Anouar CHENNOUFI
Africa-Press – Djibouti. En raison de la nature géopolitique et sociale de l’Afrique et de ses frontières poreuses, les chefs locaux des groupes violents et extrémistes en Afrique et dans la région du Sahel en particulier, sont en train de bénéficier d’une autonomie considérable. Ils sont alors capables de prendre des décisions calculées sur les emplacements à cibler et quand attaquer.
En raison de leur approche utilitaire, ils montrent une plus grande volonté de négocier ou de changer d’allégeance, puisque leur objectif principal est la survie.
Ce genre de pragmatisme est également pratiqué par les chefs de gangs du banditisme, qui coopèrent avec les groupes armés même face à certains gangs rivaux. Peut-être cette localisation de ce genre de réseaux mondialisés a-t-elle des effets négatifs sur l’environnement sécuritaire, la variable idéologique des dirigeants locaux apparaissant comme une simple couverture pour bénéficier des réseaux similaires transnationaux. En conséquence, cette nouvelle approche des groupes violents indique un changement majeur dans la pensée stratégique des groupes armés à caractère religieux, car ceux-là sont historiquement attachés à la pureté idéologique afin de tenter d’atteindre le « califat » qu’ils espèrent mettre en place.
Ce virage pragmatique implique un changement dans le discours des approches de la lutte contre le terrorisme sur le continent africain, notamment au Sahel.
Où les groupes armés construisent leurs nids ?
Les pays des régions ciblés par les groupes armés souffrent souvent d’une situation de fragilité et d’instabilité politique, qui entrave les efforts de lutte contre ces multiples groupes en raison de l’absence de volonté politique et d’un programme national complet.
Cette situation d’instabilité exerce une pression énorme sur les ressources déjà limitées dont disposent les autorités étatiques et qui peuvent être exploitées par des groupes extrémistes. De plus, les autorités nationales de l’État sont confrontées à un grand défi pour se déplacer sur l’ensemble du territoire du pays, compte tenu de la faiblesse des ressources humaines et logistiques nécessaires pour éradiquer les cellules et groupes terroristes qui se répandent dans nombre de pays, en particulier dans les régions périphériques, où les forces de l’ordre ont du mal à mener des activités de surveillance et d’inspection pour plusieurs facteurs.
L’un des défis les plus importants auxquels sont confrontés les efforts nationaux de lutte contre le terrorisme, par exemple au Sahel, est peut-être le problème du conflit entre agriculteurs et éleveurs. Alors que les causes des conflits entre paysans et éleveurs au Sahel ont été expliquées par des facteurs tels que le changement climatique, la rareté des ressources, les pressions démographiques, l’urbanisation, l’environnement politique et l’échec des mécanismes de négociation traditionnels, moins d’attention académique a été accordée à l’aspect ethnique et religieux et à la crise d’identité nationale associée.
Ce n’est un secret pour personne que les principales lacunes et défis auxquels sont confrontées les approches nationales et internationales de la lutte contre les groupes armés au Sahel ont eu un impact clair sur la preuve de l’argument de Daech, selon lequel il perdure et s’étend vers d’autres régions et pays. Dans ce contexte, le JNIM (Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin), qui représente la branche d’aA-Qaïda dans les trois pays suivants, le Mali, le Burkina Faso et le Niger, cherche à concurrencer le mandat de Daech dans le Grand Sahara afin de contrôler diverses régions, notamment la région des « trois frontières ».
Reconnaissant le manque de soutien aérien des forces étrangères internationales, les organisations « Al-Qaïda et Daech » en particulier ont considérablement accru leur pression depuis mars 2022, lançant une série d’attaques meurtrières le long de la frontière sud. Fait intéressant, le JNIM semble quelque peu prudent, attendant d’une manière ou d’une autre que son mouvement soit évalué en termes de réactions à la nouvelle activité de Daech, en particulier de la part de la population locale.
De manière générale, la concurrence entre groupes armés, ainsi que le regain d’intérêt transfrontalier de ces organisations pour le contrôle et l’influence, peuvent être plus dangereux qu’auparavant en raison des tensions régionales d’une part, et des nouvelles politiques de concurrence internationale, d’autre part.
