Africa-Press – Djibouti. Il a cette allure discrète des hommes qui savent attendre. Ceux dont la carrière se trace lentement, sans éclats, mais avec une constance si inhabituelle qu’elle finit par imposer le respect. Chez Abdi Hassan Ahmed, nouveau préfet de Djibouti depuis le 18 novembre 2025, rien n’est spectaculaire. Depuis plus de trente ans, il avance dans l’administration djiboutienne comme on gravit un escalier étroit, marche après marche, sans jamais presser le pas, mais sans jamais en manquer une.
Il entre dans la fonction publique le 2 août 1992. Les anciens se souviennent d’un jeune homme discret, presque trop sérieux pour son âge, installé derrière un bureau du service du personnel du district de Djibouti, devenu préfecture.
A peine deux ans plus tard, on le retrouve greffier du 2e arrondissement, une fonction modeste, mais où l’on observe tout: les petits litiges de voisinage, les querelles d’héritage etc… Abdi y restera jusqu’en 1999, apprenant, dit-il, « la géographie humaine de Djibouti ».
Cette géographie, il va l’arpenter pendant vingt-cinq ans, arrondissement après arrondissement, comme d’autres apprennent un métier à coups d’essais et d’erreurs. Adjoint du sous-préfet du 2e arrondissement durant un an, puis sous-préfet du même secteur de 2000 à 2017, il s’installe dans la durée. L’homme ne bouge pas beaucoup. Ce sont les années, les priorités de la ville qui changent autour de lui.
En 2017, on lui confie le 1er arrondissement. Le quartier commercial, sa densité, ses marchés serrés, ses rues où circulent toutes les humeurs de la ville. Il y reste sept ans. Ceux qui l’ont approché décrivent un sous-préfet méthodique, opiniâtre, d’un calme presque déroutant. Pas de gestes emphatiques, pas de bluff.
Puis 2024 l’emmène à Damerjog. On ne l’envoie jamais par hasard dans les zones où les projets se multiplient. Lui, fidèle à sa manière, s’adapte sans se plaindre. « Le terrain enseigne toujours quelque chose », confiera-t-il un jour, comme pour résumer l’intégralité de sa trajectoire.
Aujourd’hui, Abdi Hassan Ahmed est à la tête de la ville qu’il n’a cessé de servir depuis 1992. Il en connaît les rues, les dynamiques, les mémoires.
Un homme d’arrondissements devenu préfet. Un homme de constance, de conviction. Et c’est sans doute pour cela que son histoire ressemble moins à une ascension qu’à une fidélité à l’institution.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Djibouti, suivez Africa-Press





