Élaboration d’une Stratégie Nationale de Cohésion Sociale

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Élaboration d'une Stratégie Nationale de Cohésion Sociale
Élaboration d'une Stratégie Nationale de Cohésion Sociale

Africa-Press – Djibouti. En présence de plusieurs de ses collègues du Gouvernement et de hautes personnalités onusiennes, le Ministre de l’Intérieur, Saïd Nouh Hassan a donné, le lundi 30 juin dernier, au Palais du peuple, le coup d’envoi, d’une série des consultations des acteurs locaux et régionaux de notre pays. Son objectif étant de doter le pays d’une stratégie nationale axée dans le domaine de la cohésion sociale. Portée par une approche participative, l’initiative en droite ligne avec la Vision 2035 du Président de la République, vise à renforcer l’unité nationale, réduire les inégalités et promouvoir également sous nos cieux, un développement inclusif.

En vue de faire de Djibouti un modèle de stabilité durable, le ministère de l’intérieur en partenariat avec le PNUD et le Centre de Technologie et d’Innovation pour le Développement (CTID) a lancé le lundi 30 juin dernier, au Palais du Peuple, les travaux d’un atelier de consultation des acteurs locaux de deux jours à Djibouti. L’événement ouvre la voie à une série d’activités similaires qui auront lieu dans les 5 régions de l’intérieur vise selon les initiateurs à doter notre pays d’une stratégie nationale axée dans le domaine de la cohésion sociale. Il s’agit là pour le ministère de l’intérieur organisateur de ces rencontres de prévenir les conflits, de renforcer la solidarité intercommunautaire, de promouvoir la justice sociale et de consolider notamment les institutions.

Une rencontre pour bâtir une nation plus solidaire et résiliente

Placée sous le haut patronage du ministre de l’intérieur, M. Saïd Nouh Hassan, la cérémonie d’ouverture de cet atelier d’envergure, a rassemblé, la ministre des Affaires sociales et des Solidarités, Mme Ouloufa Ismaël Abdo, le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage, de la Pêche, de l’Eau et des Ressources Halieutiques, M. Mohamed Ahmed Awaleh, la représentante du PNUD à Djibouti, Mme Emma N’Gouan-Anoh, la représentante de la Banque Mondiale, Mme Fatou Fall et le directeur général du CTID, Samatar Abdi Osman, chargé de diriger les travaux de l’atelier ainsi qu’un aréopage représentatif du tissu social et institutionnel djiboutien. Le Préfet de Djibouti, M. Abdi Sikiyeh Kayad, le secrétaire exécutif chargé de la gestion des risques et des catastrophes, M. Ahmed Mohamed Madar, le directeur du département social de l’ADDS, Galab Hassan Galab et de nombreux cadres du CTID et du MFF, ont participé aux travaux de l’atelier de Djibouti.

Dans son intervention d’ouverture, le ministre Saïd Nouh Hassan a d’emblée insisté sur la nécessité, dans un monde en perpétuel changement, de poser les jalons d’un développement durable, équitable et inclusif. S’appuyant sur la Vision 2035 portée par le président de la République, Son Excellence Ismaïl Omar Guelleh, le ministre Saïd Nouh, a indiqué que la cohésion sociale constitue désormais un enjeu stratégique de souveraineté et de stabilité. La stratégie en cours d’élaboration vise selon lui à prévenir les conflits sociaux, à corriger les déséquilibres, à lutter contre toutes les formes d’exclusion et d’extrémisme, tout en renforçant la participation citoyenne à tous les niveaux de la vie nationale. Il s’agit, selon ses mots, de bâtir une République plus solidaire, résiliente et inclusive.« Cette stratégie a une double vocation: offrir un cadre de décision structuré pour une gestion sereine pour réduire les risques de tensions sociales et renforcer les voix de notre développement durable » a-t-il ajouté.

Dans un retour sur les étapes préliminaires de cette stratégie, le ministre a évoqué le projet pilote mis en œuvre dès 2021 dans la région de Dikhil. Cette première phase, orientée vers le renforcement de la résilience des communautés rurales face aux effets du changement climatique, a permis selon le ministre la construction de puits solarisés et la mise en place de formations techniques en agro-élevage et agropastoralisme.

Une continuité du forum de Dikhil

Le point d’orgue de cette expérience a été le Forum régional de Dikhil, tenu en juin 2023, qui a débouché sur la signature de la Charte de Dikhil, document de référence endossé officiellement par plusieurs ministères du gouvernement. Cette charte, fruit d’une consultation locale réussie, sert aujourd’hui de socle à la démarche nationale. Le ministre a salué cette initiative comme une preuve concrète que la participation citoyenne, quand elle est bien organisée, produit des effets mesurables sur la gouvernance territoriale. La stratégie djiboutienne axée dans le domaine de la cohésion sociale dont les consultations des acteurs sociaux de la capitale ont débuté lundi 30 juin passé repose sur une architecture claire, définie par trois grands axes complémentaires. Le premier pilier consiste à favoriser un dialogue national inclusif, en organisant des consultations participatives à travers l’ensemble du territoire. Ces espaces d’échange, ouverts aux communautés locales, aux représentants de l’État, aux associations et aux groupes vulnérables, visent à recueillir les perceptions, les attentes et les propositions concrètes des citoyens.

