
Africa-Press – Djibouti. Située sur les terres arides de la Corne de l’Afrique, la république de Djibouti aurait pu choisir le silence ou la résignation. Au lieu de cela, elle a opté pour la recherche et l’action. C’est aujourd’hui lors de l’ouverture du sommet « Changement Climatique, Recherche et Résilience » à l’hôtel Ayla, que le Président Ismail Omar Guelleh a exprimé sa conviction dans l’ingéniosité humaine, la science partagée, et la solidarité entre les nations face à l’un des plus grands défis de notre époque: le changement climatique.
Confrontée aux « perturbations climatiques qui affectent notre planète », Djibouti a préféré l’action à l’observation, la prise de responsabilité à la plainte. Ce choix, affirmé sans détour par le président Guelleh – « Nous avons refusé de rester passifs » – reflète la prise de conscience d’un pays conscient de sa fragilité, mais déterminé à transformer son environnement aride en un terrain d’innovation et de résilience.
C’est dans cet esprit qu’en octobre 2022, Djibouti a posé deux jalons majeurs de sa diplomatie climatique, notamment le lancement de l’ORREC – l’Observatoire Régional de Recherche pour l’Environnement et le Climat – et l’organisation du tout premier sommet international consacré au climat et à l’environnement. Deux « actes forts » – pour reprendre les mots du président – qui consacrent « une volonté politique assumée: faire de Djibouti un pôle de référence pour la recherche climatique, l’innovation environnementale et la construction de solutions locales et régionales ».
En moins de deux ans, cette vision est devenue réalité. L’ORREC, désormais « acteur crédible et dynamique du paysage scientifique africain », explore avec méthode les liens entre santé humaine et environnement, s’appuyant sur des technologies de pointe et un réseau de stations climatiques inédit dans la région. Mieux encore: « grâce à des modèles prédictifs basés sur l’intelligence artificielle », l’observatoire permet d’anticiper des événements climatiques majeurs avec une précision rare.
Mais au-delà des algorithmes et des capteurs, c’est « l’humain qui est au centre de notre démarche ». Pour Djibouti, la science ne doit pas être isolée. L’ORREC forme des doctorants, tisse des liens entre chercheurs régionaux et place les populations: adaptation agropastorale, gestion de l’eau, valorisation des savoirs locaux. Il s’agit d’une approche holistique et enracinée, en phase avec la géopolitique concrète de cette Corne de l’Afrique en première ligne.
Le président n’élude aucun aspect. Sécheresses prolongées, migrations climatiques, « conflits autour de l’eau, des terres, du bétail »… autant de fléaux que l’inaction rend encore plus graves. À cela s’ajoute la pression des exodes causés par la guerre, nourrissant une instabilité latente. « Lorsque les ressources se réduisent, les tensions s’aggravent », prévient-il, dans une mise en garde qui s’adresse bien au-delà des murs de la conférence.
Pour conjurer ces menaces, Djibouti a fait le pari d’une mutation énergétique profonde.
« Nous avons investi dans les énergies renouvelables: solaire, éolienne, géothermique, marémotrice… » – tout en explorant les potentiels de l’hydrogène vert. Une stratégie guidée par une conviction simple mais puissante: « accéder à une énergie propre, abordable, souveraine » et devenir un acteur crédible de la transition mondiale.
Cependant, cette transition, souligne Ismaïl Omar Guelleh, ne peut être réalisée seule. Elle nécessite un « partenariat international juste, fondé sur la confiance, le partage des savoirs, l’accès aux financements » et une reconnaissance pleine et entière de « la contribution africaine à l’effort mondial ».
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