Africa-Press – Djibouti. Des études avaient déjà prouvé que certains poissons suivent des requins afin d’échapper à leurs propres prédateurs. Mais des vidéos tournées au large de l’Italie, plus précisément près de l’île Lampione, démontrent aujourd’hui que des poissons peuvent aussi se cacher derrière des requins pour s’approcher discrètement de leur proie avant d’attaquer subitement. Ce comportement était jusqu’alors inconnu.
Des plongeurs et des véhicules télécommandés ont ainsi capté les images de 34 scènes durant lesquelles des Carangues coubalis, des poissons, se sont placés derrière des requins de l’espèce Carcharhinus plumbeus. Fréquemment, le poisson placé dans l’ombre du squale restait en place durant environ 30 secondes avant d’attaquer de manière fulgurante de plus petits poissons, tels que des demoiselles bleues.
Une stratégie largement gagnante
Selon les chercheurs, cette stratégie est payante à plus d’un titre. Déjà, dans ce cas, les Carangues coubalis (qui chassent normalement au sein de petits groupes) ont plus de chances de surprendre leur proie et donc de l’attraper. Selon une étude publiée sur le sujet dans la revue Ecology, grâce à cette stratégie, la proie ne note la présence du poisson qu’environ 10% du temps. Alors que lorsque les Carangues chassent en groupe et réalisent plutôt des poursuites, elles sont repérées 96% du temps. Dans ce cas, les proies forment des bancs de poissons, une stratégie anti-prédatrice efficace.
En outre, se cacher derrière un requin permet à ces poissons de se protéger eux-mêmes des prédateurs et suivre le sillage des squales pourrait les aider à conserver leur énergie ! Cependant, attention, car la « Carangue coubali est également une proie potentielle du requin, explique auprès de Sciences et Avenir le Dr Carlo Cattano, auteur principal de l’étude. C’est pourquoi nous avons émis l’hypothèse, dans l’article, que ce comportement peut également être utilisé par les Carangues pour se protéger d’autres prédateurs, notamment… d’autres requins ».
Néanmoins, la proie n’est, quant à elle, pas ciblée par les squales. D’ailleurs, les chercheurs ont démontré que la réaction des proies à l’approche des requins est similaire à celle observée lorsque les Carangues s’approchent en restant cachées.
Une stratégie menacée par le déclin des requins
Cette stratégie est aussi élégante que fragile, comme l’explique dans un communiqué le Dr Cattano: « Le déclin continu des grandes populations de requins en raison de la surpêche pourrait mettre en péril des associations comme celles-ci, ce qui pourrait avoir des répercussions sur d’autres espèces », alerte-t-il.
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