Allergie alimentaire : un lien établi avec l’âge tardif de la diversification alimentaire chez les enfants

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Allergie alimentaire : un lien établi avec l’âge tardif de la diversification alimentaire chez les enfants
Allergie alimentaire : un lien établi avec l’âge tardif de la diversification alimentaire chez les enfants

Africa-Press – Djibouti. D’après l’Inserm, 25 à 30% de la population est allergique à quelque chose. Certains facteurs augmentant les chances de développer des allergies, comme les prédispositions génétiques, ne sont pas modifiables. Mais on peut jouer sur d’autres facteurs pour éviter les risques de maladies allergiques, comme éviter le tabagisme actif et passif, ou encore en modifiant certaines pratiques alimentaires.

Des habitudes à mettre en place dès le plus jeune âge, comme le montre une étude épidémiologique française réalisée par l’INRAE et le Centre de recherche en épidémiologie et statistiques (CRESS) et publiée dans la revue Allergy. Elle établit un lien entre le retard de la diversification alimentaire et le risque de développer des maladies allergiques avant 5 ans et demi.

Plus de 6000 enfants d’âges différents suivis

L’Etude Longitudinale Française depuis l’Enfance (ELFE) est une cohorte d’envergure nationale consacrée au suivi des enfants. D’après le site internet de l’ELFE, elle « aborde les multiples aspects de leur vie sous l’angle des sciences sociales, de la santé et de l’environnement ». Pour leur étude, les scientifiques ont analysé les pratiques alimentaires de 6662 enfants âgés de 3 mois à 5,5 ans : l’âge de l’initiation aux aliments complémentaires, la diversité alimentaire et l’introduction d’allergènes alimentaires majeurs. De plus, les parents ont rapporté les pathologies allergiques (allergie alimentaire, asthme, rhino-conjonctivite…) à 2 mois, 1 an, 2 ans, 3,5 ans et 5,5 ans.

Ne pas retarder l’introduction d’allergènes alimentaires majeurs

Selon les directives actuelles, les aliments solides et liquides, autres que le lait maternel ou les préparations pour nourrissons, ne doivent pas être introduits avant 4 mois. Mais ils ne doivent pas non plus être retardés au-delà de 6 mois. Les résultats de l’étude de l’INRAE ont corroboré ces données en montrant qu’une diversification alimentaire tardive (au-delà de 6 mois) est liée à un fort risque de développer des allergies alimentaires.

De plus, les scientifiques ont observé que le manque de diversité dans l’alimentation des bébés accroît fortement les risques de développer de l’asthme. Enfin, introduire moins de deux aliments allergènes majeurs, comme les produits laitiers, les œufs de poule, la viande et le poisson, avant 10 mois augmente les chances de développer des rhino-conjonctivites et de grosses allergies alimentaires. En effet, pour 1 enfant sur 10, au moins deux allergènes majeurs ne sont pas encore introduits dans l’alimentation à l’âge de 10 mois. Or, ces mêmes enfants ont un risque deux fois plus élevé de développer une allergie alimentaire avant l’âge de 5,5 ans que ceux pour lesquels les quatre allergènes considérés sont introduits avant l’âge de 10 mois.

Cette étude confirme la nécessité de diversifier l’alimentation des bébés dès l’âge de 4 mois, pour prévenir le développement d’allergies alimentaires, asthme et rhino-conjonctivites. Les scientifiques appellent, avec leurs résultats, à mettre à jour les recommandations des pratiques alimentaires précoces pour la prévention des allergies de Santé publique France et des sociétés françaises de pédiatrie.

Que se passe-t-il dans notre corps lors d’une réaction allergique ?

Une réaction allergique fait suite à la rencontre avec l’allergène. Elle se caractérise par une réaction immunitaire démesurée : un emballement moléculaire et cellulaire, qui ne devrait pas arriver d’ordinaire. Le système immunitaire contient des anticorps particuliers, des immunoglobulines E (IgE). Les IgE sont associées aux allergies mais sont également impliquées dans les réactions asthmatiques ou lors d’infections parasitaires.

Si elles rencontrent un agent allergène, les IgE vont induire une réaction inflammatoire, comme si le corps luttait contre un agent étranger pathogène. Les IgE sont majoritairement situées au niveau des muqueuses, ce qui explique les symptômes classiques des allergies au niveau du nez, des poumons, de la gorge, des sinus, des oreilles, de la muqueuse de l’estomac ou de la peau. La gravité de l’allergie est souvent associée à la puissance de la réaction inflammatoire qui se manifeste.

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