Kokou Tchodié, candidat de l’Afrique… et de Faure Gnassingbé pour diriger les Douanes mondiales

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Kokou Tchodié, candidat de l’Afrique… et de Faure Gnassingbé pour diriger les Douanes mondiales
Kokou Tchodié, candidat de l’Afrique… et de Faure Gnassingbé pour diriger les Douanes mondiales

Africa-Press – Djibouti. Ngozi Okonjo-Iweala à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Makhtar Diop à l’IFC, la branche dédiée au secteur privé de la Banque mondiale (BM), Gilbert F. Houngbo, passé de la direction du Programme alimentaire mondial (PAM) à celle de l’Organisation internationale du travail (OIT)… Ces Africains et Africaines ont-ils inspiré Kokou Philippe Tchodié à se porter candidat au secrétariat général de l’Organisation mondiale des douanes (OMD) ?

Pour succéder au japonais Kunio Mikuriya à la tête de l’organisme intergouvernemental indépendant qui représente 98 % du commerce mondial, l’économiste togolais a jusqu’au 24 juin pour convaincre les 185 membres de l’institution qu’il vaut mieux que l’Américain Lan Saunders et l’Irakien Amer Suwaid, également en lice pour l’élection. Et devenir le premier Africain à occuper ce poste.

Candidature portée par Faure Gnassingbé

Commissaire général de l’Office togolais des recettes (OTR, une régie commune des impôts et de la douane créée en 2012 et opérationnelle en 2015) depuis février 2019, après en avoir été le Commissaire des services généraux, Kokou Philippe Tchodié est un économiste chevronné qui jouit d’une vingtaine d’années d’expérience.

Ce spécialiste en gestion des finances publiques et en mobilisation des ressources publiques possède des connaissances pointues en amélioration de la performance des organisations et institutions ou des programmes et projets.

Titulaire d’un doctorat obtenu à l’université Bourgogne Franche-Comté en France, après la soutenance de sa thèse sur le « changement de gouvernance et performances institutionnelles : cas des administrations fiscales et douanières au Togo », il fut directeur de la coopération au ministère de la Planification, ainsi qu’à celui des Affaires étrangères, puis expert-coordonnateur des programmes de la Banque africaine de développement (BAD) au bureau du Togo (2011-2014).

« Homme des grands défis », comme le surnomment ses proches collaborateurs, qui soulignent son sens d’ouverture, Kokou Philippe Tchodié laisse une empreinte de sa rigueur sur son passage et ses résultats font écho.

Autant de capacités réunies qui font de lui un candidat providentiel pour présider aux destinées de l’OMD. Portée par le président togolais, Faure Essozimna Gnassingbé, sa candidature fait l’objet d’une diplomatie de couloirs, loin des caméras, tant sur le plan africain, où la voie est libre, qu’au sein du Commonwealth, que Lomé a intégré le 25 juin 2022.

Numérisation, hausse des recettes…

À la tête de l’OTR, le Commissaire général a donné un coup de pouce à l’Institut de formation fiscale et douanière (IFFD-OTR), qui a accueilli une première promotion en septembre 2019, soit sept mois après sa prise de fonction.

L’établissement d’enseignement national à vocation internationale forme les cadres des régies financières, mais aussi des postulants externes – nationaux et étrangers –, désireux de se qualifier dans les finances publiques. Des cadres nigériens, béninois et tchadiens sont déjà passés dans cette école, qui devrait accueillir aussi des Gabonais, après que l’Office a officialisé une convention avec la direction générale des impôts du pays le 8 mars dernier.

Au niveau de la mobilisation des ressources, l’OTR a toujours atteint son objectif. Entre 2019 et 2022, il a mobilisé chaque année davantage de recettes. Parties de 625 milliards de F CFA (960 millions d’euros), celles-ci ont atteint (après 655,2 milliards, puis 779,6 milliards) 864,7 milliards de F CFA. Et Kokou Tchodié entend, en 2023, réunir 912 milliards de F CFA pour le compte de l’État.

Outre la numérisation de tout le dispositif de dédouanement, du port de Lomé aux frontières en passant par les aéroports, le patron de l’OTR s’est personnellement impliqué dans la mise en service effective des postes juxtaposés de Noépé (à la frontière avec le Ghana, à 30 km de Lomé) et de Sanvee-Condji (à l’est, à la frontière avec le Bénin, à 50 Km de Lomé).

C’est dans ce schéma d’ouverture que Kokou Tchodié a été reconduit en novembre 2022 à la présidence du conseil d’administration de l’African Tax Administration Forum (Ataf) pour un second mandat. Premier francophone à hériter de ce poste, il a validé plusieurs nouvelles adhésions, dont la plus récente est celle du Soudan.

Son programme

Quant à son projet s’il décroche la direction de l’OMD, le Togolais entend mettre toute son expérience acquise à l’OTR et l’Ataf au service de l’organisation mondiale « pour plus d’efficacité, de célérité et d’efficience ». À l’heure de la Zone de libres échanges continentale africaine (Zlecaf), une réforme portée par l’Union africaine (UA), il sera le porte-étendard des positions de l’Afrique face aux autres continents.

Une fois élu, il prévoit d’initier des réformes pour une facilitation des échanges, un recouvrement plus juste des recettes et une meilleure protection de la société, tout en mettant l’accent sur la coopération douanière internationale et le renforcement des capacités.

Ces actions renforceront la position de l’OMD, créée en 1952 et dont sont membres 185 pays et organisations, qui traitent 98 % du commerce mondial. En tant que centre mondial d’expertise douanière, elle est la seule organisation qui soit compétente à l’échelon international en matière douanière, ce qui fait d’elle le porte-parole de la communauté douanière internationale.

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