Africa-Press – Djibouti. Agronome, écrivain, voyageur et témoin privilégié de la société djiboutienne des années 1990 à aujourd’hui, Nicolas Prévot a présenté ce 9 avril à la Bibliothèque Nationale son ouvrage Avoir 20 ans à Djibouti. À travers ce récit intime et poétique, il partage une immersion profonde dans le pays, tissée de rencontres, de questionnements et d’un engagement sincère au service d’un développement respectueux des hommes et des terres.
Il y a des livres qui se lisent, et d’autres qui se vivent. Avoir 20 ans à Djibouti, de Nicolas Prévot, publié aux éditions Le Francolin, fait incontestablement partie de ces récits qui touchent juste, à la fois par la sincérité du propos et par la beauté pudique de l’écriture. L’auteur, agronome de formation, découvre Djibouti en 1989 à l’âge de 23 ans, alors qu’il effectue son service civil au sein de l’Association des Volontaires Français du Progrès. Ce premier contact, aussi fort qu’inattendu, marquera le début d’un lien indélébile avec le pays.
Ce mercredi 9 avril 2025, dans une grande salle de la Bibliothèque Nationale de Djibouti, l’auteur était l’invité d’honneur d’une conférence littéraire en présence d’un public éclectique. Etaient présents à cette conférence des lycéens, le directeur de l’Agence Nationale pour la Promotion de la Cuture, des cadres du Ministère de la Jeunesse et de la Culture, monsieur Mohamed Abdi Guedi, conseiller du ministre de l’Education et de la formation professionnelle, M. Gueda, anthropologue djiboutien de renom ainsi que madame Arafo Salah Said, l’éditrice du livre. Se trouvait aussi dans le public, son compagnon de route et ami fidèle, Daher Obsieh, pionnier de l’agriculture à Assamo, avec qui il partage depuis 1989 une vision commune du monde et fraternité forgée dans la poussière des pistes et la chaleur des projets communs.
Prévot n’est pas un touriste de la mémoire. Dans son ouvrage, il ne s’agit pas de survoler Djibouti, mais d’y entrer pleinement, d’en habiter les silences et d’en embrasser les contrastes. Son écriture est une main tendue vers l’autre, un regard patient sur les choses simples: un thé partagé à l’ombre d’un acacia, un lever de soleil sur le désert, un mot échangé au marché. Ce sont ces détails, ces « petites choses de rien », qui tissent peu à peu le tissu d’un engagement profond et durable.
Une plume qui respire le réel
Sous la plume de Nicolas Prévot, les paysages arides deviennent des toiles vivantes, les visages croisés prennent des allures de personnages romanesques, et l’expérience personnelle se transforme en miroir de nos propres quêtes intimes. À travers le regard d’un jeune homme en devenir, le lecteur voyage au cœur d’un pays à la croisée de tant d’histoires: Djibouti, l’Ethiopie, la tradition nomade, l’élan vers la modernité. Mais ce récit n’est jamais naïf. Il explore aussi les réalités du monde rural, les défis sociaux, l’exclusion, les espoirs inaboutis. Toutefois, à aucun moment il ne sombre dans la condescendance ou le misérabilisme. L’auteur choisit au contraire la voie de la dignité partagée, de l’échange sincère, de l’écoute.
Une rencontre qui transforme
Le plus bouleversant peut-être dans Avoir 20 ans à Djibouti, c’est la façon dont l’expérience du terrain devient une expérience de soi. En découvrant l’autre, c’est son propre rapport au monde que Nicolas Prévot redessine. Chaque chapitre du livre est une étape de cette métamorphose douce: de l’étonnement à la compréhension, de l’observation à la participation. Un récit d’apprentissage où la géographie devient une philosophie, et la chaleur du désert, une forge pour les convictions.
Une conférence comme un prolongement du livre
La conférence de ce 9 avril a été à l’image du livre: chaleureuse, ouverte, profondément humaine. Après une présentation brève mais habitée, l’auteur s’est prêté à un échange spontané avec le public, pendant près de deux heures. Des lycéens de l’école privée Victoire ont pu poser leurs questions, interpellant Nicolas Prévot sur son parcours, sur ses choix, sur ce que Djibouti représente aujourd’hui encore pour lui. Avec humilité, il a partagé son message: « Être optimiste, ne jamais baisser les bras, croire en soi et aller au bout de ses rêves et des projets qu’on entreprend dans la vie. »
Derrière lui, son ami Daher hochait la tête avec conviction, répondant lui aussi aux questions posées par le public. Leur complicité transpirait une amitié fidèle, tissée au fil des années et des projets menés ensemble. Ce duo a incarné, à sa manière, ce que le livre défend entre ses lignes: la beauté des rencontres durables, la richesse de l’engagement sincère, et la force de l’espérance partagée.
“Avoir 20 ans à Djibouti”, c’est avoir vingt ans dans le monde, c’est ressentir l’élan de la découverte, la force de l’idéal, et le courage d’aimer loin de chez soi. Ce livre, lumineux et habité, résonne comme une ode au lien humain et à la puissance transformatrice des expériences vécues au contact de l’autre. Plus qu’un récit de jeunesse, c’est une déclaration d’amour à un pays et à ses habitants, une œuvre qui rappelle, avec douceur et justesse, que l’altérité n’est pas une frontière mais une passerelle.”
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