Africa-Press – Gabon. S’étant saisie d’office à la suite de la diffusion d’un reportage sur Marie Madeleine Mborantsuo qu’elle a jugé contraire à la déontologie et aux valeurs d’unité nationale et de cohésion sociale, la Haute autorité de la communication (HAC) a décidé de la suspension des activités du jeune média d’information en ligne Dépêche 241 dont le principal responsable crie à l’acharnement.
Au Gabon, Dépêches 241 ne publie plus. Le jeune site d’information a écopé, jeudi 5 octobre, d’«une interdiction de diffusion, jusqu’à la régularisation de sa situation juridique et administrative». En réalité, la décision prise en session plénière ordinaire par la Hac, qui s’est saisie d’office, est liée à un reportage consacré à Marie Madeleine Mborantsuo, l’ancienne présidente de la Cour constitutionnelle. Diffusé sur les réseaux sociaux par le média, le 27 septembre dernier, ce «papier» a été jugé peu conforme à la déontologie journalistique.
L’institution présidée par Germain Ngoyo Moussavou estime en effet dans sa décision n°40 que ce reportage «est une incitation à la haine, qu’il porte atteinte à l’unité nationale et à la cohésion sociale». Des reproches auxquels vient s’ajouter le fait que le média «ne dispose d’aucune autorisation de diffusion délivrée par la Hac».
Acharnement ?
Si à la rédaction de Dépêches 241 on reconnaît avoir lancé le processus de reconnaissance légale du média en ligne, l’on ne s’empêche de voir d’un mauvais œil la décision de la Hac avec laquelle le promoteur a d’ailleurs eu à nouveau à faire, le jeudi 12 octobre. Le patron, Pharel Boukika Mouketou, a en effet été convoqué à répondre aux accusations de diffamation portées par l’ex-ministre des Sports Franck Nguema. De nouvelles accusations qui font suite à la diffusion d’un reportage, le 18 septembre dernier, et qui portent également sur d’autres articles de presse publiés entre 2021 et 2023.
Cette convocation à l’avenue de la Libération, la Hac la justifie par «le respect du principe du contradictoire». Celle-ci apparaît plutôt comme de l’acharnement. «Un acharnement curieux qui porte à croire que la Hac est bien décidée à faire fermer notre organe de presse pour faire plaisir, semble-t-il, à une main noire qui sans doute agirait en coulisse», a réagi le directeur de publication de Dépêches 241 qui évoque en outre «un vice de forme, une intimidation et des insinuations malveillantes».
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Gabon, suivez Africa-Press