Africa-Press – Djibouti. Le moment est venu d’accélérer l’industrialisation de l’Afrique », affirmait en juin 2022 le patron d’Arise, Gagan Gupta, auprès de Jeune Afrique. Avec la volonté de multiplier les zones économiques spéciales et la nouvelle connexion entre son groupe et la banque publique française d’investissement (Bpifrance), l’entrepreneur, natif du Rajasthan, avance à nouveau dans cette direction.
Dans le cadre d’un protocole d’accord signé le 14 février, Arise IIP, l’entité qui développe des plateformes industrielles sur le continent, et Bpifrance ambitionnent de soutenir la création locale et dynamiser les échanges entre les PME-ETI françaises et africaines avec un objectif d’industrialisation durable.
Mise en réseau
« Ce partenariat s’est fait naturellement, sans que la volonté soit plus forte d’un côté que de l’autre », explique Arnaud Floris, coordinateur Afrique de Bpifrance, à JA. Pour le responsable, « la convergence » entre les deux partenaires doit permettre de soutenir les potentiels de leurs écosystèmes respectifs et de faciliter les programmes de financement bilatéraux.
Consciente de la forte dynamique de développement d’Arise, Bpifrance veut créer et animer une communauté de PME-ETI industrielles africaines et françaises autour les zones économiques spéciales (ZES). « À ce stade, la priorité est à l’identification et à la mobilisation des agro-industrielles », ajoute Floris, selon qui ce processus passera par la programmation de délégations d’affaires, dont une au Bénin en septembre.
Marchés prioritaires
« Le continent africain est de plus en plus attractif pour les investisseurs internationaux. Les plateformes d’Arise IIP sont imaginées et pilotées pour jouer ce rôle de levier de croissance pour les entreprises françaises », souligne de son côté Gagan Gupta, fondateur et PDG d’Arise IIP. Présent au Gabon, Bénin, Togo et en Côte d’Ivoire, le groupe panafricain œuvre, en effet, à renforcer des nouvelles ZES en cours de développement au Congo, Tchad, Sénégal, Rwanda, Nigeria et en RDC, Sierra Leone et Mauritanie.
Ces zones industrielles, centrées sur la transformation locale, seront au cœur du partenariat Arise-Bpifrance, avec un intérêt particulier pour celles « plus matures », précise le directeur Afrique de l’ouest et du centre de Bpifrance. Ainsi, les parcs industriels de Nkok (Gabon), de Glo Djigbé (Bénin) et d’Adétikopé (Togo) seront prioritaires. Le développement de chaîne de valeur agricole sera étudié en fonction de la spécialité agricole des pays d’implantation, alors que « les équipes d’Arise IIP iront à la rencontre des investisseurs français à l’occasion d’un grand tour de France pour présenter les opportunités d’investissement au sein de ZES », affirme la direction d’Arise à JA.
Une opportunité long terme
Si les deux partenaires ne se fixent aucun objectif financier à l’issue de cette union, le spécialiste du financement des PME françaises se dit prêt à mobiliser ses outils de financement. « Bpifrance est en capacité d’accorder des prêts directs aux PME africaines à partir de 1,2 million d’euros pour toutes les commandes d’équipements et de services français », indique Arnaud Floris.
Enjeu stratégique, le financement des entreprises agricoles et agroalimentaires africaines s’inscrit dans une vision à long terme, celle du développement des agropoles et des zones économiques spéciales. Et la paire Arise-Bpifrance veut jouer la carte du relais de croissance et d’industrialisation à l’échelle de l’Afrique à travers la connexion des écosystèmes d’affaires entre le continent et l’Hexagone. « L’objectif de ce partenariat stratégique avec Bpifrance est de tout mettre en œuvre pour créer un nouveau champion français en Afrique », conclut Gagan Gupta.
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