
Africa-Press – Gabon. Depuis la chute du distingué camarade président (DCP) Ali Bongo, chef de file du Parti démocratique gabonais (PDG), ex-formation politique au pouvoir à Libreville, rien ne va plus au sein de cette écurie. Privés assurément de salaire depuis trois mois, les employés permanents l’ont fait savoir, le 28 décembre, lors d’un sit-in au siège du quartier Louis à Libreville.
Trois mois. C’est le temps que dure le calvaire des employés permanents du Secrétariat général du Parti démocratique gabonais (PDG). Depuis la chute de l’ancien président Ali Bongo Ondimba, le 30 août dernier, ils peinent à entrer en possession de leur salaire. Toute chose les ayant amenés à monter au créneau pour lancer des cris de détresse et interpeller sur leur situation, d’autant plus qu’ils totalisent déjà trois mois d’impayés de salaire.
Le PDG traverse en effet une crise sans précédent. Le Parti de masses et ne paie plus son personnel. Le Distingué Camarade-président, de même que le Secrétaire général répondant aux abonnés absents depuis le coup de force d’août dernier. Si le Secrétaire général adjoint du parti, Luc Oyoubi, assure pour le moment les bons offices, il reste qu’il peine à accéder aux caisses de cette écurie politique et encore moins à réunir les fonds pour honorer ces charges.
«On a passé la Noël, on n’avait rien pour nos enfants. On va vers la fin de l’année, les gens ont été expulsés des maisons. Faut-il partir de là où on est en train de nous chasser pour venir nous abriter ici au siège ?», s’est exprimé l’un des agents.
«Nous demandons aux autorités compétentes de nous accompagner parce que nous sommes des citoyens gabonais, des pères et des mères de famille. Nous sommes en situation difficile au plan financier», a jouté un autre employé du PDG, quand un troisième en appelle directement au président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, ainsi qu’à son épouse, Zita.
«Nous, en tant que mères, nous demandons, nous prions papa Oligui de ne pas nous laisser pour compte. Nous sommes des Gabonaises, des mères de famille. Si nous sommes venues chercher le bout de pain au PDG, c’est parce qu’on n’avait pas un autre travail ailleurs. Si on en avait, on ne devait pas venir ici», a-t-elle supplié.
Les travailleurs, à plein temps, du PDG réclament donc des arriérés de salaire. Mieux, il semble que le parti politique ne s’acquittait pas non plus de ses contributions à la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) et à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) où il traine une ardoise de plusieurs milliards de francs CFA de dette, explique une source proche du dossier.
Face à la situation, ces employés dénoncent la précarité dans laquelle ils croupissent. Mais pour de nombreux Gabonais, cette situation ne suscite aucune empathie. Ils invoquent encore et toujours le fait que leur employeur a été «fortement responsable de la crise sociale et politique que traverse le Gabon».
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