Africa-Press – Djibouti. Royal Pride, Primerose, Oriane. Qu’elle soit jaune, blanche ou plate, la pêche rafraîchit les papilles de juin à septembre. La production à grande échelle en France de ce fruit originaire de Chine débute à partir du 15e siècle. Elle fut très appréciée de Louis XIV, qui demanda à ses jardiniers de créer une trentaine de variétés, dont la Belle de Vitry. C’est aussi en l’honneur d’une cantatrice australienne que le pâtissier Auguste Escoffier créa la recette de la pêche Melba. Vitaminé, riche en antioxydants, ce fruit charnu et juteux à la peau veloutée est, à n’en pas douter, le péché mignon de l’été.
La nectarine, une cousine de la pêche
On dénombre plus de 300 variétés de pêches dont la Pavie, qui doit son nom au village du Gers où elle a vu le jour ou la pêche de vigne, l’une des variétés les plus tardives (récoltée en septembre), reconnaissable à sa robe pourpre. Le brugnonier (à l’origine des brugnons) et le nectarinier appartiennent tous deux à la même espèce d’arbre fruitier que le pêcher (Prunus persica, de la famille des rosacées) et résultent de mutations naturelles. Leurs fruits se distinguent par des caractéristiques spécifiques: nectarines et brugnons ont la peau lisse tandis que celle de la pêche est duveteuse. Noter aussi que le noyau de la nectarine est libre tandis que celui du brugnon adhère à la chair.
Un fruit sucré mais désaltérant
Peu calorique (46 kcal/100 g), la pêche est composée à plus de 87 % d’eau, ce qui en fait un fruit désaltérant très apprécié durant les fortes chaleurs. Elle affiche près de 10 g/100 g de glucides dont environ 8 g de sucres, principalement du saccharose, suivi du fructose, du glucose et du sorbitol. La pêche contient aussi de l’acide malique (1,32 % dans la pêche Bénédicte), ainsi que plus d’une centaine de substances volatiles dont les plus abondantes sont les composés en C6, les esters, le benzaldéhyde, le linalol et les lactones. L’arôme et la saveur de la pêche dépendent ainsi d’un équilibre délicat entre sa teneur en sucres, en acides et en composés aromatiques volatils.
Riche en potassium
À l’instar de la nectarine et du brugnon, la pêche fournit en petites quantités des minéraux (calcium, phosphore, magnésium, etc.), mais sa richesse minérale porte essentiellement sur le potassium (190 mg/100 g de pêche jaune). Ces fruits comptent aussi 6 à 9 mg de vitamine C pour une pêche blanche (environ 100 g de pulpe) ou une nectarine à chair jaune, 5 à 14 mg pour une nectarine à chair blanche ou une pêche jaune. C’est moins que d’autres fruits de saison comme la fraise (54 mg/100 g) ou le cassis (181 mg/100 g), mais cela représente néanmoins 5 à 13 % des apports journaliers recommandés. Sont également présentes de la vitamine E (1 mg/100 g de nectarine blanche) et des vitamines du groupe B dont la B3 (0,56 mg/100 g de brugnon jaune), qui joue un rôle essentiel dans le métabolisme énergétique de l’organisme, et la vitamine B9 (11,9 microgrammes/100 g de nectarine blanche).
C’est un réservoir d’antioxydants
On y trouve principalement des caroténoïdes (lutéine, bêtacarotène, etc.) responsables de la couleur jaune orangé de la chair de la pêche, et des polyphénols (catéchine, cyanidine, etc.), les fruits à chair jaune apportant le double de caroténoïdes par rapport à ceux ayant une chair blanche. Les polyphénols sont quant à eux plus nombreux dans la peau que dans la chair des pêches. Leur teneur varie également selon les variétés: les nectarines à chair jaune Red Jim contiennent dix fois plus de composés phénoliques que les variétés de nectarines blanches Fire Pearl. Outre une activité antioxydante, les composés phénoliques de la pêche auraient des propriétés antiallergiques, anti-inflammatoires et antibactériennes.
Des allergies croisées sont possibles
En France, la pêche est essentiellement cultivée dans la moitié sud de la France, notamment en Provence-Alpes-Côte-d’Azur et en Occitanie. Le label « Pêche d’ici » garantit la qualité des pêches, nectarines et brugnons produits dans le Sud-Est. On trouve aussi des pêches AOP et Label rouge. Attention, la chair délicate du fruit ne supporte pas le froid. Mieux vaut donc la conserver à température ambiante. Prudence aussi si vous êtes déjà allergique aux pollens de bouleau ou d’ambroisie, car l’ingestion de pêche peut engendrer des symptômes allergiques, signes d’une allergie croisée.
« Un fruit bien toléré par l’intestin », par Maxime Mésségué, diététicien-nutritionniste à Paris
« Une pêche (120 g) apporte environ 2 g de fibres. C’est un peu moins que les autres fruits frais (en moyenne 2,7 g pour 100 g). Mais consommée mûre à point, la pêche est un fruit particulièrement bien toléré par le système digestif grâce à sa teneur en fibres solubles (pectine, cellulose, etc.) qui favorisent le transit intestinal. Au contact des liquides, les fibres solubles forment un gel gélatineux, qui crée du volume dans l’estomac et apporte plus facilement une sensation de satiété ».
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