Fitch Abaisse La Note Souveraine Du Gabon

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Fitch Abaisse La Note Souveraine Du Gabon
Fitch Abaisse La Note Souveraine Du Gabon

Africa-Press – Gabon. L’agence internationale Fitch Ratings a abaissé la note de crédit du Gabon à des niveaux parmi les plus faibles de son échelle. Cette décision signifie, en termes simples, que le pays rencontre de graves difficultés à financer son budget et à honorer ses dettes, et que le risque de défaut de paiement est désormais jugé élevé. Loin d’un simple signal technique, cette notation traduit un état de tension avancée des finances publiques, marqué par un manque de liquidités, des retards de paiement et un accès presque fermé aux marchés financiers internationaux.

L’agence internationale Fitch Ratings a une nouvelle fois durci son appréciation de la situation financière du Gabon. Dans une note publiée le 19 décembre 2025, Fitch a abaissé la notation souveraine du pays, plaçant Libreville à un niveau désormais considéré comme extrêmement vulnérable au risque de défaut.

Concrètement, la note de la dette gabonaise en devises étrangères est ramenée à CCC-, tandis que celle libellée en monnaie locale est abaissée à CC. Des niveaux qui situent le pays aux portes d’un défaut de paiement, selon les standards internationaux.

Une lecture sévère, mais méthodique

Chez Fitch, les notations inférieures à la catégorie «B» traduisent une situation déjà dégradée. Les niveaux CCC- et CC vont plus loin: ils signifient que la capacité de l’État à honorer ses engagements dépend désormais d’événements favorables incertains (refinancement exceptionnel, soutien extérieur ou réaménagement de la dette).

Dans son analyse, Fitch Ratings pointe d’abord une crise aiguë de liquidité. Autrement dit, l’État gabonais peine à mobiliser les ressources nécessaires pour faire face à ses dépenses courantes et à ses échéances financières. Cette tension est aggravée par des déficits budgétaires persistants, qui creusent année après année le besoin de financement.

Arriérés, marchés fermés et crédibilité érodée

Autre élément central: l’accumulation d’arriérés de paiement, tant vis-à-vis des fournisseurs que de certains créanciers domestiques. Ce phénomène, régulièrement observé dans les économies sous stress financier, constitue un signal d’alerte majeur pour les agences de notation.

Parallèlement, l’accès du Gabon aux marchés financiers est devenu quasi inexistant. Les investisseurs exigent des conditions de financement (taux d’intérêt, garanties, maturités) que l’État gabonais ne peut pas supporter sans aggraver dangereusement sa situation financière, quand ils n’écartent pas purement et simplement la signature gabonaise de leurs portefeuilles. Résultat: le pays se retrouve de plus en plus dépendant de solutions temporaires et de financements contraints.

Un avertissement sans ambiguïté

La décision de Fitch ne relève ni du symbolique ni du politique. Elle constitue un diagnostic froid sur l’état des finances publiques gabonaises. En plaçant la dette locale au niveau CC, l’agence estime même que le défaut est probable, bien qu’encore non officiellement déclaré.

Sans réformes budgétaires crédibles, sans amélioration de la gestion de trésorerie et sans restauration de la confiance des partenaires financiers, la trajectoire actuelle apparaît difficilement soutenable.

En clair, le Gabon n’est pas encore en défaut, mais il évolue désormais sur une ligne de crête étroite, où chaque retard de paiement et chaque déséquilibre budgétaire rapproche un peu plus le pays d’un point de rupture.

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