Bien-être animal : les lapins aussi ont besoin d’espace

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Bien-être animal : les lapins aussi ont besoin d'espace
Bien-être animal : les lapins aussi ont besoin d'espace

Africa-Press – Djibouti. Immobile, le lapin de compagnie ? Loin de là ! Ces petits animaux réclament de l’exercice et du jeu. Ils sont sinon soumis à un stress élevé. C’est ce qu’a démontré une étude publiée dans la revue Applied Animal Behaviour Science et financée par la Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals (RSPCA), une association caritative britannique.

La cage n’est pas un lieu de vie

Le lapin de compagnie a réussi à trouver sa place dans les foyers. Mais encore bien trop souvent, son espace de vie se réduit à une cage. Il “doit être sorti tous les jours pour se dépenser”, précise la Société Protectrice des Animaux sur son site. S’il a une cage, elle “ne doit être qu’un lieu où il se restaure, se repose et fait ses besoins mais en aucun cas son unique lieu de vie”. Peu d’études se sont penchées sur les besoins des lapins de compagnie, et bien souvent, celles-ci se consacraient seulement à un individu solitaire. Or, ces animaux sont sociaux et ont besoin d’avoir un compagnon. D’ailleurs, les lapins vivent, dans la nature, en couple, au sein d’une colonie.

La nouvelle étude, menée par une équipe britannique, s’est donc penchée sur les effets d’un espace de vie réduit, ou d’un accès à une zone de jeu, sur le bien-être de 20 couples de lapins stérilisés (un mâle et une femelle).

Un comportement observé à l’aube, au crépuscule et en milieu de journée

Les couples de lapins ont vécu durant 8 semaines dans un clapier standard. Plus précisément, 10 couples se trouvaient dans un petit clapier en bois (0,73 m2) et les 10 autres étaient dans des clapiers plus grands (1,86 m2). Ils possédaient également tous une aire de jeux, sorte de couloir de un mètre sur trois, collé au clapier. Soit cette aire était accessible toute la journée, soit elle ne l’était que trois heures en milieu de journée. Chaque couple a été soumis à l’une puis l’autre configuration durant trois semaines.

Les chercheurs ont observé le comportement des lapins à l’aube, au crépuscule et en milieu de journée. En plus, ils ont prélevé des matières fécales afin de réaliser une mesure de l’hormone de stress, la corticostérone.

Un rebond comportemental, signe d’une restriction

Enfin libérés, les lapins se défoulent. C’est ce qu’ont remarqué les chercheurs. En effet, les résultats obtenus démontrent que les couples de lapins étaient significativement plus actifs lorsque l’aire de jeux n’était accessible que pour trois heures, et cela, quelle que soit la taille du clapier. Les chercheurs parlent de “rebond comportemental” : le comportement empêché à cause d’un confinement est exacerbé lorsqu’il est enfin permis. “C’est donc une réponse à la libération de la restriction et c’est interprété comme un indicateur de privation comportementale antérieure et de bien-être compromis”, détaille l’étude.

Les lapins ont besoin de se dépenser tous les jours et souvent. Leur bien-être est diminué lorsqu’ils ne peuvent le faire qu’en milieu de journée. La SPA évoque même de son côté “souvent un regain d’énergie le matin et en début de soirée”, ce qui souligne le décalage d’une activité en pleine journée avec leur rythme naturel. D’ailleurs, lorsque les lapins avaient un accès illimité à l’aire de jeux, le midi était leur période de moindre activité.

Concernant le stress, les scientifiques ont dans ce cas observé l’effet de la taille du clapier. En effet, les taux de corticostérone étaient plus élevés chez les couples hébergés dans les plus petits clapiers et qui avaient un accès restreint à l’aire de jeux. Les clapiers de 0,75 m2 ne devraient donc pas être utilisés pour un couple, même si les lapins ont accès à un terrain plus grand durant trois heures, en milieu de journée.

Faire ce qu’ils souhaitent, quand ils le souhaitent

“Les lapins sont actifs et doivent pouvoir sautiller, courir, sauter, creuser et s’étirer complètement lorsqu’ils sont couchés. Restreindre la possibilité pour les lapins de s’éloigner les uns des autres et de se déplacer à des moments de la journée où ils ne seraient pas naturellement aussi actifs est susceptible de contribuer aux pics d’activité et aux niveaux élevés d’hormones de stress chez les couples dans les petits clapiers avec accès limité à une aire de jeux”, concluent dans un communiqué Nicola Rooney et Suzanne Held, les deux auteurs principaux de l’étude.

Pour le Dr Jane Tyson, experte au sein de la RSPCA, laisser un accès constant à une aire de jeux “permet aux lapins d’avoir plus d’espace pour faire de l’exercice, mais cela leur donne aussi le choix et le contrôle de leur environnement afin qu’ils puissent adopter les comportements qu’ils souhaitent, quand ils le souhaitent”. “Les lapins sont souvent des animaux incompris”, se désole-t-elle. Peut-être moins désormais, grâce à cette étude.

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