Africa-Press – Gabon. La communauté internationale célèbre ce samedi 03 mai, la Journée internationale de la liberté de la presse. Comme chaque année, à cette date, Reporters sans frontières (RSF), organe de défense des droits des journalistes à travers le monde, a publié la carte du classement mondial de la liberté de la presse dans lequel le Gabon a fait un bond considérable de 15 places, passant de la 56ème place en 2024 à la 41ème place sur 180 pays.
Parlant du paysage médiatique, Reporters sans frontières relève que la presse écrite gabonaise compte désormais plus d’une soixantaine de titres et que l’Union, le seul quotidien national, est le journal le plus emblématique. Echos du Nord, La Loupe, L’Aube et Le temps sont les hebdomadaires privés les plus lus.
L’organe de défense des droits des journalistes fait observer que la presse en ligne est en pleine croissance au Gabon et les sites les plus consultés sont Gabonreview, Gabon Média Time et Gabonactu.com. Les chaînes d’Etat telles que Gabon 1ère et Gabon 24 restent très influentes, malgré la concurrence de plusieurs chaînes privées.
Indicateur sécuritaire
RSF note que depuis le coup d’Etat de 2023, les conditions d’exercice de la profession se sont quelque peu améliorées et plusieurs journalistes exilés ont pu revenir dans le pays. Toutefois, RSF signale que les journalistes gabonais continuent de faire l’objet d’intimidations, notamment au travers de convocations par des services de sécurité.
Pour autant, les arrestations sont rares. Aucun journalistes et collaborateurs de médias n’est tué ni détenu depuis le 1er janvier 2025, se félicite Reporters sans frontières.
Cadre légal et contexte économique
La liberté d’expression est consacrée dans la Constitution gabonaise et le Code de la communication de 2016 a permis une avancée majeure en mettant fin aux peines privatives de liberté pour des délits de presse. Ce code contient cependant des dispositions floues qui empêchent les journalistes de savoir à quels risques ils s’exposent, déplore RSF.
Même si depuis 2020, l’aide à la presse écrite est répartie de manière plus équitable, les journalistes gabonais restent confrontés à de lourdes difficultés financières. Le marché publicitaire est également rétréci et les annonceurs fuient les titres, stations et chaines critiques et que la publicité institutionnelle la plus importante est réservée exclusivement à des médias bien identifiés, regrette RSF.
Malgré une amélioration une amélioration de la liberté de la presse après le coup d’Etat du 30 août 2023 ayant renversé Ali Bongo Ondimba, l’avènement d’une presse libre et indépendante reste un chantier inachevé au Gabon, conclut Reporters sans frontières.
Reporters sans frontières défend le droit, pour chaque être humain, d’avoir accès à une information libre et fiable. Ce droit est essentiel pour connaitre, comprendre, se forger une opinion et agir en pleine confiance, individuellement et collectivement.
M.-O. Mignonne
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