Incendie d’une rare violence à Djebel, des dizaines de maisons réduites en cendres

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Incendie d’une rare violence à Djebel, des dizaines de maisons réduites en cendres
Incendie d’une rare violence à Djebel, des dizaines de maisons réduites en cendres

Africa-Press – Djibouti. C’était une nuit comme tant d’autres à Djebel, ce quartier historique niché au cœur de la capitale. Mais à 22 h 30, en ce mercredi soir, un fracas de cris et de flammes a rompu la quiétude. Un incendie d’une violence rare s’est déclenché. Les flammes, voraces, se sont propagées avec une rapidité effrayante, transformant en quelques minutes des dizaines de foyers en un amas de cendres et de désolation.

Les maisons en bois, serrées les unes contre les autres dans ce dédale de petites ruelles, n’ont offert aucune résistance. « Tout s’est passé si vite. Nous avons été pris au dépourvu, impuissants devant l’avancée des flammes », raconte Yacin Abdourahman Aboubaker, un jeune père de famille encore sous le choc.

La panique s’est emparée des habitants, mais heureusement, aucune victime n’est à déplorer. Pourtant, les pertes matérielles sont colossales: plus de 30 maisons ont été détruites, laissant une cinquantaine de familles sans toit, sans repères. « Les maisons, toutes en bois, ont favorisé la propagation rapide du feu », explique Mohamed Hassan Elmi, maire adjoint de la capitale.

L’intervention des secours a été héroïque mais semée d’embûches. Les camions de la protection civile ont dû se frayer un chemin dans des accès quasi impraticables, perdant ainsi de précieuses minutes. « Nous avons rapidement sollicité les renforts des pompiers de l’aéroport d’Ambouli et des forces françaises stationnées à Djibouti », explique un responsable des secours. Ce combat acharné aura duré plus d’une heure avant que les flammes ne soient maîtrisées.

Aux premières heures de samedi, le maire de la capitale, Said Daoud Mohamed, s’est rendu sur les lieux du drame. Avec une compassion palpable, il a écouté les récits bouleversants des familles ayant tout perdu. Parmi elles, Hajiyat Aicha Hadada, doyenne du quartier. Épouse d’un chauffeur de taxi et mère de cinq enfants, elle a vu sous ses yeux sa maison partir en fumée. Mais malgré les cendres encore fumantes autour d’elle, elle trouvait la force de sourire, évoquant avec émotion les souvenirs d’une vie construite ici, au fil des années. « Nous avons tout perdu, mais nous nous relèverons », murmure-t-elle.

Face à cette tragédie, le maire Said Daoud Mohamed a promis d’agir. « Tout sera mis en œuvre pour venir en aide aux sinistrés. Djebel, c’est mon quartier, et ses habitants, ma famille. Nous ne les abandonnerons pas », a-t-il déclaré, ému.

Au-delà des ruines, l’incendie a révélé l’âme de ce vieux quartier. Solidaires face à l’épreuve, les habitants unis comme jamais, ont secouru les plus fragiles, partagé un toit avec ceux qui n’enavaient plus. Dans l’obscurité de cette nuit tragique, des anonymes se sont élevés au rang de héros, rappelant que dans les moments les plus difficiles, l’unité demeure le plus puissant des remparts.

Les jours à venir s’annoncent chargés de défis. Il faudra reloger les familles, apaiser les douleurs invisibles et reconstruire ce qui a été perdu. Pourtant, à Djebel, ce feu, aussi dévastateur soit-il, n’aura pas eu raison de l’essentiel: un espoir inébranlable, prêt à renaître des cendres.

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