Dans une région où l’insécurité est profondément enracinée et où les inégalités sont flagrantes, des agendas contradictoires risquent d’exacerber les tensions sociétales. En tant que tel, le Sahel, le plus touché et menacé, a besoin de réponses solides et coordonnées aux griefs persistants. Rejeter la responsabilité du sous-développement ou de l’insécurité sur le Sahel ne peut exonérer les acteurs internationaux de leur responsabilité de répondre à ces griefs, d’autant plus qu’ils extraient les ressources naturelles de la région.
Toujours au sujet du Sahel, les pays de cette région sont lourdement endettés et doivent utiliser leurs ressources pour assurer et rembourser les emprunts extérieurs, tandis que les Européens hésitent à coopérer à la mise en place de projets d’infrastructure et de développement. En conséquence, une coopération multilatérale entre les États du Sahel et les puissances internationales est nécessaire pour assurer le développement et la sécurité dans l’un des foyers de tension et de violence les plus complexes et entrelacés d’Afrique. Sans cela, toutes les initiatives et réponses internationales de lutte contre le terrorisme risquent d’être vaines.
Expansion des groupes armés en Afrique
Depuis quelques années, le phénomène des groupes armés est en pleine expansion dans le monde et particulièrement en Afrique. Le Mali, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Nigeria, le Niger, ainsi que dans le golfe de Guinée, ont déjà subi de très nombreuses attaques terroristes et de nombreux pays sont toujours sous la menace.
Personne ne peut contester le fait que ce phénomène constitue un frein au développement économique des Etats africains, dont il menace gravement la sécurité autant que la stabilité. Les attaques commises par les groupes armés occasionnent des violations massives des Droits de l’Homme, et met à mal les droits économiques, sociaux et culturels des Etats.
Il est donc devenu difficile de faire pression sur les groupes armés à chaque fois, parce que le processus de leur expansion et de leur propagation est à chaque fois, à l’origine, le résultat de ces pressions exercées sur eux, et cela en l’absence de sérieux mécanismes et stratégies pour contenir, assiéger et limiter les capacités des organisations violentes.
La coalition internationale menée par les États-Unis d’Amérique a prouvé que sa stratégie de guerre contre l’organisation en Irak et en Syrie n’était pas une réponse adéquate au type de menaces posées par Daech, par exemple, qui pèse désormais sur les pays africains, les pays maghrébins, et l’Europe. Il importe désormais de trouver une stratégie plus agressive pour faire face à Daech en instaurant une coopération plus étroite entre les pays concernés par cette menace. Il est nécessaire également de réfléchir au processus d’adoption d’une stratégie commune et efficace contre toutes les méthodes terroristes et toutes les causes profondes qui ont conduit à l’émergence et à l’expansion de tous ces groupes et mouvements transnationaux violents.
C’est pourquoi, les groupes armés internationaux ont jeté leur dévolu sur le Continent africain, après que les leaders de Daech et d’Al-Qaïda se sont trouvés traqués et nombre d’entre eux éliminés dans le monde entier.
Par ailleurs, à la lumière de l’état d’effondrement qui a frappé Daech en Syrie et en Irak, Daech a cherché à restructurer ses forces en essayant de trouver d’autres refuges et plates-formes à partir desquels il pourrait lancer ses opérations, à condition, cette fois, que la géographie des pays du continent africain en soit le théâtre, vu que l’Afrique connaît des conditions de sécurité instables en raison de la propagation croissante de nombreux groupes et organisations armés, tels que : Boko Haram, Al-Qaïda, mouvement Al-Shabab (en Somalie), et bien d’autres groupes et factions. Il importe donc de noter que la dimension « religieuse » dans la formation de ces organisations dans les pays africains est inquiétante.
De facto, l’acte terroriste combine les ambitions et objectifs des forces extérieures qui ne veulent pas utiliser directement leurs propres outils, mais s’appuient plutôt sur des sortes de « dynamos » pour créer des crises au sein des pays ciblés, exploiter leurs frontières ou les conditions politiques environnantes, ou à d’autres moments, disperser la cohésion et le tissu de la société à l’intérieur de ces pays, et peut encourager l’un de ses groupes à porter atteinte à la société, menaçant sa sécurité, y compris le recours à la violence, afin d’atteindre des objectifs ou des intérêts politiques. La catégorie peut être reflétée dans une partie du service aux parties externes, régionales ou internationales.
