Cafouillage à l’Union africaine au sujet de la présence d’Israël

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Cafouillage à l’Union africaine au sujet de la présence d’Israël
Cafouillage à l’Union africaine au sujet de la présence d’Israël

Africa-Press – Djibouti. Que s’est-il passé lors de l’ouverture du 36ème sommet de l’Union africaine (UA) ? Ce samedi 18 février, le président de la Commission, Moussa Faki Mahamat, débutait tout juste son discours lorsque la directrice Afrique adjointe du ministère israélien des Affaires étrangères, Sharon Bar-Li, qui avait pris place dans la salle principale, a été escortée en dehors du siège de l’UA par les services de sécurité.

Menaces des délégations
La présence d’un représentant de l’État hébreu au sein de l’UA est en effet fermement rejetée par de nombreux pays membres, soutiens historiques de l’Autorité palestinienne. En 2021, la décision unilatérale de la Commission d’accorder le statut d’observateur à Israël – statut qui lui avait été retiré en 2002 – avait d’ailleurs suscité colère et incompréhension. Le sujet avait occupé une grande place dans les débats lors du sommet de 2022 et la décision avait finalement été suspendue.

Le comité de haut niveau, censé trancher la question, n’a toujours pas rendu ses conclusions. Composé du Sénégal, de l’Algérie, de l’Afrique du Sud, de la RDC, du Nigeria et du Cameroun, il devait permettre de concilier les positions. « C’est ce qu’ils font lorsqu’ils veulent enterrer un sujet, ils créent un comité ad hoc », sourit un commissaire de l’UA.

Selon les informations de Jeune Afrique, plusieurs délégations ont menacé de protester directement à la tribune contre la présence de la délégation israélienne. « Nous avons appris à notre arrivée dans le hall que l’UA avait invité Israël, indique une source diplomatique. Puis il est rapidement apparu que certains pays, dont l’Algérie, n’allaient pas l’accepter. »

INCIDENT DIPLOMATIQUE CE SAMEDI LORS DE L’OUVERTURE DE LA 36E SESSION ORDINAIRE DE L’UNION AFRICAINE À ADDIS-ABEBA EN ETHIOPIE.

ISRAËL, QUI A OBTENU LE STATUT D’OBSERVATEUR AUPRÈS DE L’UA, A VU SA DÉLÉGATION PRIÉE DE QUITTER LA SALLE. PIC.TWITTER.COM/MXUU0FY7YY

Versions divergentes
La Commission de l’UA aurait toutefois donné une version différente du déroulé des événements. « On nous a dit que c’était un membre junior de leur équipe qui était responsable [de l’invitation faite à la délégation israélienne] », explique la source citée plus haut. La porte-parole du président de la Commission, Ebba Kalondo, affirme quant à elle que Sharon Bar-Li a été conduite vers la sortie parce qu’elle ne disposait ni d’accréditation ni de badge d’accès.

« L’ambassadeur d’Israël en Éthiopie est Alily Admasu, précise Ebba Kalondo. Seuls les ambassadeurs accrédités ont reçu une invitation, et celle-ci est personnelle. C’est une courtoisie dont on ne devrait pas abuser. » « Israël n’est pas encore un membre observateur, ajoute la vice-présidente de la commission de l’UA, Monique Nsanzabaganwa. Depuis que l’octroi du statut d’observateur a été suspendu, ses représentants n’ont pas le droit d’assister aux sessions. »

Mais alors comment expliquer la présence sur les lieux de la représentante du ministère des Affaires étrangères israélien ? « Ils devaient penser que personne ne remarquerait sa présence, sourit une source interne à l’UA. Mais les gens se connaissent… »

Un épisode malheureux pour la Commission, qui tentait d’éviter que le sujet – explosif – soit de nouveau au centre des débats. “Le point est gelé et n’est pas à l’ordre du jour, affirme un diplomate. Le clivage est trop évident au sein de l’UA pour que le sujet puisse être abordé. »

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