Africa-Press – Djibouti. Dans une petite zone du bassin de Hațeg, en plein cœur de la Transylvanie, région de Roumanie autrement connue pour son folklore et comme terre de naissance de Dracula, des os de dinosaures et d’autres vertébrés ont été découverts enchevêtrés les uns sur les autres, parfois séparés par à peine quelques millimètres de sédiment.
Ainsi, plus de 800 restes fossiles ont été extraits d’une surface d’environ cinq mètres carrés: un chiffre exceptionnel pour un site européen du Crétacé supérieur, daté d’environ 72 millions d’années.
Des cas de nanisme insulaire
Cette accumulation de fossiles ne correspond pas à une hécatombe brutale liée à une catastrophe unique. Les chercheurs y voient plutôt l’effet répété de crues saisonnières dans un paysage subtropical, alors organisé en rivières et en lacs peu profonds. Les carcasses et les os, transportés par l’eau, se seraient déposés progressivement dans une zone calme, formant au fil du temps une véritable “banque” de fossiles.
Tortues, crocodiliens, amphibiens, mammifères primitifs et dinosaures se retrouvent ainsi mêlés dans un même enregistrement sédimentaire.

Parmi les dinosaures, les paléontologues ont identifié de petits herbivores rhabdodontidés mais aussi des restes attribués à un titanosaure. Ces grands sauropodes à long cou sont rares en Transylvanie, et la bonne conservation de certains os ouvre la voie à une réévaluation de leur diversité en Europe de l’Est à la fin du Crétacé.
Le bassin de Hațeg est connu pour son nanisme insulaire, un phénomène évolutif lié à l’isolement géographique et aux ressources limitées, qui aurait façonné des dinosaures plus petits que leurs cousins continentaux. Déjà, en 2010, nous rapportions l’identification de Magyarosaurus dacus, un dinosaure sauropode pas plus grand qu’un cheval.
Un gisement ancien
Cette concentration exceptionnelle d’ossements offre aussi un terrain idéal pour étudier la formation des gisements fossiles eux-mêmes. L’orientation des os, leur état de fragmentation et leur répartition spatiale permettent de reconstituer finement les processus de transport et de dépôt qui sont décrits dans l’étude publiée dans la revue PLOS ONE. Des données taphonomiques de référence pour interpréter d’autres sites européens plus fragmentaires.
Ce gisement se distingue aussi par son âge. Il s’agit de l’une des plus anciennes accumulations de vertébrés connues dans la région, offrant un point de comparaison précieux avec des sites plus récents du même bassin. De quoi mieux comprendre comment ces écosystèmes insulaires ont évolué dans les derniers millions d’années précédant l’extinction de la fin du Crétacé.
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