Catastrophes naturelles : 3 innovations pour réduire les risques

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Catastrophes naturelles : 3 innovations pour réduire les risques
Catastrophes naturelles : 3 innovations pour réduire les risques

Africa-Press – Djibouti. C’est potentiellement un détecteur géant de séismes, couvrant toute la planète ou presque et sans énormes coûts de déploiement puisqu’il est déjà en place ! Il s’agit du réseau de câbles de télécommunications en fibres optiques, où les données passent sous forme d’ondes lumineuses. Plus d’un million de kilomètres de fibre optique sont posés au fond des océans. Le principe a émergé au milieu des années 2010, quand des chercheurs en géophysique de l’Université Stanford (États-Unis) ont tiré 4,8 km de ce type de câbles sous le campus. Des pulsations laser sont envoyées depuis une extrémité, de manière à observer les perturbations subies par l’onde lumineuse lorsque le sol vibre. Depuis, les projets se multiplient (Suisse, Royaume-Uni, Norvège).

Fin 2019, une équipe française a capté un séisme de magnitude 1,9 survenu à 100 km d’un câble tiré au large de Toulon pour les besoins d’un laboratoire sous-marin. L’idée est maintenant d’exploiter une particularité des réseaux de télécommunications: ils contiennent de la « fibre noire », c’est-à-dire des fibres encore non utilisées. Il est donc possible de les louer aux opérateurs pour faire passer des signaux dédiés à l’activité sismique.

Les ondes radio satellitaires contre les tsunamis

Les tsunamis peuvent se faire sentir jusque dans l’ionosphère, entre 50 et 600 km d’altitude, perturbant le contenu électronique total (TEC). Soit la quantité d’électrons dans une colonne large d’un mètre carré. Or, ces électrons aident à la propagation des ondes radio utilisées par les satellites. Sur cette base, une équipe franco-américaine a entraîné un algorithme sur les perturbations du TEC captées par les satellites de géolocalisation avant et après trois tsunamis en 2010, 2011 et 2012. Puis, l’outil a analysé les données d’un tsunami de 2015.

Résultat ? L’événement est identifié à 91,7 %. Les chercheurs estiment pouvoir améliorer la performance en entraînant l’algorithme sur davantage de tsunamis. « Mais ce n’est pas si simple puisque les conditions ionosphériques sont variables et les caractéristiques d’un séisme diffèrent d’un événement à l’autre », tempère Michela Ravanelli, de l’Institut de physique du globe. L’approche ne peut être que complémentaire des moyens existants.

Le laser contre les éruptions volcaniques

Pouvoir décrypter en quelques minutes le comportement d’un volcan pour mieux protéger les populations exposées ? C’est possible, selon une équipe australo-espagnole. Leur méthode, publiée en 2023, consiste à analyser l’évolution de la chimie des liquides magmatiques au cours de l’éruption afin de prédire la durée du phénomène et son intensité. Les chercheurs procèdent par ablation laser pour obtenir des particules de matrice magmatique. La précision leur épargne les manipulations physico-chimiques nécessaires jusque-là pour écarter les cristaux de roches présents dans le magma mais datant d’avant l’éruption. La méthode a été validée sur l’éruption de La Palma aux îles Canaries de septembre à décembre 2021 et, selon les scientifiques, elle pourrait s’appliquer à des volcans endormis.

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