Africa-Press – Djibouti. Nichée au sud-est du pays, la ville d’Ali-Sabieh, affectueusement surnommée Aska-ville, s’impose comme une destination prisée par les familles djiboutiennes en quête de fraîcheur estivale. Entre modernisation rapide, essor démographique et infrastructures en plein développement, la cité des assajogs conjugue tradition et renouveau. Mais si son climat doux et son hospitalité séduisent chaque année de nombreux vacanciers, la pénurie de logements rappellent l’urgence d’accompagner cette croissance fulgurante.
Ali-Sabieh est le chef-lieu de la région éponyme située au sud-est du pays. Communément appelée affectueusement Aska-ville par ses habitants. Aska-jog signifie littéralement « celui qui vit sur le paysage naturel à la terre couleur rouge, ocre et vive ». Comme dans l’ensemble du pays, cette ville connaît un climat d’été méditerranéen durant la saison fraîche et un climat doux et sec appréciable au cours de la saison chaude. Une destination privilégiée. La ville d’Ali-Sabieh demeure une destination privilégiée de l’intérieur du pays, pour les familles djiboutiennes fuyant la chaleur infernale estivale de la capitale. Et ce, depuis très longtemps, car la ville des assajogs a toujours accueilli de nombreux vacanciers. Au cours de la dernière décennie, et en raison de la croissance démographique, la ville s’agrandit à vive allure. De nouveaux quartiers aux habitations décentes apparaissent. Des infrastructures publiques majeures comme le nouvel hôpital régional Docteur Ahmed Absieh Warsama, la grande gare moderne de la nouvelle ligne ferrée électrifiée, l’usine de cimenterie, le centre d’entraînement de haut niveau des athlètes et le centre fitness ont amélioré l’environnement urbain de la ville, pour ne citer que ceux-ci. Des hôtels aux prix abordables ont vu le jour, ce qui permet aux personnes étrangères de passage dans la ville de se loger. De même, les activités commerciales diverses sont florissantes. Des cafétérias, des centres commerciaux modernes et des restaurants de haut standing apparaissent dans le paysage urbain de la ville.
Actuellement, la construction d’une galerie marchande est en cours sur le site de l’ancienne gare ferroviaire. Il s’agit d’un grand complexe destiné à accueillir de multiples échoppes proposant toutes sortes de produits.
Un climat doux et appréciable. Concernant les vacanciers en provenance de la capitale, ils affirment apprécier le climat de la ville et l’accueil fraternel de la population locale. D’autant plus que les pluies de la saison chaude ont commencé à arroser la région. Toutefois, ils déplorent la cherté des loyers. Celle-ci est due à une demande plus grande que l’offre, surtout en période estivale. En effet, ils exhortent les assajogs qui ont les moyens financiers conséquents d’investir dans la construction immobilière. Malgré la construction immobilière permanente, le manque de logements à louer se fait sentir d’année en année, surtout en saison chaude. En conséquence, les prix des locations de maisons ont explosé. De nombreux assajogs et autres investisseurs du pays, désireux de bâtir des habitations afin de profiter financièrement de la forte demande des locataires, réclament des parcelles constructibles auprès de la préfecture, précise un employé topographe. C’est pour pallier le besoin en logements que le Fonds de l’Habitat a édifié cinq immeubles de six logements F3 chacun dans une zone périphérique de la ville. Une première dans une ville d’une région de l’intérieur. Ces habitations sociales ont été distribuées à des fonctionnaires et autres agents de l’État dans le cadre de ventes-locations à long terme. Outre ceux édifiés par le Fonds de l’Habitat, une autre cité de cent logements a vu le jour grâce aux fonds de l’ONG internationale Al-Rahma. Des maisons F2 distribuées gratuitement à des familles démunies et à de nombreuses personnes à besoins spéciaux. Sans oublier l’édification de cent autres logements sociaux par la Fondation IOG, dont les clefs ont été remises récemment à de nombreuses familles démunies.
En dépit de ces efforts divers, la demande en habitations à loyer reste forte. Avec l’agrandissement continuel de la ville et l’éloignement des quartiers populaires les uns des autres, notamment des infrastructures hospitalières, des lieux d’apprentissage et des commerces du centre-ville, un transport en commun privé est mis en service ces dernières années par des particuliers. Il se développe à toute vitesse et est assuré par des « tuk-tuk », voitures tricycles d’origine indienne.
Des hôtels aux prix abordables. Fiers de leur ville, les assajogs revendiquent, tel un leitmotiv, auprès des pouvoirs publics: le développement des infrastructures routières urbaines, notamment leur bitumage, et la mise en œuvre d’un service public de voirie digne d’une ville en pleine croissance. En réponse à ce souhait, qui relève de l’insalubrité urbaine croissante, l’instance régionale de la décentralisation a créé l’Agence de la Voirie d’Ali-Sabieh (AVAS). Une structure publique de ramassage des détritus entrée en action depuis peu, mais dont les moyens humains et matériels restent limités pour s’acquitter efficacement de sa mission officielle. Pour garder leur ville plus propre, les assajogs réclament d’accroître la capacité de cette agence de nettoyage urbain.
Concernant les infrastructures routières, la construction de l’axe bitumé reliant le chef-lieu à la localité rurale agricole d’Assamo a prouvé aux yeux de tous l’importance d’une telle infrastructure. Sa mise en œuvre a permis la construction de nombreuses habitations et maisons commerciales de toutes sortes à ses abords périphériques. Sans oublier l’édification d’une gare routière pour le transport en commun des bus reliant Djibouti-ville, Dikhil et le poste frontalier de Galileh. De nombreuses familles issues de la capitale comptent y passer la saison chaude à Aska-ville. Et la demande en habitations à louer est repartie à la hausse encore une fois cette année. Il est temps pour les instances gouvernementales comme le Fonds de l’Habitat ou la Société immobilière et d’aménagement foncier (SIAF) d’édifier de nombreux logements sociaux. Cet appel concerne également les hommes et femmes originaires de la région qui disposent de moyens financiers conséquents afin d’ériger sur place des appartements à louer. Une manière d’amoindrir le manque de logements dans la ville en raison de l’accroissement démographique continu.
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