
Africa-Press – Djibouti. En accueillant ce lundi une conférence régionale de haut niveau consacrée aux opportunités de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), Djibouti a réaffirmé ses ambitions d’être une plateforme stratégique du commerce intra-africain.
Sous la houlette du Premier ministre Abdoulkader Kamil Mohamed, les débats ont souligné le rôle central des zones économiques spéciales (ZES) dans l’intégration économique du continent.
« La ZLECAF n’est pas un aboutissement mais un commencement », a déclaré le Premier ministre dans son discours inaugural à l’hôtel Ayla, face à un parterre de responsables africains, d’experts, de diplomates et de représentants du secteur privé.
« Elle incarne une vision d’un marché unique, vaste et prospère, capable de promouvoir le développement durable et inclusif de nos économies », a-t-il poursuivi, insistant sur la nécessité de surmonter les défis liés à la sécurité, à la numérisation ou encore à la connectivité régionale.
Pour Mohamed Warsama Dirieh, ministre du Commerce et hôte de la conférence, Djibouti n’est pas un spectateur de cette révolution économique. « La vision que porte le Président Ismaïl Omar Guelleh, celle d’un carrefour stratégique au service du commerce intra-africain, s’inscrit pleinement dans l’esprit de la ZLECAF », a-t-il rappelé avec fierté.
Rien de hasardeux dans cette revendication. Notre pays s’est depuis deux décennies engagé dans une modernisation accélérée de ses infrastructures: les ports de Doraleh et Tadjourah, les corridors logistiques vers l’Ethiopie, les zones franches de dernière génération, le parc industriel de Damerjog… autant de piliers qui font de Djibouti un hub naturel, une porte logistique vers et depuis l’Afrique de l’Est.
Mais bien plus que le positionnement géographique, c’est dans les zones économiques spéciales que Djibouti place son pari le plus audacieux. Pensées comme des laboratoires d’intégration, elles doivent attirer investisseurs, industriels, start-ups et PME, tout en créant des ponts entre les économies du continent.
« Nos ZES sont conçues pour être des catalyseurs de la compétitivité, de l’innovation et de l’industrialisation », a affirmé Mohamed Warsama Dirieh. Le pays s’est doté, dès mai 2022, d’une stratégie nationale de mise en œuvre de la ZLECAF qui cible précisément le développement de chaînes de valeur régionales. Objectif ? Permettre aux entreprises locales de s’intégrer dans un tissu continental, et aux produits africains d’accéder enfin à une place centrale sur les marchés mondiaux.
Dans un contexte international secoué par les guerres commerciales, les repliements protectionnistes et l’érosion du multilatéralisme, la ZLECAF apparaît comme une réponse politique autant qu’économique. Elle promet un marché de 1,4 milliard d’âmes, un PIB cumulé de 3 400 milliards de dollars, mais surtout, une souveraineté commerciale retrouvée.
Selon Wamkele Mene, secrétaire général de la ZLECAF, cet accord commercial continental constitue le plus vaste au monde en nombre de pays signataires.
« Mais pour réussir, l’initiative devra s’ancrer dans des projets concrets », a-t-il estimé. Et d’ajouter: « L’Afrique ne peut plus se contenter de promesses. Il nous faut des zones dynamiques, interconnectées, capables de transformer localement nos matières premières et de stimuler la production continentale ».
A l’heure où l’Afrique se cherche des moteurs endogènes de croissance, les ZES apparaissent ainsi comme l’outil le plus pragmatique pour concrétiser cette ambition.
« Notre continent est à un tournant. Il nous appartient de saisir cette opportunité historique pour bâtir une prospérité partagée », a conclu le Premier ministre, appelant à des « actions décisives » pour que la ZLECAF devienne une réalité tangible pour les peuples africains.
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