Psilocybine: Étude française sur alcool et dépression

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Psilocybine: Étude française sur alcool et dépression
Psilocybine: Étude française sur alcool et dépression

Africa-Press – Djibouti. Oui au « made in France » à la psilocybine, le principe actif des champignons hallucinogènes, pour accompagner les patients alcoolodépendants déprimés. Telle est la conclusion de l’étude PAD (Psilocybin in Alcohol Dependence) dirigée par le Pr Amandine Luquiens, médecin addictologue au CHU de Nîmes dont les premiers résultats viennent tout juste d’être publiés dans la revue internationale Addiction.

A la fois une belle reconnaissance pour une étude lancée en février 2024, la première à évaluer la faisabilité, l’acceptabilité et l’efficacité préliminaire de ce psychédélique, mais aussi une très bonne nouvelle face à une approche qui s’inscrit dans un regain d’intérêt international pour ces thérapies et où l’Hexagone affichait jusqu’à présent un certain retard.

Un tiers des patients déprimés résistent aux antidépresseurs classiques

Aujourd’hui, on sait que près d’une personne sur deux rechute dans les six mois du sevrage et qu’en plus un tiers des patients déprimés résistent aux antidépresseurs classiques. Or, avec les premiers résultats de PAD, il est bien démontré que le groupe traité présente une très nette amélioration des taux d’abstinence et des symptômes dépressifs.

L’étude s’est intéressée à des patients récemment sevrés (entre 2 et 8 semaines) souffrant à la fois d’un trouble de l’usage d’alcool et aussi d’une dépression sévère. Après tirage au sort et toujours en complément d’une psychothérapie, 30 patients ont reçu par voie orale de la psilocybine – à deux reprises espacées de trois semaines – soit à une dose élevée (25 mg), soit une dose très faible (1 mg) considérée comme inactive.

A noter que la prise de cette molécule se déroule toujours dans un environnement sécurisé, la prise ayant lieu le matin à l’hôpital et nécessitant de rester sur place pendant toute la durée du « voyage », sous la supervision d’un soignant.

D’autres essais ont démarré en France

Les résultats évalués selon différents questionnaires à 12 semaines démontrent que c’est bien dans le groupe ayant reçu la dose élevée que les taux d’abstinence sont les meilleurs, soit de 55 % contre 11 % dans le groupe dit du placebo actif.

Comme l’indique le Pr Luquiens dans le communiqué de l’hôpital de Nîmes, « ces résultats, bien que préliminaires, ouvrent la voie à des recherches à plus grande échelle pour mieux définir leur place dans l’arsenal thérapeutique face au trouble de l’usage de l’alcool, un problème de santé publique majeur souvent associé à la dépression ».

En France, d’autres essais ont déjà démarré, d’autres étant en attente comme PAPAUD ou Adely avec du LSD. Car le classement comme stupéfiant de la psilocybine dans l’Hexagone freine évidemment la recherche par rapport à des pays comme la Suisse où des programmes de psychothérapie assistée par psychédéliques sont en place en milieu hospitalier depuis déjà cinq ans.

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