Point de vue de spécialistes Plusieurs
chercheurs spécialisés dans les groupes armés soulignent que les mouvements violents qui sont implantés dans la région, constituent une menace sécuritaire majeure sur le continent africain. Ils ont été actifs ces dernières années et sont devenus une priorité absolue pour les pays, les gouvernements et les parties prenantes intéressés par la lutte contre le terrorisme.
Dans leurs études, on découvre la dangerosité des mouvements armés (et des groupes similaires à eux) et leur capacité à perdurer sur de longues périodes. Contrairement à ce que certains pensent que la guerre pour ces groupes est facile, la survie de certains d’entre eux, depuis déjà plus de trente ans, confirme la difficulté de la sécurité à faire face à ce type de groupes armés, aidée par l’état d’ambiguïté informationnelle liée à ces organisations, car elles n’ont pas de structure connue ou d’idéologie claire, et il y a également une ambiguïté dans leurs sources de financement et leurs circuits d’obtention d’armes et de munitions.
D’où l’importance de bénéficier largement des informations obtenues auprès des combattants qui ont quitté ces organisations ou de ceux qui en sont capturés, et ces groupes doivent faire l’objet d’une grande vigilance et d’un suivi constant de ceux-ci et de leurs stratégies de combat, afin que les forces officielles puissent les poursuivre et les éliminer.
-/-Le cas du Mali
Le Dr Madi Ibrahim Kanti, chercheur doctorant en sciences politiques, (Université du Caire) a étudié la dimension religieuse dans la formation des organisations terroristes dans les pays africains, en présentant le Mali comme un modèle, et en évoquant :
• le terrorisme et la religion en Afrique,
• l’islam et les conditions sociales et culturelles (au Mali),
• les groupes armés pacifiques et les organisations dites « djihadistes religieuses » (également au Mali).
Il a souligné que le Mali faisait partie des pays qui ont souffert du phénomène de la prolifération des groupes armés, importé de l’extérieur du pays au début du nouveau millénaire, mais il y a des années, il est devenu une industrie produite par le peuple malien lui-même.
Kanti a évoqué entre-autres les plus importants groupes terroristes actifs au Mali, et les ainsi cités : • « Al-Qaïda au Maghreb islamique » (AQMI), qui est une extension du Groupe salafiste algérien pour le prêche et le combat (GSPC),
• « Anṣār ad-Dīn » (Les défenseurs de la religion) fondé par Iyad Ghali (Mali) en novembre 2011 dans le nord du Mali, force est de constater qu’il a investi son statut social et son orientation idéologique salafiste pour récolter les fruits de dix ans de travail des éléments d’Al-Qaïda dans la région. Le double appel d’Iyad Ghali est venu aujourd’hui, car il répond à la dimension religieuse et nationale des Touaregs et des séparatistes, et en harmonie avec l’appel djihadiste qui s’y répand.
• « Mouvement pour l’unité et le djihad en Afrique de l’ouest » (MUJAO), une version arabe du mouvement touareg d’Anṣār ad-Dīn, bien que leur fondation ait eu lieu simultanément. Le Mouvement pour l’unité et l’unité en Afrique de l’Ouest est né après la défection de ses dirigeants d’Al-Qaïda.
• La Brigade Macina, un groupe créé à partir de la population locale du Mali, dirigé par les tribus Fulani (Fulani) qui constituent la majorité de ses combattants.
Certains groupes armés au Mali avaient pourtant signé l’accord de paix et de réconciliation en 2015 à Alger, mais le rythme d’exécution de sa mise en œuvre est extrêmement lent. Pendant ce temps, l’insécurité continue de se détériorer, en particulier dans la région du centre, notamment avec l’émergence de nouveaux groupes armés, qui sont également actifs à proximité des frontières, au Burkina Faso et au Niger. Début mars 2017, les groupes au Mali ont annoncé leur fusion en une seule organisation sous le nom de « Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin ».
Toutefois, le phénomène croissant du terrorisme au Mali est considéré comme l’une des formes les plus graves de menace à la sécurité de l’État, car il vise, dans un aspect important, « la sécurité, la stabilité et l’avenir de la société africaine, en général, et de la société ouest-africaine, en particulier », et cette menace combine les ambitions et objectifs de forces extérieures qui ne veulent pas utiliser leurs outils directs, mais s’appuient plutôt sur des « prétextes » pour créer des crises.
