Africa-Press – Gabon. Au Gabon où la loi électorale a été modifiée à l’issue de la session ordinaire du Parlement, des forces de l’opposition accusent le pouvoir de préparer le chaos. À travers une déclaration, le 14 juillet, ils l’ont mis au défi.
Réunies au sein des Forces politiques et sociales du changement au Gabon, plusieurs personnalités politiques se sont dites, en fin de semaine écoulée, «outrées par la propension du gouvernement à naviguer dans l’impéritie politique». Après avoir manifesté au Sénat leur mécontentement relatif à la modification de la loi électorale en plein processus électoral, elles ont, à travers une déclaration, estimé que dans le cadre des préparatifs des élections générales, le gouvernement a mis en lumière des pratiques qu’elles jugent antidémocratiques. Ce, disent-elles, pour «faire le lit à un climat pré et post électoral favorable à une future confrontation aux conséquences imprévisibles».
Pour ces personnalités politiques, le texte adopté par le Parlement remet en cause la transparence des scrutins, d’autant plus que le nouveau texte consacre la suppression de l’enveloppe accolée, ce qui favoriserait l’achat des consciences et le commerce des votes. De même pour l’introduction de la parité majorité/opposition dans la représentation des candidats dans les bureaux de vote, au détriment de leur représentation par la personne de leur choix. Une chose qui priverait les candidats de l’accès direct au procès-verbal, nécessaire à la contradiction en cas de contentieux. L’organisation, soulignent-elles, «jamais expérimentée, est susceptible de trouble et de confusion de 3 scrutins dans la même salle».
Prêts à apporter une réplique proportionnelle
«Inacceptables», lâchent-elles quant à ces modifications qui porteraient atteinte à l’éthique politique et iraient à rebours du consensus issu des dialogues d’Arambo et d’Angondjé. Les Forces politiques et sociales du changement au Gabon dénoncent un changement des règles du jeu alors que le processus électoral a été entamé sous le régime de l’ancienne loi. La nouvelle loi, assurent-elles, «modifie le fonctionnement même du CGE en violant le principe constitutionnel d’égalité de tous les citoyens devant la loi». Cette modification, relèvent ces acteurs politiques pour le déplorer, a été conçue par un gouvernement dont presque tous les membres sont candidats aux prochaines élections et adoptée lors d’un Conseil des ministres présidé par Ali Bongo, lui-même candidat à la prochaine présidentielle.
«Tout ceci remet gravement en cause le principe de neutralité et la transparence des scrutins à venir», préviennent-ils accusant Ali Bongo et ses collaborateurs de préparer le chaos. Dans leur démarche, ils appellent à «une mobilisation citoyenne et patriotique de grande ampleur, pour sauver le Gabon d’un naufrage certain». Soupçonnant le pouvoir de paniquer puisque présageant son échec à l’issue des scrutins, ils assurent qu’ils gagneront malgré les différentes manipulations. «À toutes les provocations du pouvoir, le peuple du changement est prêt à apporter une réplique proportionnelle», ont averti ces acteurs politiques. «Qu’il ose !», ont-ils avisé par la voix de François Ndong Obiang, figure de proue du parti politique Réagir et président actuel de la a plateforme Alternance 2023, bâtie autour de plusieurs formations et personnalités politiques de l’opposition gabonaise, de personnalités indépendantes et d’organisations de la société civile.
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