Africa-Press – Djibouti. Quarante-huit ans après l’accession à son indépendance, Djibouti a célébré ce vendredi, dans un climat mêlant solennité et ferveur, l’anniversaire de sa souveraineté nationale. Une journée marquée par un discours du président Ismaïl Omar Guelleh, entre hommage aux martyrs de la lutte anticoloniale, appel à la solidarité internationale et vigilance face aux tensions régionales.
« Le 27 juin, c’est le jour où les Djiboutiennes et les Djiboutiens ont, dans un même élan, conquis leur dignité », a déclaré le chef de l’Etat, dans une adresse retransmise à la télévision nationale. Il a salué la mémoire des « héros et martyrs » qui ont, a-t-il rappelé, permis à la nation de se libérer du joug colonial, soulignant la dette « éternelle » que la République leur doit.
Dans un ton empreint d’unité nationale, le président Guelleh a exalté les valeurs fondatrices de la République – paix, justice, égalité, solidarité – qu’il chérit comme le socle de la cohésion sociale. Il a rendu hommage aux forces de sécurité, mais aussi à « tous ceux qui, par leurs actes quotidiens, perpétuent l’unité nationale ».
Mais au-delà des commémorations, c’est le contexte régional et international qui a fortement pesé dans le discours présidentiel. Evoquant « un monde en turbulence », le président de la République a exprimé sa préoccupation face à la montée des conflits, notamment au Proche-Orient et au Soudan.
Il a fermement dénoncé les « visées génocidaires à Gaza » et « la léthargie de la communauté internationale », réaffirmant le soutien de Djibouti à la solution à deux Etats, en référence à la résolution 181 de l’ONU datant de 1947. « Notre souveraineté nous oblige à un devoir de solidarité vis-à-vis des peuples qui souffrent encore des affres de la colonisation », a-t-il insisté.
Le président a également réitéré l’engagement de Djibouti dans les efforts de médiation régionale, notamment dans la crise soudanaise, soulignant que la Corne de l’Afrique « a trop souffert par le passé de déstabilisations aux conséquences économiques lourdes ».
Sur le plan intérieur, le président Ismaïl Omar Guelleh a appelé à la résilience, face à un contexte économique mondial jugé incertain.
Il a reconnu par ailleurs les défis posés par les crises climatique, migratoire et sécuritaire, tout en réaffirmant sa volonté de « protéger le modèle social et économique » djiboutien.
« Les difficultés du moment ne doivent pas ébranler notre détermination », a-t-il lancé, promettant la poursuite des investissements dans l’innovation et la diversification économique. Le président a défini une souveraineté « inclusive et compétitive », fidèle aux principes de la République: « l’épanouissement de tous, dans l’unité, la paix et l’égalité ».
Djibouti, indépendant depuis le 27 juin 1977, reste un acteur stratégique dans la Corne de l’Afrique, à la croisée des enjeux géopolitiques et sécuritaires. En cette date anniversaire, le pays a une nouvelle fois conjugué mémoire et projection, dans un équilibre fragile entre fierté nationale et vigilance diplomatique.
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