Face au variant Omicron, où en est la vaccination anti-covid en Afrique ?

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Face au variant Omicron, où en est la vaccination anti-covid en Afrique ?
Face au variant Omicron, où en est la vaccination anti-covid en Afrique ?

Africa-Press – Djibouti. Le président chinois Xi Jinping a promis ce lundi un milliard de doses de vaccins anti-Covid à l’Afrique. Dans quels délais ? L’Afrique accuse toujours un sérieux retard dans l’administration du vaccin au moment où le variant Omicron touche une partie du continent. Selon les données de Our World In Data rassemblées par l’Université d’Oxford seulement 7,15% de la population du continent a été entièrement vaccinée.

“Nous devons poursuivre la lutte solidaire contre le Covid. Nous devons accorder la priorité à la protection de nos populations et combler le fossé vaccinal”. Ces mots sont ceux du président Xi Jinping en marge du Forum de coopération Chine-Afrique (Focac).

Ce sommet est organisé alors que les pays africains s’emploient à relancer leurs économies durement touchées par la pandémie. Les dernières données disponibles ne prennent pas encore en compte l’émergence du variant Omicron.

En Afrique du Nord

Le Maroc reste le pays du continent le plus avancé dans sa campagne de vaccination. Selon les données fournies par le ministère de la Santé, de ce lundi 29 novembre 2021 le pays a injecté 48 719 061 doses de vaccin.

Dans le détails, plus de 24 millions de premières doses, 22 millions de secondes doses et déjà 1 516 759 de troisièmes doses ont été administrées.

L’Algérie arbore un total de 12 032 500 doses déjà administrées. Le schéma vaccinal complet concerne 11,91% de la population. Les personnes vaccinées partiellement représentent 3,11% des Algériens.

La Tunisie présente le troisième taux de vaccination le plus élevé sur le continent. 11 393 466 millions de doses y ont été administrées. Derrière le Maroc, c’est le plus fort taux de vaccination de la zone. 42,64% des Tunisiens disposent d’un schéma vaccinal complet.

Concernant l’Égypte, le taux de vaccination a progressé par rapport à l’été dernier passant de 1,80% en août à 13,45% de vaccinés, deux doses, aujourd’hui. En Afrique de l’Ouest

C’est précisement dans cette zone du continent que se trouvent les taux les plus faibles de vaccinés. Le Nigeria, malgré plus de 200 millions d’habitants, n’a administré que 9 640 048 millions de doses. Et cela correspond à péniblement 1,63% de schémas vaccinaux complets.

Avec quasiment 10 fois moins d’habitants le voisin du Niger établit un taux de vaccinés complet à peine supérieur de 1,82%. Dans ce contexte, le Sénégal fait figure de bon élève avec plus de 1 908 088 millions de vaccinations enregistrées sur une population de plus de 16 millions d’habitants. 5,36% des Sénégalais affichent un schéma vaccinal complet.

Le Mali est passé de 0,44 % de citoyens complètement vaccinés en août à un taux de 1,5%, aujourd’hui. 734 759 doses ont été injectées au sein d’une population qui dépasse les 14 millions d’habitants.

Faible taux aussi au Burkina Faso. Seulement 1,38% de vaccinations deux doses sur un total de 661 796 doses administrées. Le Benin, lui vaccine presque deux fois plus. 2,39% des Béninois sont complètement vaccinés. 383 501 doses ont été injectées.

Dans le Golfe de Guinée

Une prime à la vaccination qui semble mieux pénétrer les mentalités en milieu anglophone. Outre le Nigeria (évoqué plus haut) le Ghana présente le taux de vaccination de 3 493 688 doses administrées avec la particularité que sur place les Ghanéens entame le processus vaccinal sans forcément le mener à son terme. 2,65% des habitants affichent un schéma vaccinal complet de deux doses quand 5,7% des Ghanéens se sont arrêtés à la première dose.

Accusant un taux conséquent de 0,24 % de la population vaccinée, le Cameroun tente de rattraper son retard. Les derniers chiffres provenant de Our World In Data font état de 923 643 doses de vaccin administrées pour un taux de schéma vaccinal complet à 2,08% et un schéma vaccinal “partiel” de 0,69%.

En Afrique centrale

Le deuxième plus grand pays du continent (plus de 85 millions d’habitants), la République démocratique du Congo (RDC) en est l’un des plus mauvais élèves sur ce plan de la vaccination. 186 749 doses inoculées soit seulement 0,06% de schémas vaccinaux complets.

Le Tchad ne fait guère mieux. Moins d’1% des tchadiens sont complètement vaccinés. 0,42% des citoyens du pays. 249 651 doses ont été validées dans ce pays abritant une population estimée à plus de 16 millions de personnes.

En Centrafrique, le taux de vaccinés est meilleur avec 6,54% de schémas vaccinaux complets. Mais ceux qui décident de se vacciner vont généralement jusqu’au bout puisque seuls 0,82% des Centrafricains n’ont eu qu’une première dose de vaccin.

La République du Congo affiche un bilan vaccinal complet de 2,28% avec comme au Ghana, un taux de premières doses supérieur au schéma vaccinal complet. 6,5% des habitants ont validé leur première injection.

Enfin le Gabon, tire lui aussi vers le haut la moyenne de la zone avec un taux vaccinal complet évalué à 4,9%. 277 979 doses ont été administrées au sein d’une population de plus de deux millions d’individus.

En Afrique australe

C’est évidemment le cas de l’Afrique du sud qui polarise l’attention. C’est dans ce pays que dernier variant Omicron a été répéré. Les autorités locales s’inquiètent d’une attitude “punitive” selon eux, des pays qui imposent des restrictions de voyage sur le continent en direction des voyageurs en provenance de la région.

Avec 25 288 417 de doses administrés à ses citoyens, Pretoria soutient qu’elle est un phare en matière de vaccinations. 23,8% des Sud-africains ont déjà achevé leur schéma vaccinal. Sur le continent, seul le Maroc et la Tunisie font mieux selon les chiffres de Our World In Data.

L’initiative Covax en panne ?

Il faut aussi noter qu’à la mi-novembre, le mécanisme international Covax a franchi la barre des 550 millions de doses de vaccin anti Covid-19 distribuées dans 144 pays et territoires. C’est seulement 10% du montant total qu’espérait Covax à son lancement.

Dans un communiqué commun, l’Union africaine, le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies et le Covax, ont souhaité une amélioration de la qualité des dons de vaccins.

“La majorité des dons à ce jour ont été ponctuels, fournis avec peu de préavis et de courte durée de conservation. Cela a rendu extrêmement difficile pour les pays de planifier des campagnes de vaccination et d’augmenter la capacité d’absorption”, ont-ils alerté.

Une faiblesse soulignée aussi par Arnaud Fontanet: “Si on veut vacciner la population mondiale, il n’y a pas qu’un problème de doses, cela va bien au-delà”.

La dangerosité et la contagiosité réelles d’Omicron sont encore incertaines, mais la communauté internationale craint que ce variant, classé comme “préoccupant” par l’OMS, soit plus facilement transmissible.

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