Gabon : Le rapport Manstrict pointe les lacunes du numérique et préconise une nouvelle architecture

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Gabon : Le rapport Manstrict pointe les lacunes du numérique et préconise une nouvelle architecture
Gabon : Le rapport Manstrict pointe les lacunes du numérique et préconise une nouvelle architecture

Africa-Press – Gabon. Au Gabon, le cabinet Manstrict consulting a commis un rapport qui en plus de relever certaines insuffisances dans le secteur numérique, a égrené plusieurs solutions pour permettre au pays de tirer profit de son potentiel et de ses investissements. Présenté lors d’une séance présidée par le ministre en charge de l’Economie numérique le 28 octobre, il devrait aider à la construction d’une architecture de référence.

A l’initiative du cabinet Manstrict consulting, des assises du numériques étaient organisées en avril 2023. Celles-ci ont abouti à la production d’un rapport présenté le 28 octobre au cours d’une cérémonie présidée par Laurence Ndong, le ministre de la Communication et de l’économie numérique. «Ce cabinet est dirigé par des gabonais qui ont voulu apporter leur expertise en venant faire une cartographie de l’écosystème du numérique au Gabon», a déclaré Laurence Ndong. L’objectif, a déclaré David Mboukounda, spécialiste dans les systèmes d’information et du numérique représentant le cabinet, était «de faire des propositions concrètes qui ont un très fort impact sur la société et sur l’économie».

Elles se sont articulées autour de 48 recommandations avec, à la clé, des plans de développement pratiques et pragmatiques qui pourraient aider le pays à se repositionner et changer de trajectoire. Concrètement, le cabinet propose une architecture de référence. «Nous constatons qu’on est allé trop vite. Il faut cartographier. Nous constatons qu’on n’a pas de carte», a commenté l’expert parlant d’une architecture de référence gouvernementale qui représenterait toutes les entités et permettrait d’avoir des modèles économiques de développement rentables. «Aujourd’hui ce n’est pas le cas. Toute la partie infrastructure n’est pas suffisamment valorisée», a-t-il dit.

«Internet plutôt que de répondre à des besoins, sert au divertissement»

«On l’utilise entre 30 et 40% et c’est inimaginable. Pourquoi avoir fait des investissements si on ne s’en sert pas», a-t-il commenté. Le pays a pour ainsi dire, misé sur les investissements considérables dans les infrastructures sans trop penser aux services. Selon Laurence Ndong, le pays a pour ainsi dire, une couverture numérique de l’ordre de 96%. Cependant, a-t-elle ajouté, «dans les 96% de couverture, il n’y a que 25% de couverture d’Internet. Nous avons un gap d’utilisation de 71%. Les gens ont Internet, mais 71% de ceux qui ont internet ne l’utilisent pas. Ça pose un problème de contenus. Donc Internet plutôt que de répondre à des besoins, sert au divertissement». L’expert estime donc qu’il faut «arrêter le train, reprendre la carte, la développer».

Une nouvelle carte qui permettrait de développer des chaînes de valeurs par entité, un schéma directeur du système d’information de l’administration. Mais aussi, bâtir un socle commun d’infrastructures pour la réduction des dépenses, une gestion efficace de l’information, une normalisation des processus. Si le travail a reçu quelques critiques que l’expert dit avoir pris en compte, le ministre de l’Économie numérique a indiqué qu’il revient au gouvernement et ses entités techniques «de regarder dans ce rapport ce qui nous parle». Selon Laurence Ndong, les acteurs concernés s’approprieront les recommandations, prendront celles qui vont dans le sens de la stratégie déjà arrêtée et amenderont le reste. «Ce n’est pas ce rapport qui va définir ce que nous avons à faire ni comment nous avons à le faire», a dit le ministre levant toute équivoque et satisfaite du travail de Manstrict consulting.

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