« Les mutations géostratégiques dans le monde n’ont pas vocation définie à militer dans un sens contraire aux intérêts des pays arabes » Ismaïl Omar Guelleh, Président de la république de Djibouti

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« Les mutations géostratégiques dans le monde n’ont pas vocation définie à militer dans un sens contraire aux intérêts des pays arabes » Ismaïl Omar Guelleh, Président de la république de Djibouti
« Les mutations géostratégiques dans le monde n’ont pas vocation définie à militer dans un sens contraire aux intérêts des pays arabes » Ismaïl Omar Guelleh, Président de la république de Djibouti

Africa-Press – Djibouti. Le chef de l’Etat, Ismaïl Omar Guelleh, a fait cette déclaration à la faveur d’une interview réalisée par le célèbre quotidien panarabe Asharq al-Awsat, s’inscrivant à l’occasion de la tenue à Djeddah, en Arabie Saoudite, du 32ème sommet ordinaire de la Ligue des Etats arabes.

Dans cet entretien, le président de la République a livré son point de vue sur l’ensemble des principaux défis et problématiques dans le monde arabe.

« Le concours multiforme que l’Organisation panarabe doit apporter à ses Etats membres en proie aux conflits doit être au centre des débats de cette 32ème assise de la Ligue arabe », a, de prime abord, indiqué le Président Guelleh.

La problématique palestinienne, les efforts à entreprendre en vue d’une médiation collégiale de l’Organisation dans le cadre du conflit au Soudan, la nature de l’appui à concéder aux nations arabes, notamment le Yémen et la Somalie, en prise à une instabilité chronique, le bien-fondé lié au retour de la Syrie dans les instances arabes…, tout a été évoqué par le président de la République dans cette interview.

Palestine. En ce qui concerne la Palestine, le chef de l’Etat a condamné la poursuite des attaques israéliennes contre les sanctuaires de l’Islam à Al-Qods Al-Sharif, notamment la prise d’assaut et la profanation de la chapelle d’Al-Rahma perpétrée récemment par la police d’occupation de l’Etat hébreux.

Soudan. Au sujet de la crise au Soudan, le Président Guelleh s’est réjoui des premiers signes positifs, notamment l’accord sur l’ouverture de couloirs humanitaires et sur la protection des civils, sur lesquels a débouché le processus de médiation initiée conjointement à Djeddah par l’Arabie saoudite et les Etats-Unis d’Amérique. « Il s’agit là d’un précédent louable sur lequel la médiation autour de ce dossier, programmée à l’échelle de l’IGAD, pourra amplement capitaliser », a estimé le chef de l’Etat, précisant qu’il intègre le collège présidentiel tripartite que l’Organisation régionale de l’Afrique de l’Est a mandaté pour la crise au Soudan.

« Dès lors que les conditions minimales d’un déplacement sur le terrain seront réunies, je me rendrai, avec mes homologues du Kenya et du Soudan du Sud, à Khartoum, aux fins d’une mission de bons offices entre les principaux protagonistes de cette crise», a annoncé le Président Ismaïl Omar Guelleh.

Yémen. Dans l’inventaire général des problématiques à l’ordre du jour dans le monde arabe, le Président Guelleh a également mentionné le cas du Yémen. Dans ce volet, il a fait surtout état de sa « foi en l’impact positif avec lequel est censé affluer, pour le Yémen, le rétablissement des liens entre l’Arabie saoudite et l’Iran ».

« Outre le Yémen, je suis amplement d’avis que le rétablissement des liens entre Ryad et Téhéran débouchera sur une onde de détente dans toute la région, notamment au Liban et en Irak », a estimé le Président Guelleh, qui a décrit aussi le retour de la Syrie dans les instances diplomatiques du monde arabe comme un autre développement positif.

Syrie. « Le renforcement des dispositions du monde arabe est allié à sa capacité à cadrer avec l’esprit d’un corps solidaire, collégial et uni », a noté le Président djiboutien, en référence à la réintégration de la Syrie au sein de la Ligue des Etats arabes.

Interrogé aussi sur les répercussions possibles des mutations géostratégiques mondiales sur les pays arabes, le chef de l’Etat a répondu qu’elles n’avaient pas vocation définie à militer dans le sens d’une dépréciation des intérêts de la région. « Les pays arabes intègrent pleinement un monde en perpétuelle mutation où les changements qui s’opèrent n’ont pas été expressément programmés en vue d’une revue à la baisse de leurs dispositions », a-t-il rétorqué.

« La nation arabe est assignée, au même titre que les autres régions et ordres géographiques et identitaires du monde, à redéfinir ses centres d’intérêts sur le principe de rapports gagnant-gagnant », a jugé le Chef de l’Etat, touchant un mot aussi pour la coopération de plus en plus effrénée autour de la sécurisation de la Mer rouge. « L’importance stratégique de la Mer rouge se distingue par sa situation géographique, à la croisée de l’Océan indien et de la Méditerranée et aux confins des trois continents que sont l’Afrique, l’Asie et l’Europe », a fait observer le président de la République.

La sécurisation de la Mer rouge. « Le phénomène de collaboration sécuritaire alliant de plus en plus les pays de région, notamment au sein du Conseil des Etats arabes et africains riverains de la Mer rouge et du Golfe d’Aden, établi à Ryad, est l’insigne marque d’une volonté d’œuvrer en faveur de la préservation d’une des voies de navigation les plus empruntées par le commerce international », a souligné le chef de l’Etat.

« Surplombant le détroit de Bab Al-Mandeb, l’emplacement le plus stratégique au sein de la Mer rouge, la république de Djibouti concourt naturellement les efforts intégrés de la région en faveur de la sécurisation de la Mer rouge », a noté le Président de la République. « Sur le sujet de la sécurisation de la Mer rouge, notre pays est investi également d’une mission centrale de coordination et de coopération avec les grandes puissances pour protéger la navigation maritime, combattre le terrorisme et faire face aux défis de sécurité qui affligent la région et le monde en général », a ajouté le Président Guelleh.

Le Président djiboutien a mis par ailleurs à profit cette interview pour réitérer son attachement à la réalisation d’une solution négociée au différend autour du Barrage de la Renaissance.

Et pour relayer aussi sa « satisfaction pleine et entière au sujet des relations, forgées par l’Histoire et la communauté de valeurs et de culture, de solidarité et de coopération entre notre pays et le Royaume frère d’Arabie saoudite ».

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