Propagande, répression, insécurité… La liberté de la presse à la peine en Afrique

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Propagande, répression, insécurité… La liberté de la presse à la peine en Afrique
Propagande, répression, insécurité… La liberté de la presse à la peine en Afrique

Africa-Press – Djibouti. C’est un constat amer que la dernière livraison en date du rapport de Reporter Sans Frontières est venu confirmer, ce mercredi 3 mai. La liberté de la presse recule à peu près partout dans le monde. Et en particulier en Afrique, sous les effets cumulés de la multiplication des fake news, de l’insécurité qui prévaut dans plusieurs régions et d’une tendance de certains gouvernements à confondre autorité et répression : 84 journalistes et collaborateurs de médias sont actuellement derrière les barreaux sur le continent. Quelles sont les peines encourues par les journalistes qui franchiraient la ligne rouge tracée par les autorités des pays où ils travaillent ? Comment les législations ont-elles évolué ? Quel a été l’impact, sur le droit de la presse, de la révolution digitale ?

D’un pays à l’autre, les situations sont extrêmement contrastées. Les autorités égyptiennes sont celles qui ont la main la plus lourde envers les journalistes : 22 professionnels de la presse sont actuellement incarcérés. En Afrique du Nord, la situation est également difficile. Khaled Drareni, l’actuel représentant de RSF en Algérie, qui a lui-même connu la prison pendant un an, a remis, mercredi, une lettre ouverte au président Abdelmadjid Tebboune pour réclamer la fin des pressions sur les journalistes et la libération d’Ihsane El Kadi, patron de presse condamné à trois ans de prison ferme pour « financement étranger de son entreprise ».

Interventionnisme assumé

Au Maroc, où plusieurs journalistes ont été visés par des accusations de scandales sexuels, le projet de loi portant sur la création d’un « Comité provisoire de gestion du secteur de la presse et de l’édition » fait polémique. La Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) et la Fédération nationale de la presse, des médias et de la communication (FNJIC) sont montées au créneau pour s’inquiéter d’une possible « ingérence de l’exécutif dans l’autorégulation de la profession ».

La situation est particulièrement difficile pour les journalistes qui exercent dans le Sahel. Outre les risques posés par les terroristes – comme en atteste par exemple la prise d’otage du journaliste français Olivier Dubois, aux mains de jihadistes pendant près de deux ans – les juntes qui ont pris le pouvoir au Mali et au Burkina Faso exercent une très forte pression sur les médias, qu’ils soient internationaux ou locaux. Jeune Afrique est d’ailleurs l’un des médias signataires de « L’Appel des 30 pour la liberté de la presse au Mali et au Burkina Faso ». L’interventionnisme des autorités est même une position parfaitement assumée. Jean-Emmanuel Ouedraogo, le ministre burkinabè de la Communication et porte-parole du gouvernement, a ainsi jugé que les médias devaient « soutenir l’offensive de reconquête du territoire » et qu’« il n’y a pas de position médiane dans cette guerre qui est engagée ».



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