Préserver la mémoire nationale, un acte fondateur pour l’avenir

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Préserver la mémoire nationale, un acte fondateur pour l’avenir
Préserver la mémoire nationale, un acte fondateur pour l’avenir

Africa-Press – Djibouti. Dans un monde où la conservation de la mémoire collective devient un enjeu de gouvernance, Djibouti franchit une nouvelle étape majeure en matière de préservation de son patrimoine documentaire. Jeudi dernier, trois institutions clés — la Présidence de la République, l’Assemblée nationale et le Ministère du Travail — ont procédé simultanément au versement de leurs fonds documentaires aux Archives nationales, sous l’égide de l’Agence Nationale pour la Promotion de la Culture (ANPC). Cette démarche, soutenue par le Secrétariat Général du Gouvernement (SGG), s’inscrit dans une stratégie ambitieuse de modernisation et de centralisation des archives publiques, un pari déjà amorcé en février 2024 avec le premier versement historique des archives de la Présidence. Retour sur une cérémonie solennelle qui marque un tournant dans la gestion et la transmission de notre mémoire nationale.

Sous le haut patronage de M. Dileita Mohamed Dileita, Président de l’Assemblée nationale, la cérémonie organisée dans l’enceinte de la Bibliothèque et des Archives nationales revêtait un caractère inédit par la simultanéité des versements de plusieurs institutions d’envergure. En emboîtant le pas au SGG, pionnier dans ce domaine, ces institutions démontrent leur engagement à pérenniser et valoriser un patrimoine documentaire jusqu’alors dispersé ou menacé de dégradation.

Ce moment solennel s’est déroulé en présence de plusieurs hautes personnalités, dont M. Mohamed Warsama Dirieh, Ministre du Commerce assurant l’intérim au Ministère de la Jeunesse et de la Culture, M. Omar Said Abdi, Ministre du Travail chargé de la Formalisation et de la Protection Sociale, M. Almis Mohamed Abdillahi, Secrétaire général du Gouvernement, ainsi que M. Mohamed Houssein Doualeh, Directeur général de l’ANPC. Étaient également présents les directeurs des services d’archives des institutions concernées, leurs équipes techniques et des experts archivistes.

Le chantier de modernisation des archives nationales, initié par le SGG, répond à un double impératif: préserver des documents historiques souvent en état de dégradation avancée et rendre accessible ce patrimoine à la recherche et à la mémoire collective. Déjà en février 2024, le SGG avait posé un jalon décisif en transférant le premier lot des archives de la Présidence à l’ANPC, marquant ainsi le coup d’envoi d’un projet national de grande ampleur.

Aujourd’hui, ce programme, piloté par le Ministère de la Jeunesse et de la Culture avec l’appui méthodologique et technique du SGG, poursuit son déploiement. Comme l’a souligné le Président de l’Assemblée nationale, « bâtir une gouvernance moderne, rigoureuse et ancrée dans le respect de notre mémoire collective » est l’un des socles de cette initiative.

Un patrimoine législatif et administratif inestimable

Les fonds versés illustrent la diversité et la richesse de ce patrimoine. Pour l’Assemblée nationale, ce sont près de 800 textes législatifs, soit une soixantaine de boîtes couvrant deux législatures (les années 1950 et 1960), qui ont été triés, traités et numérisés par la Direction de la Documentation et de l’Expertise technique. Ce deuxième lot comprend notamment des textes de délibérations, propositions de loi, résolutions, recommandations, arrêtés et questions écrites ou orales de la Chambre des Députés de l’époque du Territoire Français des Afars et des Issas (TFAI).

Du côté de la Présidence de la République, ce sont plus de 20 800 documents répartis en 261 boîtes qui rejoignent désormais les rayons des Archives nationales: correspondances officielles, délibérations du Conseil des ministres, actes de cession à l’amiable et actes administratifs majeurs.

Enfin, le Ministère du Travail a transféré un premier lot d’archives définitives concernant les agents de l’État, apportant un éclairage précieux sur l’évolution de la fonction publique djiboutienne dans toute sa diversité sectorielle et territoriale.

Dans son allocution, le Président de l’Assemblée nationale a rappelé que les archives sont bien plus qu’un simple dépôt administratif. Elles constituent « la mémoire officielle de l’État » et un outil essentiel pour le renforcement de la gouvernance, l’appropriation citoyenne et l’État de droit.

Il a souligné la nécessité de doter ce secteur de moyens humains, techniques et financiers adéquats et d’instaurer une véritable culture de l’archivage moderne, conforme aux standards internationaux. La centralisation progressive des archives publiques dans un lieu unique, sécurisé et valorisé permettra non seulement de garantir leur pérennité mais aussi de les mettre à la disposition des chercheurs, étudiants et citoyens.

Un engagement pourles générations futures

Même son de cloche du côté du Ministre du Travail, qui a salué l’intégration de son département dans cette dynamique de transformation numérique. Un engagement, selon lui, indispensable pour structurer un patrimoine documentaire national fiable, sécurisé et accessible aux générations présentes et futures.

En clôture, la signature officielle des bordereaux de versement par les responsables d’archives des trois institutions a symbolisé l’acquisition par l’ANPC de ces fonds, consacrant ainsi une étape supplémentaire dans la sauvegarde et la transmission de la mémoire nationale.

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