Africa-Press – Djibouti. Le président Ismaïl Omar Guelleh a fustigé ce mercredi à New York une architecture financière internationale « injuste » et « figée dans un passé révolu », appelant la communauté internationale à une réforme en profondeur pour répondre aux défis du développement.
S’exprimant devant l’Assemblée générale des Nations unies lors du Sommet biennal pour une économie mondiale durable, inclusive et résiliente, le chef de l’État a rappelé que le système issu de Bretton Woods, il y a 80 ans, avait été conçu « dans un monde où les pays du Sud n’étaient ni représentés, ni écoutés ». Or, a-t-il poursuivi, « il continue de marginaliser le Sud Global, qui représente pourtant plus de 85 % de la population mondiale ».
Le Chef de l’Etat a étayé son propos par des chiffres qu’il a qualifiés « d’aussi clairs qu’alarmants »: un déficit de financement des Objectifs de développement durable supérieur à 4.200 milliards de dollars par an et un coût du capital pour les pays en développement jusqu’à quatre fois plus élevé que celui appliqué au Nord. « C’est une injustice systémique. Une fracture qui compromet nos ambitions communes », a-t-il martelé.
Mettant en avant la Mesure 48 du Pacte pour l’Avenir, fruit « d’âpres et intenses négociations », M. Guelleh a averti que son non-respect constituerait « un échec moral et politique ». « Le temps n’est plus aux demi-mesures. L’heure est venue de transformer les engagements en actions concrètes », a-t-il insisté.
Le président djiboutien a décliné trois priorités: un mécanisme plus rapide et équitable de restructuration de la dette, un accès renforcé aux Droits de tirage spéciaux (DTS) pour les économies en développement, et une représentation accrue du Sud au sein des institutions financières multilatérales.
Pour asseoir sa crédibilité, il a cité les investissements engagés par Djibouti dans les corridors logistiques régionaux, les énergies renouvelables et les infrastructures numériques, estimant qu’une réforme du système permettrait de financer de tels projets « sans compromettre la soutenabilité budgétaire ».
« Nous devons travailler ensemble pour réformer un système international biaisé au détriment du développement de l’Afrique », a-t-il plaidé, citant également l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et les institutions de Bretton Woods.
En marge de la 80e Assemblée générale, M. Guelleh a rencontré mardi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avant de participer à un dîner offert par le président américain Donald Trump en l’honneur des chefs d’Etat et de gouvernement présents à New York.
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