Africa-Press – Djibouti. Le psoriasis touche entre 2 à 3% de la population mondiale. En France, c’est environ 2% des personnes qui sont touchées, selon les estimations de l’Inserm. Ces plaques rouges sur la peau restent mal comprises. On sait qu’il s’agit d’une maladie inflammatoire chronique qui engendre des squames, des pellicules blanches, souvent localisées sur les zones de frottement comme les coudes, les avant-bras, les genoux, mais aussi le cuir chevelu ou les mains.
Ces plaques sont dues à l’infiltration de l’épiderme par des cellules immunitaires de la famille des lymphocytes T, qui sécrètent des cytokines impliquées dans l’inflammation. Les pellicules blanches sur les plaques rouges sont en réalité des dépôts de kératinocytes morts. Si la maladie est bénigne, environ 20% des cas sont sévères et relèvent d’une atteinte généralisée, parfois associée à des douleurs articulaires. L’origine du psoriasis reste mal connue. Il survient en raison de prédispositions génétiques associés à des facteurs environnementaux auxquels sont exposés les malades. Un nouvel aspect de cette pathologie vient d’être mis à jour : sa gravité dépendrait des niveaux de vitamine D dans l’organisme. Plus précisément, un déficit de vitamine D pourrait aggraver le psoriasis, selon une large étude présentée au congrès annuel de l’American society for nutrition.
Moins de vitamine D, plus de psoriasis
Pour les personnes atteintes de psoriasis, les médicaments de première intention sont des pommades anti-inflammatoires à base de cortisone ou de vitamine D. C’est ainsi que l’équipe de la Brown University a eu l’idée d’observer les niveaux de vitamine D de personnes atteintes de vitamine D. Pour cela, les chercheurs ont passé en revue une cohorte de 40.000 personnes incluses dans le National Health and Nutrition Examination Survey entre 2003 et 2014, une large base de données américaine. Parmi elles, 491 de psoriasis ont été recensés (162 entre 2003 et 2006 ; et 329 entre 2011 et 2014). La sévérité du psoriasis a été mesurée selon l’étendue de la surface concernée sur la peau. Les niveaux de vitamine D, ont, eux, été mesurés grâce à des prises de sang. Après avoir ajusté les données selon certains facteurs comme l’âge, le genre, l’IMC, le tabagisme ou encore l’ethnie, les résultats ont bien montré que les cas les plus sévères de psoriasis correspondaient aux personnes aux taux de vitamine D les plus bas. L’équipe a ensuite divisé ces malades en quatre groupes selon la sévérité du psoriasis. Dans le groupe le plus affecté par le psoriasis, 39% des patients manquaient de vitamine D. Ils n’étaient que 25% dans le groupe le moins touché par la maladie.
Une piste à confirmer
La prise de supplément de vitamine D ou simplement la consommation d’aliments riches en vitamine D pourrait avoir un effet positif chez les personnes souffrant de psoriasis. Toutefois, la vitamine D peut s’avérer très toxique et des niveaux trop élevés peuvent être dangereux pour l’organisme, voire interférer avec d’autres traitements en cours. Les auteurs de l’étude insistent sur le fait qu’il faut impérativement consulter son médecin traitant ou son dermatologue avant de se supplémenter en vitamine D.
Ces premiers résultats, présentés lors de la conférence annuelle de l’American Society for Nutrition, n’ont pas encore été soumis à la relecture par les pairs et doit donc être examinée avant d’être validée. On sait déjà que la vitamine D joue un rôle-clé dans l’inflammation de l’organisme, comme le montrait un article du National Institute of Health (NIH) américain en 2017. Toutefois, « une étude publiée en juin 2015 a comparé des personnes atteintes de psoriasis avec des personnes non atteintes. Les chercheurs ont observé que la majorité des individus dans les deux groupes présentaient une insuffisance en vitamine D, sans différence significative entre les patients souffrant de psoriasis et les autres », rappelle l’Inserm. Il convient donc de rester prudent. Si cette piste venait à être confirmée, elle pourrait permettre d’éviter les traitements par voie orale, voire l’injection d’anticorps monoclonaux destinés aux personnes dont le psoriasis est très étendu.
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