Africa-Press – Gabon. Dans son article, publié dans la »Revue africaine des sciences juridiques, administratives et politiques » (RASJAP), numéro 3, du 30 juin 2025, intitulé « Les procédures pénales simplifiées au Gabon: un levier d’efficacité judiciaire au risque des garanties fondamentales », Moïse Dann Glen Bibalou Koumba, Doctorant et juriste spécialisé en droit pénal et sciences criminelles à l’Université Internationale de Libreville (UIL), propose une lecture critique et structurée de ces mécanismes, plaidant pour une réforme encadrée et juridiquement équilibrée desdites procédures. Dans un contexte de saturation des tribunaux, les procédures pénales simplifiées préconisées, séduisent par leur promesse de souplesse et de célérité.
S’appuyant sur des cas concrets, comme les délits d’audience ou les procédures en flagrant délit, Bibalou Koumba plaide pour une réforme qui concilie efficacité et régularité. Il propose une « expérimentation normative » encadrée, qui donnerait à la justice gabonaise la capacité de juger vite, mais bien.
Pour le futur Docteur juriste et pénaliste, « le défi est de construire une justice pénale accessible, rapide, mais fondamentalement respectueuse de l’État de droit ». Sa contribution arrive à point nommé dans un pays en pleine transition institutionnelle, avec une forte demande de justice transitionnelle et où modernisation rime avec prudence juridique.
Dans cet article scientifique, dense et argumenté, le doctorant Moïse Dann Glen Bibalou Koumba examine la manière dont les procédures pénales simplifiées participent à la transformation du système judiciaire gabonais. Il y voit un levier d’efficacité indispensable face à l’engorgement des juridictions, mais aussi un terrain glissant si cette simplification n’est pas strictement encadrée. « La célérité constitue un objectif légitime, mais elle ne saurait justifier une érosion des droits fondamentaux », souligne-t-il.
Argumentaire
L’auteur structure son analyse en deux phases clés du procès pénal: la phase préparatoire et la phase de décision. Dans la première, il observe une accélération maîtrisée, permise notamment par l’extension des compétences des officiers de police judiciaire ou la pratique de l’enquête de flagrance.
Dans la seconde, il met en lumière des dispositifs tels que la comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, ou le jugement par défaut, qui permettent un traitement plus fluide des affaires, sans forcément passer par l’instruction classique.
Mais l’auteur alerte que « la simplification, si elle est mal encadrée, peut engendrer des déséquilibres procéduraux et des atteintes aux garanties constitutionnelles ».
Docteur en devenir, juriste brillant et figure montante de la nouvelle génération de pénalistes gabonais, Moïse Dann Glen Bibalou Koumba s’impose peu à peu comme une voix intellectuelle crédible sur les enjeux juridiques contemporains.
Diplômé de l’Université Internationale de Libreville (UIL), il s’est illustré par l’excellence académique en décrochant la mention de major de promotion deux fois de suite: en 2020 en licence de droit fondamental, puis en 2022 en master de droit pénal et sciences criminelles.
Sa publication, « Les procédures pénales simplifiées au Gabon: un levier d’efficacité judiciaire au risque des garanties fondamentales » explore ainsi avec lucidité les tensions entre rationalisation de la justice pénale et respect des droits fondamentaux, dans un contexte de surpopulation carcérale.
A la Prison centrale de Libreville, construite pour quatre cent personnes, de nombreux détenus, environs cinq mille (5 000) y sont actuellement incarcérés, dont des centaines sont laissés sans jugement des mois, voire des années durant, notamment en raison des lourdeurs de procédures.
Féeodora Madiba et Nkili Akieme
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