
Africa-Press – Djibouti. Une forte délégation de la commission nationale des Droits de l’homme, conduite par leur président, Ali Soubaneh Atteyeh s’est rendue hier matin à Nagad pour s’enquérir des conditions de rétention des étrangers en situation irrégulière et notamment des procédures de refoulement appliquées sur le territoire national.
Dans le cadre du programme de refoulement des étrangers vivants en situation irrégulière sous nos cieux, le président de la commission nationale des droits de l’homme, Ali Soubaneh Atteyeh à la tête d’une importante délégation de son institution s’est rendu hier, lundi 19 mai 2025, à Nagad où des nombreux migrants en attente de refoulement sont détenus.
Accueillie à son arrivée sur les lieux, par le lieutenant-colonel Omar Youssouf, Directeur de l’Académie de la Police Idriss Farah Abaneh (APIFA), la délégation a entamé une inspection minutieuse des installations du centre. Salles de rétention, blocs sanitaires, réfectoires, infirmerie: rien n’a été laissé au hasard. L’objectif étant d’évaluer l’environnement dans lequel vivent temporairement des centaines de personnes migrantes, parmi lesquelles des enfants, des femmes et des personnes âgées, souvent en situation de grande vulnérabilité.
« Nous sommes venus ici pour voir les conditions de travail de la police nationale et surtout nous enquérir de la situation des migrants, notamment des enfants et des femmes enceintes », a déclaré Ali Soubaneh Atteyeh, à l’issue de la visite. Le président de la CNDH a souligné qu’aucune situation alarmante n’avait été relevée. «Nous avons constaté qu’il n’y avait pas de blessés, qu’une petite infirmerie fonctionnelle était présente, et que les repas, l’eau, l’hygiène ainsi que l’accès à l’information juridique étaient globalement satisfaisants. La dignité est respectée », a-t-il indiqué.
Cette mission de contrôle s’inscrit pleinement dans le mandat de protection et de promotion des droits humains confié à la CNDH qui attachée à vérifier le respect des normes nationales et internationales en matière de rétention, met un accent particulier sur la prévention de toute forme de violence — qu’elle soit physique, verbale ou psychologique — ainsi que sur l’accès aux soins, à l’information légale et à une procédure de refoulement conforme au droit international.
Durant leur passage, les commissaires ont pu s’entretenir non seulement avec les responsables du centre, mais aussi avec plusieurs des migrants retenus. Ces échanges directs ont permis à la délégation de la CNDH, de s’imprégner du quotidien vécu des migrants derrière les grilles des cellules du centre, loin des projecteurs médiatiques.
A l’issue de la visite, le président de la CNDH, Ali Soubaneh Atteyeh a salué «l’engagement manifeste » du Ministre de l’Intérieur et du Directeur Général de la Police Nationale, louant leur coopération «transparente et constructive ». Un partenariat jugé essentiel pour permettre à cette institution de remplir pleinement sa mission de contrôle. Tout en reconnaissant les efforts consentis par les autorités djiboutiennes pour améliorer les conditions de rétention, la CNDH appelle néanmoins à « poursuivre les réformes nécessaires » afin d’assurer une protection renforcée des migrants, en particulier des groupes les plus fragiles.
Enfin, la Commission Nationale des Droits de l’Homme a réaffirmé son attachement aux principes inscrits dans les conventions internationales ratifiées par Djibouti, notamment le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.
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