentes éditions, elle s’est étendue aux Etats non francophones, qu’ils soient lusophones ou anglophones ou qu’ils aient opté pour enseigner dans leurs langues maternelles. Cette évaluation a pour objectif de mesurer le niveau de maitrise des compétences attendues y compris les apprenants à besoins spéciaux. En outre, ce sont non seulement les élèves de 2ème et 5è années qui seront testés en mathématiques et en français mais également, pour la première fois, les collégiens en fin de parcours moyen, soit la classe de 9è année à Djibouti. Aussi, et encore une autre nouveauté, les enseignants du primaire et du collège sont concernés.
De plus des questionnaires contextuels seront soumis aux parents d’élèves et aux chefs d’établissements. C’est dire combien tous les paramètres sont passés à la loupe pour avoir du système étudié la vision la plus complète possible et en faire l’analyse la plus rigoureuse. Et c’est en cela que le PASEC répond aux attentes et aux impératifs du MENFOP en matière de rigueur et de qualité.
Le coup d’envoi a été donné avec les ateliers de formation des administrateurs qui sont programmés du 20 au 24 avril 2025. Ces ateliers de formation seront immédiatement suivis des enquêtes sur le terrain qui se dérouleront sur une période de trois semaines et mobiliseront un grand nombre de personnes. Ce sont 170 écoles qui sont visées, soit 5820 élèves, 1500 enseignants, 170 chefs d’établissements, 5820 parents. Le stress est à son comble mais les organisateurs sont prêts, les élèves sont prêts, les chefs d’établissements sont prêts, l’institution est prête !
« Cette évaluation qui est l’une des plus vastes enquêtes éducatives menées en Afrique francophone, à laquelle Djibouti participe avec vingt autre pays vise une série d’objectifs dont notamment la mesure des compétences de base des élèves en lecture et en mathématiques, l’identification des forces et des faiblesses de leurs acquis scolaires pour mieux cibler les interventions pédagogiques, et l’analyse de l’environnement éducatif dans lequel évoluent les élèves (conditions d’apprentissages, climat scolaire, implication des parents, etc.) ». Le ministre de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle, Moustapha Mohamed Mahamoud, donnait le ton en ce lundi 21 avril, lors de la cérémonie de lancement officielle de la formation des administrateurs pour la grande collecte des données de l’évaluation internationale PASEC 2024 sous le thème « Mesurer, suivre, informer, conseiller et former sur la qualité ».
Un enthousiasme partagé par les experts et les responsables du PASEC qui ont abondé dans le même sens, répétant à l’envie, leur entière disponibilité pour accompagner les administrateurs pour maitriser l’ensemble des paramètres nécessaires au succès de ces opérations de collecte des données. Ils ont assuré également que tous les moyens et les conditions étaient réunis pour le succès de cette opération. De son côté, le président de l’Université de Djibouti, M. Djama Mohamed Hassan a salué le travail colossal mené par le MENFOP avec l’appui du PASEC dans ce projet d’évaluation. Il s’est dit enthousiaste à l’idée d’étudier dans quelle mesure l’institution universitaire pourrait répliquer une telle évaluation.
Plus généralement, le Programme d’Analyse des Systèmes Éducatifs de la CONFEMEN (PASEC) est conçu pour l’évaluation au service d’un meilleur pilotage des systèmes éducatifs. A ce titre, la qualité des systèmes éducatifs en Afrique subsaharienne, en particulier dans les pays francophones, préoccupe l’ensemble des parties prenantes de l’éducation. C’est ainsi que le cadre d’action Éducation 2030 vise à assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et à promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie. Cette enquête d’évaluation permet donc de renseigner les attendus du 4ème Objectif du Développement Durable.
Aussi, l’instauration d’une culture de l’évaluation des apprentissages, et la prise en considération des résultats de ces évaluations dans l’élaboration des politiques éducatives et leur mise en œuvre vise à assurer une gestion efficace de ces systèmes. A ce titre, les évaluations internationales des acquis d’apprentissage comme celle menées par le PASEC (Programme d’Analyse des Systèmes Éducatifs de la CONFEMEN) revêtent donc une importance primordiale dans les efforts d’amélioration des systèmes éducatifs, notamment dans les pays d’Afrique subsaharienne. Le MENFOP est donc aujourd’hui entré de plein pied dans cette dynamique prometteuse pour un pilotage efficace et efficient du système éducatif.
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