Dans un second temps l’élaboration de la stratégie sera formalisée dans un plan d’action structuré, doté d’un budget clair, d’objectifs mesurables et d’indicateurs de suivi. L’ambition est de traduire les aspirations collectives en engagements politiques concrets, pour une mise en œuvre cohérente et efficace à tous les niveaux de l’administration.

Enfin, le troisième pilier consiste en la mise en place d’un mécanisme de gouvernance solide, incarné par un Comité Technique Interministériel, chargé de coordonner les actions, d’assurer le suivi régulier des progrès, d’analyser les impacts et d’ajuster les interventions en fonction des besoins du terrain.

Dans son discours, le ministre a rappelé que Djibouti, bien que dotée d’une remarquable diversité culturelle, est confrontée à des défis liés aux inégalités, en particulier dans les zones rurales et périphériques. Il a insisté sur l’urgence de corriger les écarts dans l’accès aux services publics, aux opportunités économiques et à la représentation politique, en mettant l’accent sur l’inclusion des femmes, des jeunes, des personnes vivant avec un handicap et des minorités locales.

Ce projet vise donc à réduire les fractures sociales, à rétablir la confiance entre l’État et les citoyens, et à garantir à chaque Djiboutien, où qu’il soit, une place légitime et reconnue dans le processus de développement national. Le ministre a ainsi exprimé la volonté du gouvernement de faire de Djibouti un modèle régional de cohésion sociale, de prévention des conflits et de croissance inclusive, en s’appuyant sur les valeurs de solidarité, de justice et d’unité nationale.

Pour la représentante du PNUD, Mme Emma N’Gouan-Anoh dont la mission sous nos cieux s’achève, « Djibouti est un havre de paix ». Elle a en outre souligné l’importance de cette stratégie pour le renforcement de la paix et de la solidarité à Djibouti de la cohésion sociale avant d’engager son organisation onusienne à soutenir le gouvernement djiboutien dans son programme de stabilité durable.

Des consultations à l’échelle nationale

Rappelons que ce premier atelier, tenu dans la capitale, constitue l’amorce d’un cycle national de consultations. Dans les semaines à venir, des rencontres similaires seront organisées dans chacune des cinq régions de l’intérieur – Ali Sabieh, Arta, Dikhil, Obock et Tadjourah – afin d’assurer une représentativité complète la stratégie dans la réalité des territoires. Les participants, qu’ils soient jeunes, femmes, chefs coutumiers ou représentants d’ONG, seront invités à s’exprimer librement dans des groupes de discussion organisés autour de thématiques clés comme la sécurité, l’éducation, la gouvernance, la justice sociale ou encore la répartition des ressources. Le croisement des données issues de ces consultations avec celles de l’enquête nationale conduite par le CTID permettra de produire une analyse fine, à la fois qualitative et quantitative, des dynamiques sociales en jeu. Les recommandations issues de ces consultations avec les acteurs sociaux de Djibouti-ville et des cinq régions de l’intérieur vont servir de base à la future stratégie nationale de cohésion sociale. À terme, un rapport consolidé, intégrant une analyse SWOT des forces, faiblesses, opportunités et menaces, servira de base pour l’adoption officielle de la stratégie.

RACHID BAYLEH
Le point avec…
Saïd Nouh Hassan
Ministre de l’intérieur
« Notre ambition est de faire de Djibouti un modèlerégional de cohésion sociale »

« Comme nous le savons, Djibouti bénéficie d’un équilibre remarquable malgré sa diversité culturelle et ses défis socio-économiques, C’est précisément pour préserver cet équilibre que nous devons agir. Il nous faut désormais intégrer pleinement la problématique de la fragilité, souvent exacerbée dans les zones rurales et périphériques, et répondre aux écarts constatés dans la mise en œuvre des politiques publiques. Notre ambition est de faire de Djibouti un modèle régional de cohésion sociale, de prévention des conflits et de développement inclusif et durable.

En construisant une relation de confiance renouvelée entre l’Etat et les citoyens, en consolidant les liens sociaux entre toutes les communautés, nous bâtissons un avenir où chaque Djiboutien aura pleinement sa place dans notre trajectoire de progrès commun. Et je vous renouvelle, au nom du Ministère de l’Intérieur, notre engagement total pour faire de cette vision une réalité. En unissant nos voix, nos visions et nos efforts nous avons l’opportunité de bâtir un futur commun, plus juste, plus solidaire, et plus stable pour toutes les Djiboutiennes et tous les Djiboutiens ».

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