Africa-Press – Djibouti. La République de Djibouti bouge, son économie aussi, avec la conception de projets d’énergies renouvelables, en passant par la transformation de plusieurs produits à la création de zones industrielles modernes, faisant d’elle figure de puissance économique sous régionale. Mais au-delà de grands espoirs, il existe un monde parallèle, une économie souterraine qui bat au rythme du quotidien d’une bonne majorité de la population, le secteur informel. C’est un réseau complexe, invisible mais qui joue un rôle essentiel dans le tissu économique et la lutte contre la pauvreté.
L’économie informelle ou secteur informel est l’ensemble des activités génératrices de revenus mais aussi les acteurs qui échappent en totalité ou en partie à la réglementation, la régulation et à la protection de l’Etat, telles que la plupart des activités alimentaires, de transport, de vêtements, de vendeuses de khat ou d’échanges de devises dans la rue, de travail domestique, du travail au noir et un tas d’autres petits métiers…etc., au point qu’elle préoccupe dans son ensemble la profession comptable du pays.
Cela s’observe un peu plus dans nos rues, et même dans les espaces de grands quartiers qui s’apparentent comme un bazar où l’on peut trouver de tout. A PK12, l’un des marchés les plus animés de Djibouti, qui est le fief du marché informel, pratiqué pour la plupart par des femmes toujours vigilantes pour échapper à la ronde policière, s’exposant régulièrement à des risques pour leur sécurité physique et leur santé.
Mme Hawa 47 ans, a exercé depuis plus de 20 ans dans le commerce informel, aujourd’hui avec plusieurs d’autres femmes, elles ont été régularisées et bénéficient d’un lieu fixe, elle déclare: « Je n’ai jamais eu d’argent pour me régulariser, le peu que je gagnais était pour faire vivre mes enfants. Aujourd’hui, grâce à mon gouvernement j’ai une place qui m’a été octroyée, pour mieux exercer mon petit commerce et éviter d’être chahutée par les agents de police». Selon un rapport de l’Organisation des Nations-Unis pour l’Alimentation et l’Agriculture(FAO), le commerce informel occasionne pour les pays en voie de développement une perte annuelle de 17,5 milliards de dollars et diminue la capacité à mobiliser les ressources budgétaires nécessaires pour soutenir l’économie. M. Mohamed Moussa Sougueh, directeur de la Formalisation du Ministère de Commerce nous explique ce qui favorise ou crée ce type de commerce dans le pays: « La première chose qui favorise l’informel, c’est la simplicité, elle représente une facilité d’accès qui nécessite pas souvent une formation scolaire et une spécialisation, des activités que vous pouvez vous lancer sans une préparation particulière. Donc, cette facilité ajoutée au capital très faible que vous disposez, vous incite à vous lancer dans l’économie informelle».
Critères pour différencier d’un formel de l’informel
Elle est en général de caractère fiscal, ceux qui sont immatriculés dans le registre fiscal et paie leurs impôts ne sont pas des informels. Or, il y a une autre forme d’économie informelle qui est organisée par des entreprises structurées, reconnues au niveau des impôts mais qui ne font pas de déclarations de revenus, masquant ainsi une bonne partie de leurs chiffres d’affaires pour éviter de payer l’imposition sur les bénéfices. C’est ce qu’on appelle pratique de l’économie souterraine, qui peut malheureusement vous entraîner vers la pratique de l’économie criminelle et illégale tels que les blanchiments de capitaux de provenance douteuse, le trafic de drogues.. Etc.
Comment peut-on régulariser et formaliser une personne avec un commerce ambulant de petite taille
La Microfinance qui fait référence au micro-crédit est une ressource potentielle conçue pour lutter contre la pauvreté et le chômage et l’accès à une autonomie financière. Pour l’Etat, le but d’aider est de promouvoir des services financiers aux ménages à faibles revenus et aux micro-entreprises est de se formaliser.
Toutefois, le secteur informel devenu un phénomène mondial est beaucoup plus marqué et enclin dans les pays en voie de développement que dans les pays du Nord, l’occident. En conclusion, on peut dire qu’il est périlleux d’éradiquer l’économie informelle car elle est la base et l’origine de notre économie, et crée un manque à gagner aux pouvoirs publics, mais il faut en faire des partenaires, accompagner et aider les acteurs du secteur informel, à se structurer pour parvenir à leur plein accomplissement de formalisation.
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