Au sein des pays ciblés, exploiter leurs frontières ou les conditions politiques environnantes, ou à d’autres moments, disperser la cohésion et le tissu de la société à l’intérieur ce pays, et peut encourager un groupe de ses groupes à porter atteinte à la société, menaçant sa sécurité, y compris le recours à la violence, afin d’atteindre des objectifs ou des intérêts politiques. La catégorie peut être reflétée dans une partie du service aux parties externes, régionales ou international.
-/-Le cas du Nigeria
Pour ce qui est du Nigeria et dans certains des États voisins, Boko Haram (Jamā’at Ahl as-Sunnah lid-Da’wah wa’l-Jihād), un groupe sunnite pour la prédication et le djihad, continue de faire des ravages près d’une décennie après le début de l’insurrection.
Les conflits ethniques et religieux dans ce pays tournent autour de la poursuite de certains groupes ethniques ou d’une région à majorité religieuse pour l’indépendance ou l’autonomisation et la construction de l’identité, et la peur du pouvoir économique, du pouvoir politique et de la domination culturelle d’une autre région, et que les affrontements religieux dans Nigeria aujourd’hui sont le résultat de facteurs politiques, sociaux et économiques.
-/-Le cas de Burkina Faso
Malam Ibrahim Dicko (mort en 2017)
Le Burkina Faso, qui avait échappé jusque-là à l’instabilité régionale causée par la chute du régime libyen en 2011, a vu sa résilience s’effriter progressivement par les soubresauts politiques connus par le pays à la suite de l’insurrection populaire de l’automne 2014.
Les groupes armés, qui ont profité de cette situation, y ont semé progressivement leur menace devenue endogène, incarnée par certaines figures burkinabés comme l’imam Malam Ibrahim Dicko, un prédicateur radical de Djibo, considéré comme l’ennemi public numéro un dans la province du Soum, tout au nord du Burkina, le long de la poreuse frontière avec le Mali (mort en mai 2017).
Si ces groupes armés utilisent toujours le Mali comme base arrière, ils s’appuient de fait, en grande majorité, sur des citoyens du Burkina Faso.
Apropos de Boko Haram
Selon certaines données, la moitié des attentats revendiqués par Daech depuis le début de l’année en cours ont été perpétrés dans 10 pays africains. Parmi eux figurent le Cameroun, le Niger, le Nigeria et le Tchad, les quatre pays du bassin du lac Tchad, touchés également par Boko Haram.
Or, les factions de Boko Haram sont en train d’élargir leur champ d’action en dehors de leur périmètre historique. Depuis longtemps, les huit principales zones ciblées par l’extrémisme violent dans le bassin du lac Tchad étaient les régions du Nord et de l’Extrême-Nord du Cameroun, la région de Diffa au Niger, les États de Borno, de l’Adamawa et de Yobe au Nigeria et les provinces du Lac et du Hadjer-Lamis au Tchad. En 2022, cependant, de nouvelles cellules d’Ansaru et de Daech en Afrique de l’Ouest se sont notamment établies dans d’autres régions du Nigeria.
Cette expansion a rendu plus complexes les opérations anti-insurrectionnelles, en particulier dans les pays dont les armées nationales luttaient déjà sur plusieurs fronts. En outre, les activités terroristes perpétrées au-delà du bassin du lac Tchad échappent à la zone de compétence de la Force multinationale mixte (FMM), une réponse militaire à Boko Haram mise en place par le Bénin, le Cameroun, le Niger, le Nigeria et le Tchad.
On observe également des liens de plus en plus étroits entre les groupes issus de Boko Haram en dehors de leurs zones d’action habituelles. Ces tendances pourraient renforcer les rangs des groupes extrémistes violents. Des attaques telles que l’évasion de la prison d’Abuja montrent la capacité de leurs auteurs à cibler les capitales des pays touchés. Par le passé, Boko Haram a déjà frappé N’Djamena au Tchad et Abuja au Nigeria.
La collaboration entre les divers groupes armés aura des répercussions sur les mesures anti-insurrectionnelles, d’où la nécessité de procéder à une analyse minutieuse des dynamiques du conflit. Pour éviter de s’enfoncer encore dans le piège, le bassin du lac Tchad et d’autres pays africains devront garder une longueur d’avance et se montrer proactifs.
