Africa-Press – Djibouti. Ces petits cailloux qui mesurent de 1 à quelques centimètres, se forment par agglomération de grains de poussière dans des anneaux de gaz et de matière appelés disques protoplanétaires, ces structures entourant les jeunes étoiles. Jusqu’ici, les astronomes observaient aisément les tout premiers stades de cette évolution (des poussières microscopiques flottant dans les disques) ou bien les derniers résultats, des planétésimaux constitués. Mais l’entre-deux leur échappait en grande partie. C’est désormais en train de changer.
Des graines de planètes sur la bordure externe
Lors de la réunion annuelle de la Royal Astronomical Society à Durham (Angleterre), qui s’est déroulée du 7 au 11 juillet 2025, les chercheurs du projet PEBBLeS (Planet Earth Building-Blocks – a Legacy eMERLIN Survey) ont annoncé avoir identifié de vastes zones contenant ces galets autour de DG Tau et HL Tau, deux jeunes étoiles en formation. Selon Katie Hesterly, de l’observatoire SKA, « ces observations montrent que les disques de DG Tau et HL Tau contiennent déjà de grandes quantités de galets jusqu’à des distances équivalentes à l’orbite de Neptune. C’est potentiellement suffisant pour bâtir des systèmes plus vastes que le nôtre ».
Une étape charnière enfin révélée
Depuis les années 1990, plus de 5000 exoplanètes ont été identifiées, et l’on sait que de nombreuses étoiles jeunes sont entourées de disques riches en gaz et en grains de poussière. Mais selon Anita Richards, du Jodrell Bank Centre for Astrophysics, il est très difficile de suivre la croissance de ces grains. « Lorsque la matière est dispersée, elle présente une grande surface et peut être détectée en infrarouge ou en submillimétrique, comme avec ALMA. Mais à mesure que les grains grossissent et se rassemblent, leur surface totale diminue et ils deviennent quasiment invisibles avec ces instruments ».
C’est précisément là qu’e-MERLIN intervient, grâce à sa sensibilité aux longueurs d’onde centimétriques. L’image obtenue du disque de DG Tau révèle ainsi la présence de galets à grande distance de l’étoile, là où des planètes gazeuses comme Neptune ou Uranus peuvent se former. HL Tau présente des caractéristiques similaires, avec un anneau de matière prometteur, à l’échelle du système solaire.
Ces résultats laissent entrevoir les capacités du futur SKA-Mid, un réseau de radiotélescopes en cours de construction en Afrique du Sud et en Australie. « e-MERLIN nous montre ce qu’il est possible de faire », résume Katie Hesterly. « Lorsque les premières observations scientifiques de SKA commenceront en 2031, nous pourrons étudier des centaines de systèmes en formation, et comprendre enfin comment naissent les planètes ».
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