Africa-Press – Gabon. Invitée à l’émission «Le gouvernement s’exprime» de Gabon 24, la ministre des Nouvelles technologies de l’information et de la communication a décrit les conditions dans lesquelles le département dont elle a la charge se trouvait à son arrivée. «Sinistré», a dit Laurence Ndong qui se réjouit d’avoir amélioré cet état de fait avant de se donner pour mission de toiletter le Code de la communication. Son idée : n’avoir que des journalistes formés.
Des collaborateurs travaillant dans des conditions difficiles, un environnement de travail insalubre et saturé, des soucis au niveau des situations administratives, budget d’investissement et de fonctionnement inexistants, problèmes de rémunération au sein des établissements sous tutelle. Nommée ministre des Nouvelles technologies de l’information et de la communication au sein du gouvernement de la transition, Laurence Ndong dit avoir trouvé «une administration sinistrée». «Mais, mon leadership à la tête de ce ministère met en priorité l’Homme», a déclaré le ministre disant avoir réussi en deux mois, à inverser la tendance.
Réparations des injustices
En plus d’avoir procédé à des nominations pour «réparer» certaines injustices sur le plan administratif, elle dit avoir eu recours à la Redevance audiovisuelle et cinématographique (Rac) pour résoudre d’autres problèmes. «En m’appuyant sur la Rac, j’ai pu ordonner que les travaux soient refaits dans les bureaux», a-t-elle indiqué parlant du rafraichissement des murs, de l’ameublement, de la climatisation. «Grâce à la Poste, nous avons trouvé des locaux supplémentaires pour délocaliser certaines directions», a-t-elle déclaré. Ce, pour régler la question de la saturation de l’espace de travail au ministère de la Communication où certains agents ne travaillaient que deux fois par semaine faute de bureaux disponibles.
Pour les rémunérations, dans des entités sous-tutelle comme Gabon 1e, Radio Gabon, Gabon culture, où des agents étaient payés à 50 000 francs CFA par mois, elle dit avoir instruit qu’ils aient des contrats en bonne et due forme et que la législation gabonaise établissant «le salaire minimum à 150 000 francs», soit respectée. Si elle a assuré qu’à partir de la fin du mois de novembre, ils seront tous payés au minimum à 150 000 francs CFA, elle a informé que dans sa feuille de route, l’un des enjeux c’est de redonner à la presse ses lettres de noblesse. Un état de fait qui selon elle, devra s’appuyer sur la professionnalisation du métier de communicant.
Des journalistes formés ou rien ?
«On a constaté que le métier de journaliste c’est le métier que tout le monde peut faire pourvu que l’on sache écrire et parler. Être journaliste, c’est un métier au même titre qu’être médecin», a-t-elle lâché. Alors qu’au Gabon, beaucoup de journalistes disent avoir été formés sur le tas, Laurence Ndong estime que cette pratique est à l’origine de plusieurs dérives. «On va toiletter le Code de la communication. Il définira qu’est-ce qu’on entend par journaliste, qui fait partie des métiers de la Communication», a expliqué le ministre parlant d’un toilettage du Code pour assainir le milieu.
«Le journalisme est un métier qui répond à une éthique et à une déontologie. Il faut avoir été formé à ce métier pour pouvoir respecter l’éthique et la déontologie», croit-elle savoir. «Nous sommes en train de revoir les conditions d’attribution de l’agrément», a-t-elle fait savoir soulignant que pour la carte de presse, les conditions d’attribution seront également revues. «Nous allons revoir le travail de la commission parce qu’on peut avoir sa carte de presse comme quand on veut avoir son passeport. On va le demander quand il est périmé. Pas besoin qu’il y ait forcément une commission qui siège», a-t-elle expliqué.
Selon Laurence Ndong, il y aura également des réflexions sur les avantages que procurera la carte de presse et pour ceux qui existent déjà, faire en sorte qu’ils soient bien appliqués. «Il faut comprendre aisément que cette carte de presse on ne peut donc pas la donner à tout le monde», a-t-elle dit insistant sur le critère formation, pour désormais prétendre être journaliste au Gabon.
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