
Africa-Press – Djibouti. En duplex depuis Paris où il se trouve actuellement, le judoka Aden Houssein Alexandre a donc décidé de franchir le pas en traduisant dans les faits une promesse: réserver en exclusivité à l’ADI sa première interview suite à sa qualification aux JO de Paris. D’une maturité précoce et avec beaucoup d’assurance dans la voix, il a répondu sans détour à nos questions. Ce fut « d’homme à homme », c’est-à-dire sans concession, comme il nous le fera remarquer lui-même au terme de l’interview.
Vous représenterez bientôt Djibouti aux JO de Paris. Ne serait-ce pas un poids plus qu’autre chose ?
Aden Houssein Alexandre: C’est une immense responsabilité. Cela est une évidence que je ne peux me permettre de perdre de vue un seul instant, une réalité face à laquelle je ne cherche pas à me dérober en ce moment malgré la pression. Il n’empêche que c’est en même temps une très grande fierté. C’est elle qui me sert aujourd’hui de boussole dans ma volonté et mes espoirs de porter haut les couleurs de Djibouti, mon pays, dans le plus grand événement sportif mondial.
Quelles sont, selon vous, vos chances de victoire compte tenu des profils qui sont en lice?
A l’évidence, il est une chose que je ne peux ignorer: je vais concourir à cette épreuve aux côtés de judokas aguerris et qui ont fait leurs preuves à l’échelle internationale. Cela dit, je préfère m’abstenir de faire à l’heure actuelle des pronostics dans un sens ou dans un autre. Tout ce qui compte pour moi à l’instant où nous parlons, c’est d’effectuer mes préparatifs pour les JO dans les meilleures conditions et d’être au maximum de mes capacités au moment venu.
Vous rejoindrez dans les jours qui suivent le Japon. Quel est votre agenda au plan sportif?
Mon départ pour le Japon s’inscrit dans le cadre de mes préparatifs pour les JO de Paris. Je rejoindrai là-bas un camp dédié aux séances d’entraînement intensives. J’y passerai trois semaines. Le prolongement de mon stage d’entraînement va me conduire ensuite à Budapest, en Hongrie.
Est-il prévu que vous participiez entre-temps à une compétition?
Pas du tout. Parce que je dois me concentrer sur un objectif [les JO], me préserver pour cela et être à cent pour cent de mes capacités.
Vous êtes le premier judoka djiboutien à atteindre un tel niveau. Votre parole compte désormais. Quel message voulez-vous transmettre à vos cadets en particulier et aux Djiboutiens en général ?
Un message d’abord aux jeunes compatriotes qui font du judo: je tiens à attirer leur attention sur les valeurs de respect et de courage indissociables à la pratique de ce sport. Ces valeurs sont à elles seules gage de succès. En clair, elles conditionnent l’arrivée dans le haut niveau ou la consécration, a fortiori dans un pays comme le nôtre où l’on mise beaucoup sur le sport pour rayonner sur l’échiquier international. Aux Djiboutiens, je voudrais dire que je n’oublie pas que j’ai l’obligation, au même titre que tous les autres sportifs nationaux auxquels échoit l’insigne honneur de représenter la République de Djibouti aux JO de Paris cet été, d’être à la hauteur de leurs attentes. Que le meilleur gagne !
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