Africa-Press – Gabon. Avec un taux de dépendance extérieure supérieur à 90 % et un PIB par habitant plus de deux fois supérieur à la moyenne subsaharienne, le Gabon peine à convertir sa richesse naturelle en compétitivité économique. Le rapport RMB 2025/26 le classe parmi les pays à potentiel, mais en quête de réformes structurelles pour attirer durablement les investisseurs.
Le rapport Where To Invest In Africa 2025/26 publié par Rand Merchant Bank (RMB) confirme le repositionnement du continent autour de pôles d’attractivité différenciés. En tête du classement figurent les Seychelles, l’île Maurice et l’Afrique du Sud, qui dominent grâce à leur stabilité institutionnelle, la qualité de leurs infrastructures et un environnement d’affaires compétitif.
À l’inverse, plusieurs pays d’Afrique centrale: République centrafricaine, Tchad ou RDC ferment la marche, freinés par une gouvernance fragile et une dépendance persistante aux matières premières. Entre ces deux extrêmes, le Gabon se maintient dans le groupe intermédiaire s’accrochant à la 21e place sur 30 économies du continent, derrière le Cameroun et la Côte d’Ivoire, mais devant le Congo-Brazzaville et la Guinée équatoriale.
Un pays riche en ressources mais dépendant de la rente
Selon le rapport, le Gabon produit près de 4 000 tonnes de denrées agricoles locales par an pour plus de 55 000 tonnes importées, soit une dépendance alimentaire estimée à 95 %. Ce déséquilibre illustre la structure d’une économie toujours dominée par le pétrole et le bois. Le pays dispose d’un revenu par habitant estimé à plus de 8 000 dollars, contre une moyenne de 3 000 dollars en Afrique subsaharienne, mais cette richesse reste concentrée et peu diversifiée. Le WTIIA 2025/26 souligne qu’en l’absence de réformes de fond notamment dans la gouvernance, la fiscalité et la transformation locale, le Gabon continuera de figurer parmi les marchés à rendement potentiel élevé, mais à risque modéré en raison de sa faible profondeur économique.
Les analystes du RMB relèvent néanmoins des leviers prometteurs: le potentiel énergétique (gaz naturel liquéfié, hydrogène vert), la valorisation durable de la forêt gabonaise, et la montée en puissance des financements verts dans le cadre de la lutte contre le changement climatique.
Comparé à ses voisins, le Gabon affiche un score de gouvernance supérieur à la moyenne de la CEMAC, mais reste en retrait sur le coût de l’électricité et la logistique. En revanche, il devance le Congo et la Guinée équatoriale sur la transparence budgétaire et la stabilité monétaire, deux critères jugés déterminants par le rapport.
Cap sur la diversification et la transformation locale
Pour les experts de RMB, l’avenir de l’attractivité gabonaise repose sur une politique industrielle ciblée, la valorisation du contenu local, et une meilleure prévisibilité réglementaire. En clair, transformer la rente pétrolière et forestière en moteur de diversification.
En investissant dans la transformation du bois, l’agro-industrie et l’énergie propre, le pays pourrait rejoindre le groupe des économies africaines à croissance inclusive. Le rapport conclut que la richesse du Gabon ne garantit pas l’attractivité: ce sont les réformes, la stabilité et la vision économique qui détermineront son classement futur.
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