Djibouti Plaide pour la Protection des Océans à Nice

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Djibouti Plaide pour la Protection des Océans à Nice
Djibouti Plaide pour la Protection des Océans à Nice

Africa-Press – Djibouti. À l’occasion de la troisième Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC 3), le ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Mohamed Abdoulkader Moussa, a prononcé un discours fort et engagé devant une assemblée de chefs d’État, scientifiques, représentants d’ONG et journalistes venus des quatre coins du monde. Représentant le président Ismaël Omar Guelleh, le ministre a exposé les efforts de Djibouti en matière de protection des écosystèmes marins tout en appelant la communauté internationale à une solidarité renforcée, notamment à travers la création d’un fonds pour la résilience des océans. Entre diagnostic lucide, initiatives nationales concrètes et appel à l’action globale, le message de Djibouti s’est inscrit dans une dynamique de durabilité et de justice environnementale.

C’est dans la ville azuréenne de Nice que se tient, du 9 au 14 juin, la 3e Conférence des Nations Unies sur l’Océan, co-organisée par la France et le Costa Rica. Rassemblant plus de 50 chefs d’État et de gouvernement, 15 000 experts et 2 000 journalistes, cet événement de grande envergure vise à impulser une nouvelle dynamique dans la préservation des océans, des mers et des ressources halieutiques, tout en soutenant la mise en œuvre de l’Objectif de Développement Durable n°14 des Nations Unies.

C’est dans ce cadre que Djibouti, représenté par une délégation conduite par le ministre de l’Environnement, a pris part à plusieurs panels et dialogues multi-acteurs. Le communiqué officiel souligne que cette participation illustre « l’engagement fort de Djibouti en faveur de la gouvernance durable des océans et de la promotion d’une économie bleue inclusive ».

Djibouti, sentinelle de la Mer Rouge

Dans un discours empreint de gravité et d’espoir, Mohamed Abdoulkader Moussa a dressé le portrait d’un pays résolument tourné vers la préservation de ses ressources marines. « Mon pays, la République de Djibouti, située au carrefour de la mer Rouge et du golfe d’Aden, constitue une plaque tournante maritime clé pour le commerce international », a-t-il rappelé, avant d’évoquer la richesse biologique de son espace maritime, qui abrite « des récifs coralliens dont la résistance au changement climatique suscite la curiosité des scientifiques ». Il a également souligné l’importance socio-économique de l’environnement marin: «Le secteur de la pêche artisanale assure des moyens de subsistance directs pour plus de 25 000 personnes, contribuant à hauteur de 5 % au produit intérieur brut national. »

Face aux menaces croissantes qui pèsent sur les océans (pollution, changement climatique, pratiques de pêche destructrices) Djibouti n’est pas resté inactif. Le ministre a présenté une série de mesures concrètes mises en œuvre par le gouvernement: «Nous avons mis en place 4 aires marines protégées qui couvrent actuellement 1 % de la superficie de notre zone marine, et nous prévoyons d’atteindre 10 % grâce au programme “Homme et Biosphère” de l’UNESCO. » En matière de pêche, Djibouti a banni les pratiques destructrices telles que le chalutage industriel et la pêche à la dynamite. Le pays a également investi dans la modernisation de la chaîne du froid et l’amélioration des installations de transformation pour augmenter de 60 % l’efficacité de la chaîne de valeur des produits de la mer.

Quant aux ports, Djibouti prévoit de réduire de 40 % les émissions de carbone liées aux opérations portuaires d’ici à 2030, en ligne avec les recommandations de l’Organisation maritime internationale.

Un appel à la solidarité internationale

Mais malgré ces efforts, le ministre n’a pas manqué d’exprimer les limites des capacités nationales. Il a alerté sur les menaces spécifiques à la Mer Rouge, une zone soumise à d’intenses trafics pétroliers et gaziers, exposée à des risques majeurs de pollution: « Nos capacités d’intervention demeurent limitées, notamment pour la gestion des éventuels cas de marées noires. » Face à ces défis, Mohamed Abdoulkader Moussa a lancé un appel appuyé à la communauté internationale pour « la création d’un Fonds pour la résilience des océans, qui doit accorder une priorité particulière aux pays les moins avancés et aux petits États insulaires en développement. »

Autre proposition phare: le partage libre des données scientifiques marines. « Nous plaidons pour que 100 % de ces données soient accessibles aux pays en développement, afin de permettre une prise de décision éclairée et fondée sur des preuves. »

Le discours du ministre s’inscrit également dans une vision panafricaine de la protection de l’environnement marin. Djibouti « s’aligne pleinement sur l’Agenda 2063 de l’Union africaine », et soutient la gouvernance régionale des océans, considérée comme essentielle à la construction d’« une Afrique résiliente, prospère, tournée vers l’avenir. »

En parallèle, Djibouti a signé en juin le Traité international pour la protection de la haute mer et de la biodiversité marine (BBNJ) et s’est engagé à le ratifier rapidement. Une décision saluée comme « un pas important vers une meilleure gouvernance de la biodiversité au-delà des juridictions nationales. »

La philosophie de Djibouti en matière de gouvernance maritime repose sur une conviction forte: l’océan est un bien commun de l’humanité.

« L’Océan est la Mer Nourricière non seulement pour les générations actuelles mais aussi pour celles de demain », a martelé le ministre. C’est donc dans un esprit de solidarité intergénérationnelle et internationale que Djibouti souhaite continuer son engagement.

En conclusion, Mohamed Abdoulkader Moussa a exhorté les États membres à intensifier leurs efforts communs: « Nous appelons à une coopération mondiale renforcée, à un financement accru pour la résilience des océans, au partage des données scientifiques et des technologies en vue de l’exploitation durable des océans, et ce, au bénéfice des générations actuelles et futures. »

Rappelons que dans ce déplacement le ministre Ministre de l’Environnement et du Développement Durable est accompagné d’une délégation composée de Son Excellence Mohamed Siad Doualeh Ambassadeur, Représentant Permanent de la République de Djibouti auprès des Nations Unies, de Monsieur Ahmed Ali Mohamed Directeur de la Communication et de la planification et de Monsieur Mohamed Elmi Obsieh sous-Directeur de la Biodiversité au Ministère de l’Environnement et du Développement Durable.

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