La montée du banditisme et des enlèvements est le signe d’une aggravation de l’insécurité dans le bassin du lac Tchad. Le Nigeria en est actuellement l’épicentre, mais le phénomène prend de l’ampleur dans le nord du Cameroun. Les attaques de trains, les prises d’otages et les flux d’armes marquent de plus en plus cette région déjà vulnérable. Les zones nord-ouest et nord-centre du Nigeria sont particulièrement touchées, avec une probable expansion par-delà les frontières du pays.
Si d’autres attentats terroristes sont lancés à partir du bassin du lac Tchad, les nouveaux pays cibles pourraient se retrouver plus isolés encore du reste du monde en raison des contrôles et des restrictions de circulation des populations locales.
Dans ce contexte, l’Union africaine a exprimé sa volonté de soutenir les organisations régionales telles que la Commission du Bassin du lac Tchad dans la lutte contre l’extrémisme violent. Cette volonté a été soulignée lors d’une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’UA qui s’est tenue le 23 septembre 2022. Compte tenu de la complexité croissante de la situation et d’une nette tendance à l’expansion du terrorisme dans des régions d’Afrique auparavant épargnées, le rôle de l’UA est crucial.
En s’appuyant sur leur expérience en Somalie et dans le bassin du lac Tchad, les organes de sécurité de l’UA doivent évaluer les menaces actuelles et améliorer leurs réponses en conséquence. Cela suppose d’adopter une approche consolidée visant à stabiliser les régions touchées, en se concentrant sur la réponse militaire et sur les racines sociopolitiques de l’extrémisme violent.
Il est également nécessaire que l’UA apporte son soutien à la stratégie de stabilisation et de redressement du bassin du lac Tchad. L’organisation panafricaine devrait également envisager de s’engager plus vigoureusement au sein de la Coalition internationale contre Daech, forte de 85 pays membres, qui a annoncé en décembre 2021 la création d’un groupe de réflexion sur l’Afrique.
Le phénomène du terrorisme en Afrique évolue en fonction de l’évolution du mouvement des interactions politiques et économiques majeures sur le continent, car le développement du phénomène du terrorisme a été fortement affecté par l’héritage colonial et l’émergence artificielle de l’État en Afrique, car le terrorisme chevauche d’autres phénomènes et développements, tels que les guerres révolutionnaires, les guerres civiles, les guerres par procuration et autres, de sorte que le terrorisme était l’une des formes de violence utilisées dans le cadre de ces développements majeurs en Afrique. Avant de parler en détail de la situation et de l’avenir du terrorisme dans la région de l’Afrique de l’Est, il est nécessaire de se référer à la situation du terrorisme dans le continent, qui est l’une des régions du monde qui souffre le plus du terrorisme.
Enfin, force est de constater que la question du terrorisme en Afrique revêt des dimensions particulières qui vont au-delà des rapports internationaux qui, bien que très proches des détails, sont loin des véritables solutions au phénomène du terrorisme, qui restait jusqu’à ces dernières années phénomène étranger à la réalité africaine.
Cette réalité est porteuse de nombreuses crises et problèmes qui offrent un environnement fertile pour la croissance des idées extrémistes et leur transmission entre les différentes régions du continent, et on peut donc dire que le phénomène du terrorisme en Afrique est principalement lié aux guerres civiles et aux conflits internes d’une part, et au terrorisme pratiqué par des groupes armés, notamment Al-Qaïda et Daech d’autre part.
Les mouvements de groupes terroristes à travers le continent africain ont également donné aux forces extérieures de précieuses opportunités d’intervenir et d’imposer leur perception de la lutte contre le terrorisme sur le continent, et beaucoup ont été témoins de la façon dont la France a mené l’intervention internationale dans le nord du Mali pour préserver ses intérêts dans la région du Sahel, riche en ressources naturelles dont la plus importante est l’uranium à travers lequel fonctionnent les usines françaises.
Il en va de même pour les États-Unis, qui tentent de rester à l’écart de l’intervention militaire extérieure dans les conflits après leur expérience en Afghanistan et en Irak, mais ils s’emploient à investir des interventions internationales sur le continent africain pour accroître leur présence et atteindre leurs objectifs.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Djibouti, suivez Africa-Press