Africa-Press – Djibouti. Alors que le groupe paramilitaire pourrait renforcer sa présence sur le continent en y redéployant une partie des mercenaires qui combattaient en Ukraine, le gouvernement britannique a pris des mesures contre une série d’entités et de personnalités qui y sont liées.
Treize individus et entreprises ont été ciblés par les sanctions prisent par Londres le 20 juillet, du fait de leurs liens avec les « activités du groupe russe Wagner, y compris des exécutions et actes de torture au Mali et en Centrafrique, ainsi que des menaces à la paix et à la sécurité au Soudan ». Les sanctions prévoient le gel des avoirs détenus au Royaume-Uni, l’interdiction pour les citoyens ou banques britanniques de faire affaire avec les entreprises et individus cités, qui ne seront pour leur part plus autorisés à se rendre dans le pays.
Parmi les personnalités visées, on retrouve les collaborateurs les plus proches du patron de Wagner, Evgueni Prigojine, sur le continent : les chefs du groupe au Mali, Ivan Maslov, et en Centrafrique, Vitalii Perfilev, mais aussi d’autres individus clés du dispositif du groupe dans ce pays d’Afrique centrale comme le directeur des opérations Konstantin Pikalov, le porte-parole officieux Alexander Ivanov, l’instructeur militaire Aleksandr Maloletko, et enfin Dimitri Sytyi, responsable des activités civiles.
Mines d’or et de diamants
Par ailleurs, les sanctions visent les sources de revenus de Wagner en Afrique, en particulier celles issues de l’or et des diamants, extraits par le groupe grâce à de nombreuses sociétés. Pour la Centrafrique, Londres a ainsi intégré à sa liste Lobaye Invest, filiale de la société russe M Finans qui détient plusieurs permis d’exploitation minière dans le pays. Lobaye Invest est la maison mère d’une autre entité sanctionnée en Centrafrique, la société de sécurité Sewa Security Services.
Au Soudan, les sanctions ciblent précisément les activités minières du groupe paramilitaire. À travers celles-ci, le gouvernement britannique accuse Wagner de soutenir le conflit qui s’enlise entre les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdan Dagalo, dit « Hemetti », et les forces armées dirigée par Abdel Fattah al-Burhane, en fournissant des armes et équipements militaires. Les entreprises minières Al Solag Mining Company et Meroe Gold, ainsi que sa maison mère, M-Invest, sont ainsi concernées par les sanctions britanniques liées à Wagner, tout autant que les dirigeants des deux dernières, Mikhail Potepkin et Andrei Mandel.
Redéploiement en Afrique
Ces mesures interviennent alors qu’après sa rébellion avortée du 24 juin contre le Kremlin, Evgueni Prigojine a annoncé, dans une vidéo publiée le 19 juillet sur la chaîne Telegram de Wagner, prévoir un redéploiement en Afrique de ses fidèles qui combattaient en Ukraine. Ce alors que les États-Unis ont rappelé le 27 juin le risque que l’exploitation minière réalisée par les entités et personnalités liées au groupe paramilitaire fait peser sur la stabilité comme la paix en Afrique, notamment au Soudan, en Centrafrique et au Mali. Washington, qui a sanctionné Lobaye Invest et M-Invest dès 2020, avait alors demandé aux opérateurs américains de renforcer leur vigilance quant à l’or venu du continent.
En mai déjà, le quotidien britannique The Times avait révélé que le gouvernement britannique envisageait de renforcer ses mesures à l’encontre de Wagner en qualifiant le groupe d’organisation terroriste.
La Source: JeuneAfrique.com
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