Africa-Press – Djibouti. Dans la nouvelle liste noire des compagnies interdites dans l’espace aérien européen figurent 55 transporteurs du continent, d’après la mise à jour de l’UE datant du 12 décembre.
C’est un des freins à l’intégration du continent africain. 55 avionneurs continentaux figurent dans la nouvelle liste noire des compagnies interdites dans l’espace aérien européen. Et sur les 15 pays représentés dans cette liste mise à jour le 12 décembre, onze sont africains.
Comme un symbole, Congo Airways y est inscrite depuis sa création. Née en 2015, l’entreprise s’est rapidement imposée en République démocratique du Congo avec 350 000 personnes transportées en 2017, pour 77 millions de dollars de chiffre d’affaires la même année. Dans un pays où les crashs sont réguliers – 23 morts en août dernier dans la région de Goma – toutes les compagnies aériennes sont blacklistées par défaut par les instances européennes. Dans un entretien accordé à Jeune Afrique en mars 2024, José Dubier, directeur général de l’avionneur congolais, estimait pourtant qu’il était possible de rallier l’Europe en dépit de l’interdiction.
La situation n’est pas meilleure de l’autre côté des berges du fleuve Congo. À Brazzaville, les compagnies homologuées par l’État n’ont pas plus le droit de survoler l’Europe. Sont concernées, les cinq compagnies aériennes, dont Canadian Airways Congo et la Société Nouvelle Air Congo. Le pays de Denis Sassou Nguesso est entré dans cette liste en 2009, en même temps que Djibouti et Sao-Tomé-et-Principe. Selon l’Union européenne (UE), cette situation s’explique par une « surveillance de sécurité inadéquate de la part des autorités aéronautiques de ces États ».
Le document accueille par ailleurs une nouvelle compagnie, Air Tanzania. Apostolos Tzitzikostas, commissaire européen chargé des transports durables et du tourisme, explique que l’exclusion d’Air Tanzania de l’espace aérien européen répond à un impératif de sécurité.
Nous exhortons Air Tanzania à prendre des mesures rapides et décisives pour résoudre ces problèmes de sécurité.
« La décision d’inclure Air Tanzania dans la liste des compagnies aériennes de sécurité de l’UE souligne notre engagement indéfectible à garantir les normes de sécurité les plus élevées pour les passagers en Europe et dans le monde entier. Nous exhortons Air Tanzania à prendre des mesures rapides et décisives pour résoudre ces problèmes de sécurité », confie-t-il sur le site de la Commission européenne. Poursuivant, il tend la main aux autorités tanzaniennes, propriétaires de la compagnie, dans le but d’améliorer les performances de la compagnie publique « en matière de sécurité et assurer une conformité totale avec les normes internationales de l’aviation ».
Cette inscription freine les velléités expansionnistes d’Air Tanzania qui a inauguré fin novembre une nouvelle ligne vers Johannesburg en Afrique du Sud. Selon Gerson Msigwa, porte-parole du gouvernement tanzanien, Dar-Es-Salam n’exploite aucune ligne vers l’Europe.
Toutefois, la compagnie s’est lancée dans le processus d’obtention des licences nécessaires pour desservir l’Union européenne (UE). « Des experts de l’aviation de l’UE devraient bientôt se rendre en Tanzanie pour achever le processus de vérification. Cette inspection sera une étape cruciale vers l’octroi à Air Tanzania de la licence d’exploitation dans l’espace aérien de l’UE », a-t-il déclaré à la presse. Air Tanzania et Air Zimbabwe (Zimbabwe) sont les deux seules compagnies individuelles africaines à figurer dans cette liste.
Les compagnies ne figurant pas sur la liste peuvent atterrir en Europe, si elles obtiennent les licences nécessaires et se soumettent à la réglementation. Air Sénégal, qui a connu une année mouvementée, par exemple, continue de desservir l’UE et parvient à conserver sa certification de sécurité Iata Operational Safety Audit (Iosa). Après ses déboires, l’entreprise s’est néanmoins repliée sur le marché sous-régional et la France.
Contrairement aux compagnies citées plus haut, Camair-Co tente quant à elle un retour dans le ciel européen. La compagnie avait décidé en 2016 de suspendre ses vols vers l’Europe. Elle prévoit de reprendre sa desserte vers Paris en 2025.
Source: JeuneAfrique
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